Chapitre 51 : Roman

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Avec tout ce que j'avais imaginé dans ma tête sur ce moment clé, jamais je n'aurais cru que ce soit si bouleversant. Des abysses de plaisir brut. Une communion entre lui et moi dont j'avais besoin.

— Je t'aime, lui répétai-je, alors que nous étions confortablement installés dans mon lit.

Nous avions pris une douche, l'eau chaude nous débarrassant de la sueur et autres fluides, tout en déliant nos muscles. Apaisés, la fraîcheur des draps nous poussait à nous câliner.

— Moi aussi, je t'aime, souffla-t-il en papillonnant des yeux.

Un sourire joyeux s'accrocha à ma bouche et je le pris dans mes bras pour l'enlacer avec tout mon amour. J'espérais que Jay captait la solennité de cet instant magique. Parce que pour moi, lui faire l'amour revêtait de l'importance que j'accordais à notre relation. C'était un moyen de prouver à quel point je m'investissais, combien je voulais que cela fonctionne malgré mes réticences. Il n'y aurait plus de retours en arrière, pas après avoir vécu cette intimité avec lui.

Me sentir en lui, vibrer sous la force de notre connexion... ce genre de sensations ne s'éprouve que lorsque l'on est amoureux. Sans l'amour, le sexe n'est jamais aussi puissant, peu importe les fantaisies que l'on y apporte, coucher pour le simple fait de trouver son plaisir, n'égalera jamais l'extase d'être en communion avec un partenaire aimé.

*

La situation était assez gênante. Je me retrouvais à table pour un repas familial chez Jay. Ses parents avaient voulu officialiser notre histoire en m'invitant à dîner. C'était une gentille attention. Toutefois, le regard noir de Théo me crispait.

Au début, il avait fait mine de m'ignorer. Les conversations ne manquaient pas et il participait sans jamais me répondre directement. Michel et Jeanne l'avaient remarqué, Jay fulminait dans son coin, mais tout le monde faisait semblant. Pour assurer une bonne ambiance.

Le café et la tarte tatin finis, nos discussions s'essoufflaient et la tension grimpa en flèche. Toutes les personnes ici présentes savaient qu'une fois la soirée terminée, je rentrerai chez moi, en compagnie de Jay. Parce que c'était samedi et que généralement, nous passions le week-end ensemble, si tant est qu'il travaillait assez en semaine.

Ainsi, l'animosité évidente de Théo grossissait. Franchement, il me tapait sur le système.

— Bon, on va y aller, nous, intervint Jay en se levant de table. C'était super bon, maman !

— Oh, merci, mon chéri. Vous voulez emporter le reste de tarte ?

— Pourquoi pas.

— Ce serait très gentil, merci, Jeanne, répondis-je.

Tout le monde se leva de concert et un branlement de combat s'enclencha. Chacun aida à débarrasser jusqu'à ce que je me retrouve dans l'entrée, un Tupperware dans les mains.

— Tu reviens quand tu veux, assura Michel, sa main sur mon épaule.

— Merci, répétai-je avant de quitter la maison en compagnie de Jay.

C'était agréable de se sentir soutenu dans notre amour. Malgré leur réserve, les parents de Jay nous acceptaient.

Tandis que nous rejoignions ma voiture, garée dans la rue, Théo nous interpella.

— Roman, tu as une minute ?

Je me tournai vers lui, sourcils relevés de surprise. Jay se tenait à mes côtés, visiblement tendu. Lui aussi peinait à retrouver une relation avec Théo.

— Je voulais te parler de l'anniversaire de Frank. Tu lui as dit que tu venais avec Jay.

— Et alors ?

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