Chapitre 6

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Ce fut un Drago visiblement fatigué que les employés du Département des Disparitions Enfantines du Ministère de la Magie découvrirent en ce matin du six janvier.

— Bonne année, patron ! s'exclama Hubert Raloskov, le préposé à la paperasse du Département, le secrétaire. Holà, ça n'a pas l'air d'aller... Vos vacances se sont mal passées ?

Le blond grommela quelque chose et alla s'enfermer dans son bureau.

— Ça lui passera, il est comme ça tous les lundis, répondit Hubert en regardant la femme en face de lui qui attendait sur une chaise. Alors, où est-ce qu'on en était, nous ? Vous venez pour signaler une disparition ?

— Non, dit la jeune femme. Je venais pour l'annonce...

— L'annonce ?

— Dans la Gazette du Sorcier, dit la jeune femme en brandissant un carré de papier.

Elle le montra à Hubert qui hocha la tête en le lisant.

— Oui, effectivement, nous cherchons quelqu'un.

— En quoi consiste cette place ? Il n'est rien précisé... demanda alors la jeune femme en reprenant l'annonce. Est-ce un travail axé sur le secrétariat ?

— Non, dit Hubert. En fait, nous recherchons une personne qui pourrait remplacer notre collègue partit à la retraire récemment. Il était Rechercheur.

— Rechercheur ? Qu'entendez-vous par là ?

— Il allait à la rencontre des gens sur le terrain pour suivre la piste des enfants disparus, expliqua Hubert. Nous avons dix-neuf Rechercheurs sur toute l'Angleterre depuis le départ de Marius et, parfois, il nous arrive d'avoir du mal à couvrir le pays. Techniquement, il nous manquerait sept personnes supplémentaires, mais le travail est fatigant.

— Rechercheur, vous dites ? Ça a l'air intéressant comme job... dit la jeune femme en souriant légèrement. Quand commence-je ?

— Vous ne me demandez pas combien vous toucherez ?

— Combien ? sourit la jeune femme.

Hubert dodelina de la tête avec un sourire.

— Demain, cela vous va-t-il ? répondit-il.

— Parfait, dit la jeune femme en hochant la tête.

— Alors je vous envoie le règlement et votre dossier par hibou dans l'après-midi. À renvoyer ici-même au plus tard ce soir vingt-deux heures. Soyez devant cette porte à huit heures trente, je vous présenterai le patron et les autres Rechercheurs.

— En espérant qu'il soit de meilleure humeur...

— Oh, il le sera, ne vous en faites pas, je le connais depuis longtemps, il est toujours grognon quand l'école reprend...

La jeune femme haussa un sourcil mais ne chercha pas à en savoir plus. Hubert se leva alors et elle en fit autant. Ils se serrèrent la main puis la jeune femme repartit sous le regard du secrétaire avant d'aller timidement frapper à la porte du bureau de Drago qui le reçut un peu froidement.

— Patron... dit l'homme de quarante ans passés en espérant ne pas se ramasser un vent. J'ai une bonne nouvelle pour vous, je viens de dégotter un nouveau Rechercheur.

— Hum... Pardon, vous disiez ? demanda le blond en levant les yeux du monticule de lettres qu'il était en train d'éplucher.

— Je disais que je viens de trouver quelqu'un pour remplacer Marius, répéta Hubert.

— Ah ? C'est très bien, Hubert, et qui est-ce ? demanda Drago. Où est-il ?

— Voici son CV, dit Hubert en tendant un parchemin au jeune homme. Elle travaillait avant dans la police Moldue...

— Elle ? Hubert, j'ai dit que je ne voulais pas de femmes dans mon Département, dit Drago en posant le CV devant lui, les sourcils froncés. Les femmes, c'est trop de problèmes...

— Je sais, patron, répondit Hubert. Mais ça fait un mois que Marius est parti et pendant que vous n'étiez pas là, le Ministre a envoyé une missive en nous disant qu'il nous fallait remonter le niveau de notre Département pour ne pas finir au niveau de celui d'Arthur Weasley...

— Le Service de Détournement de l'Artisanat Moldu ? Non quand même, nous n'en sommes pas si bas ? Si ?

— Pas encore, mais presque, patron, dit Hubert en baissant le nez. L'année passée, nous avons eu quatre-vingt demandes de recherches. Nous en avons résolu soixante-dix ce qui nous fait un total de quatre-vingt pour cent de réussite. Seulement, nous ne sommes pas efficaces à cent pour cent et le Ministre nous a demandé de faire cent pour cent de réussite avant le mois de décembre de cette année. Nous devons nous surpasser en gros...

Drago serra les mâchoires, pensif. Il pianota un instant sur les touches de la machine à écrire posée devant lui puis tira la feuille du rouleau et la tendit à Hubert. Celui-ci la prit et la lut en silence avant de regarder son patron d'un œil circonspect.

— Vous voulez baisser nos honoraires de moitié ? Ils ne sont déjà pas bien élevés... Cinquante Gallions par enfant recherché, ce n'est pas grand-chose quand on sait ce que représente un enfant... Je serais plutôt d'avis de les augmenter et d'élargir notre secteur d'activité.

— C'est à dire ? Expliquez-vous, je vous prie, dit Drago en posant les coudes sur son bureau.

Hubert le regarda un instant puis fit un geste pour fermer la porte avant de s'asseoir sur la chaise devant le bureau.

— Patron, depuis dix ans que ce Département existe, nous n'avons jamais eu plus de vingt Rechercheurs et nous ne couvrons que l'Angleterre. Pourquoi ne pas embaucher... disons... vingt Rechercheurs de plus et élargir notre secteur de recherches à l'Ecosse et au Pays de Galles ?

— Moi je n'y vois pas d'inconvénients, dit Drago. Mais si nous embauchons ces vingt nouveaux Rechercheurs, qui va les former ? Rechercheur est un métier sérieux, Hubert. Pas n'importe quel sorcier peut le faire, il faut être doué dans les relations avec les gens. Les parents qui viennent nous voir sont parfois au bord du suicide et nous devons tout faire pour les rassurer et retrouver leur enfant, même mort.

— Oui, oui, je sais tout cela, patron, dit Hubert en hochant la tête. Mais les parents sont prêts à débourser des sommes astronomiques pour que l'on retrouve leur enfant disparu. Songez à votre propre cas, vous auriez donné n'importe quoi pour retrouver Gabriel alors que ce n'est que votre fils adoptif...

Drago grimaça, la vérité était autre, mais personne ne devait le savoir en dehors de sa famille et de ses proches, dont Hubert ne faisait pas partie.

— Vous avez raison sur ce point. Mais vingt nouveaux Rechercheurs, c'est beaucoup...

Il se tut alors et sembla réfléchir, puis il reprit :

— Quand vient cette demoiselle ? demanda-t-il en montrant le CV.

— Demain, patron, pourquoi ?

— Très bien, dit le blond en se levant. Tu vas passer la journée à recruter des Rechercheurs dans tout le pays. Je veux vingt nouveaux Rechercheurs bénévoles et prêts à travailler d'ici la fin du mois. Ils seront en essai pendant un mois, et ensuite, je verrais avec le Ministre pour les embaucher officiellement.

— Entendu.

Hubert quitta le bureau et Drago se leva de son fauteuil. Il se dirigea vers une armoire en fer gris, ouvrit le tiroir situé au niveau de son torse et sortit un paquet de pochettes beiges. Il les regarda les unes après les autres, en prit deux de plus dans le tiroir puis posa les dossiers sur son bureau et se rassit derrière. Il prit le premier dossier, l'ouvrit, saisit une plume qu'il trempa dans l'encre et commença à modifier deux ou trois petites choses dans les papiers qu'il avait sous le nez et qui étaient des contrats préremplis qu'il donnait aux parents venus les solliciter.

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✔️ Linked - Distances (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant