✔️ Linked - Distances (Tome 2)

Chapitre 12

Une semaine avait passé depuis l'anniversaire de Gabriel et Andrew, et cette sortie avait sérieusement fait réfléchir Hermione, tout comme Drago. La brunette se demandait si elle avait en effet bien fait de pousser Andrew à aller vers monsieur Malefoy lorsqu'il avait tiré cette peluche au tir à l'arc pour lui. Peut-être aurait-elle dû le laisser faire à sa guise car à présent, l'enfant ne cessait de poser des questions sur les Malefoy et notamment sur Lucius, auxquelles Hermione avait le plus grand mal à répondre sincèrement car les questions de l'enfant ne restaient pas au niveau du présent mais concernaient également le passé de l'homme blond, et Hermione se l'avouait souvent, elle avait parfois bien envie d'envoyer le garçon dans sa chambre en lui disant de ne plus reparler de monsieur Malefoy. De plus, entendre parler de Lucius Malefoy à longueur de journée était aussi très dur pour Alexandre qui, même s'il ne disait rien, avait la forte impression de perdre son fils au profit de ce sorcier.

Cependant, à Poudlard, alors que Harry était à ses cours, Drago travaillait, assit au bureau de son mari, dans la Tour Sud. Il venait de rentrer du Ministère où il avait reprit ses fonctions trois jours plus tôt et avait du travail par-dessus la tête si bien que les appels de Gabriel qui prenait son bain ne le tirèrent même pas de ses papiers. Ce fut à Katia d'aller sortir l'enfant de l'eau et de l'habiller alors que Drago avait promit de s'en occuper un peu plus tôt dans l'après-midi.

— Merci d'avoir pensé à moi, papa, dit le petit garçon en descendant les marches de pierre en sautillant.

— Oh ! Pardon, mon cœur... dit Drago en regardant l'enfant qui avait croisé les bras et affichait une fausse moue furieuse. Je suis désolé, Gaby, mais j'ai du travail par-dessus la tête...

— Tu es débordé, papa est débordé, Nanny est débordée, John est débordé, et moi dans tout ça ? demanda le petit garçon en fronçant les sourcils. Pense un peu à moi, papa, je m'ennuie tout seul...

— Mais je pense à toi, mon ange, dit Drago en se redressant, posant sa plume. Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je ne t'oublie jamais...

Gabriel pinça les lèvres puis il détourna la tête et Drago se leva. Il l'entraîna dans le minuscule salon coincé près de la cheminée et le hissa sur le fauteuil le plus proche.

— Ecoute, chéri, dit-il en se baissant devant lui. Tu sais ce que je fais comme travail, n'est-ce pas ?

— Oui, tu recherche les enfants qui ont étés enlevés comme moi... répondit Gabriel.

— Parfaitement, dit Drago. Je les recherche et les retrouve, mais uniquement parce que je travaille dur. Tu vois ces dossiers sur le bureau ? Ce sont dix mamans qui sont effondrées par la disparition de leur enfant. Elles sont dans le même état que moi quand je t'ai perdu, mon ange. J'ai cru que je n'allais plus jamais te revoir mais Hermione et Ron ont tout fait pour aider Harry à te retrouver... Je suis tombé malade de t'avoir perdu, mon bébé. Je crois même que j'ai faillit mourir de chagrin mais finalement, on t'a retrouvé, en France, à Paris, grâce à Stephan et nous t'avons ramené à la maison avec Katia.

Gabriel baissa les yeux puis Drago reprit :

— Il faut que tu comprennes, poussin, que j'ai mon travail à m'occuper en plus de toi... Harry a beaucoup de travail aussi et Katia doit s'occuper de la maison et des repas. Maintenant que tu es un grand garçon, tu peux peut-être cesser de ne compter plus que sur nous, mon ange.

Gabriel passa sa langue sur ses lèvres puis il soupira et dit :

— Parfois, je me dis qu'il serait peut-être mieux qu'on rentre tous à la maison, papa.

— Ha ? Pourquoi donc ? Tu n'es pas bien à Poudlard ?

— Si, mais... Je crois que j'ai tendance à trop espérer de papa et toi, répondit Gabriel. Vous êtes tellement là pour moi que j'en oublie que j'ai onze ans et que je ne suis plus un petit garçon. Je ne dirais pas que je n'ai plus besoin de vous, loin de là, mais je dois laisser ma place maintenant.