Epilogue

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Harry, armé d'un bouquet de fleurs, entra dans la chambre 1205 du Service Maternité de l'hôpital St Mangouste. Un grand sourire fatigué l'accueillit et il ne put s'empêcher de sourire en retour :

— Comment va mon mari adoré ?

— Je suis fatigué, dit Malefoy. Je ne me souviens pas avoir été aussi fatigué pour les jumeaux...

— Ce n'est rien, va, ça va passer.

— Il a raison, dit alors un Medicomage en entrant dans la petite pièce chaleureuse. Tu viens d'avoir un bébé alors que ton corps disait non, pas de troisième.

— Docteur Allard... fit Harry avec un sourire.

— Comment vas-tu, Harry ?

— Bien, merci. Quand pourront-ils sortir ?

— Pas avant une bonne semaine, je le crains. La petite est encore faible, et Drago a besoin de repos, et ce n'est pas chez vous qu'il en aura, malheureusement.

— Non, c'est certain. Surtout que les garçons seront bientôt en vacances, donc pas moyen de dormir plus longtemps que huit heures du matin.

— Comment vont les jumeaux au fait ? demanda Allard.

— Bien, je te les amènerais la semaine prochaine pour leur visite des un an et demi. Comme ils sont plutôt grands à présent, Katia a moins de travail, elle prend donc un peu de temps pour elle, et vu qu'à Poudlard ils ont une bonne douzaine de nounous, elle peu.

Allard sourit puis il laissa les deux hommes tranquilles et Harry s'approcha du berceau vide près du lit de Drago :

— Elle est en couveuse, dit le blond. Ils me la ramènent le soir, ne t'inquiète pas.

— Crois-tu qu'une troisième grossesse était une bonne idée ? Elle sera peut-être plus fragile que Gabriel ou les jumeaux...

— La même chose, si elle est plus fragile qu'eux, elle aura quatre frères pour la protéger.

— Oh je compte bien là-dessus, ils vont nous aider à l'élever, dit Harry.

— Tu es passé à la maison au fait, cette semaine ?

— Oui, j'y ai fait un saut hier soir, j'ai ramassé du courrier et aéré un peu. Quand tu sortiras d'ici, nous retournerons là-bas.

— Severus fait comme nous, lui et Miss Herridge viennent habiter à Poudlard pendant l'année scolaire...

— Mais eux ils ont des gens qui restent dans la maison, nous non. Nous avons besoin de Katia. Mais ce n'est pas grave, je fais un aller-retour entre midi et deux et ainsi la maison ne reste pas à l'abandon trop longtemps. La même chose, nos voisins nous connaissent, ils savent que nous vivons à Poudlard la semaine.

Drago sourit. Il gémit alors en posant une main sur son ventre et dit :

— Cette grossesse est la dernière, Harry. Quand je serais totalement remit, je vais demander à Allard de me retirer ma poche.

— Tu en es certain ? Pourquoi ne pas simplement prendre une potion de stérilisation ? Ce serait moins lourd qu'une telle intervention... Tu ne crois pas ?

Ils avaient parlé de cela des heures et des heures pendant les dernières semaines de la grossesse du Serpentard. Ils n'étaient cependant toujours pas d'accord sur la procédure à employer. C'était soit la manière lourde, rapide et radicale, soit la manière douce, longue et incertaine.

— Avec une potion, je serais contraint de la prendre tous les six mois, elle n'est pas définitive, et si jamais je l'oublie une seule fois, je suis bon pour une nouvelle grossesse qui elle, me coûtera la vie, Harry, fit le blond en se redressant contre les oreillers.

Harry pinça les lèvres. Soudain, une idée lui vint et il regarda son mari :

— Chéri... fit-il. Il y a une troisième solution à laquelle nous n'avons pas pensée.

Le Serpentard fronça les sourcils. Soudain, ses yeux s'agrandirent et il fit :

— N'y compte pas Harry. Et si jamais il m'arrive quelque chose, que tu sois contraint de refaire ta vie et que tu veuilles des enfants avec ta nouvelle moitié ?

— Cela n'arrivera pas, assura le brun. S'il t'arrive quelque chose, je ne referais pas ma vie, je resterais seul, à élever nos enfants aussi bien que possible, soutenu par Katia.

— C'est de la folie, Harry... Je ne veux pas que tu sois mutilé...

— Mutilé ? Je ne serait en rien mutilé, dit le brun en secouant la tête. Ce n'est qu'un tuyau à fermer avec un simple fil... Une intervention de ce type doit durer dans les dix minutes et même encore moins si elle est pratiquée à la sorcière... Je ne devrais pas rester couché des jours à attendre que mes organes internes se trouvent une place dans le vide laissé par une poche ventrale absente. Je n'aurais pas non plus de cicatrice en plus sur mon beau corps...

— Je n'ai que trois cicatrices... bougonna le blond en croisant les bras. Quoi qu'il en soit, nous devons y réfléchir encore et quoi que nous décidions, nous n'allons pas l'appliquer demain car je te préviens, je rentre à la maison samedi mais n'espère pas me toucher avant au moins deux semaines.

Harry haussa un sourcil. Il lâcha ensuite un soupir résigné et Drago lui décocha un sourire accompagné d'un clin d'œil.

Harry déposa la valise de son mari en bas de l'escalier qui menait dans les étages de la grande maison du chemin de Traverse. Drago, qui suivit le brun avec dans les bras, un tas de couvertures au milieu duquel une petite chose endormie se blottissait, soupira de bien-être en disant :

— Enfin chez nous, adieu les repas infâmes de la maternité !

— J'espère bien que ma cuisine est meilleure que la leur ! s'exclama Katia en apparaissant de derrière un tableau. Bon retour chez vous, monsieur Drago.

— Katia ! Je suis content de vous revoir. Tenez.

— Elle est adorable, dit la jeune femme en prenant le bébé dans ses bras. Alors, comment l'avez-vous appelée ?

— Samia...

— Hélia...

— Narcissa...

— Lily, acheva Harry en souriant.

— Quelle coïncidence, dit alors Katia.

— C'est à dire ? fit Drago.

— Gabriel porte les prénoms de vos pères respectifs, c'est le premier de vos enfants. Et cette choupette porte les prénoms de vos mères et c'est le dernier enfant... Serait-ce un signe ?

— Un signe ? De quel genre ?

— De celui qui dit « arrêtez-là pour le repeuplement des sorciers » ? fit Harry.

Les deux autres adultes pouffèrent puis Katia emmena le bébé à l'étage, suivie de Drago qui allait se reposer. Harry, lui, retourna à Poudlard, heureux.

Il venait de ramener chez lui son sixième enfant alors que, vingt ans plus tôt, quand il vivait chez les Dursley, jamais il n'avait songé une seule seconde à avoir quelqu'un pour partager sa vie, encore moins un homme, et encore moins des enfants !

La même chose, il était persuadé qu'il allait succomber à une attaque de Voldemort, ce qui aurait probablement été le cas si le Mage Noir avait fait plus attention aux choses aussi bêtes que les maladies humaines...

FIN

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 07 ⏰

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