Ce matin, je me réveillai plus tôt que les autres jours. Maman partait le temps d'un week-end pour entraîner les nouveaux loups de la meute, c'est son devoir en tant qu'alpha. Jackson sera occupé à tout gérer seul pendant son absence, ce qui est parfait pour m'éclipser incognito d'ici.
Mon père habitait en ville, dans le Vieux Carré, un quartier de la Nouvelle-Orléans dirigé par les vampires. Les loups n'y sont pas les bienvenus et les sorcières doivent leur obéir si elles tiennent à la vie.
J'attendis que ma mère parte de la maison avant de sauter à califourchon sur ma selle de vélo et de me mettre à pédaler. En une douzaine de minutes à peine, j'arrivai à destination. Je laissai mon vélo contre un piquet devant la résidence Mikaelson.
Mon cœur battait à tout rompre, mes mains devinrent moites et des gouttes de sueur perlèrent sur mon front. Je les essuyai d'un revers de la main.
Je m'avançai alors dans la cour, l'air sûre de moi - même si c'était l'inverse. Il n'y avait personne dans la cour et je fis la chose la plus censée à faire dans ce cas-là : je me mis à crier.
- J'aimerais parler à Klaus Mikaelson !
A force de m'égosiller, un homme musclé à la peau foncée vint à ma rencontre. Étant donné son incroyable vitesse, je déduis qu'il s'agissait d'un vampire. Son regard trahissait de l'énervement, pourtant je devinai qu'il ne me ferait rien. Il y avait une lueur de douceur et de bonté cachée dans ses yeux bruns.
- Que fais-tu là, gamine ? Rentre chez toi, ça vaut mieux pour toi, dit-il d'un air agacé.
- J'aimerais parler à Klaus Mikaelson, répondis-je.
- Ça, je le sais déjà. Je ne suis pas sourd.
Je levai les yeux au ciel, exaspérée. Pourquoi me posait-il la question s'il connaissait déjà la réponse ?
- Je te le répète : rentre chez toi.
Je ne bougeai pas. Il souffla, m'attrapa par la taille et me mît sur ses épaules. Je me débattis, mais il ne me lâcha pas. J'utilisai alors mes pouvoirs de sorcière pour le repousser et, vu sa tête, il ne s'y attendait pas le moins du monde.
- Que se passe-t-il ici ?, s'écria une voix depuis le premier étage.
Je sursautai. Il se tenait appuyé contre la balustrade, le regard aussi froid qu'une armoire à glace, les yeux injectés de sang et les crocs aiguisés comme des lames de rasoir. Je me sentis toute petite lorsqu'il me regarda. J'avais l'impression d'être transpercée par un millier de couteaux de chasse.
Klaus Mikaelson. Voilà la personne sur la terrasse. C'était lui. Mon père. L'hybride originel.
Je respirai un bon coup, un peu trop bruyamment, et remis mes idées en place. Je devais me calmer. Ce n'était pas le moment d'être prise de panique.
- Cette jeune fille aimerait te parler, déclara le vampire à ma place.
Il me lança un regard en biais comme pour dire « je t'avais prévenue ».
- Sait-elle ce qu'elle risque ?
- Elle est têtue comme une mule.
La remarque du vampire m'offensa. Dans sa bouche, ce mot sonnait presque comme une insulte. Il n'y a rien de mal à savoir ce que l'on veut dans la vie.
- Monte, nous serons plus à l'abri des oreilles indiscrètes, déclara mon père.
J'obtempérai sans discuter et gravis les escaliers en quelques secondes à peine. Je jetai un rapide coup d'œil dès que je voyais une porte ouverte, cherchant l'endroit où m'attendait mon père. Je finis par le trouver, assis dans un vieux fauteuil, un verre d'alcool à la main.
- Tu en veux ?, me demanda-t-il en désignant la bouteille d'alcool posée sur la table.
- J'ai quinze ans, répliquai-je simplement.
Quelle idée aussi de proposer de l'alcool à une adolescente !
Je remarquai que le silence régnait dans la pièce et dans toute la résidence Mikaelson. Rien que ça !
- Je ne suis pas venue pour me saouler, annonçai-je.
Pourquoi j'avais commencé mon grand discours comme ça ? Aucune idée.
- Je m'appelle Hope, Hope Marshall.
Je fis une pause, guettant la moindre expression sur son visage, mais il resta impassible.
- Ma mère est Hayley Marshall. Elle est l'alpha de la meute du Croissant, la plus grande meute qui soit connue à ce jour, continuai-je.
Je marquai une nouvelle pause, mais il ne se passa rien. Était-il toujours aussi renfermé sur lui-même ?
- Je suis une tribride, la tribride originelle. Je suis à la fois sorcière, vampire et loup-garou.
Je le vis hausser un sourcil d'étonnement.
- C'est ce qui m'a menée sur cette piste. Je crois que vous...que... - une larme roula le long de ma joue et malgré moi, je ne pus l'empêcher de couler - ... que vous êtes mon père, terminai-je.
Je fermai les yeux, plus par instinct que par crainte. Lorsque je les rouvris, je me trouvais à côté de mon vélo. Les grilles menant à la cour étaient baissées et mon père était hors de mon champ de vision.
J'éclatai en sanglots. Les larmes déferlaient sur mes joues, mon corps tremblait et mon cœur était déchiré, brisé en mille morceaux. J'aurais voulu hurler de douleur, exprimer ma rage et ma tristesse, retourner le voir et mettre les choses au clair. J'aurais voulu me réveiller au chaud dans mon lit et pouvoir me dire que j'avais tout inventé de toute pièce, de A à Z. J'aurais voulu qu'il me croie.
Je me laissai tomber sur les pavés, mon dos reposant contre le mur, ma tête entre mes genoux. Je venais de rencontrer mon père. J'avais imaginé une infinité de scénarios, mais celui-ci m'avait échappée. J'étais détruite de l'intérieur. Mon père m'avait foutue dehors, et je ne me sentais pas prête à l'accepter.
Je restai là, sans bouger, pendant une période qui me parut durer une éternité. Je me relevai et quittai le Vieux Carré. Je voulais juste être chez moi, dans mon lit, avec ma maman pour me consoler. Mais je ne pouvais lui en parler. J'étais seule, complètement seule et ça me convenait parfaitement. Je ne souhaitais parler à personne et m'enfermer dans ma chambre pour le siècle à venir.
Le lendemain, je sortis une seule et unique fois de ma chambre pour manger un petit quelque chose, boire un verre d'eau, aller aux toilettes et changer de boîte de mouchoirs. Personne ne vint me déranger.
La nuit était tombée et je me trouvais encore sous ma couette, tentant de refouler mes sanglots. La scène se jouait en boucle dans ma tête. Je ne comprenais pas ce que j'avais fait de mal. Et s'il ne voulait pas de moi ? N'étais-je pas assez bien pour lui ? Se souvenait-il seulement de ma mère ?
- Chérie ? Je suis rentrée, dit la voix de ma mère depuis la porte d'entrée.
On commence tout doucement à rentrer dans l'histoire.
Hope va-t-elle avouer à sa mère ce qu'elle a fait ?
Son père changera-t-il d'avis ?N'hésitez pas à laisser un petit vote si vous avez aimé et de commenter - ça fait toujours plaisir.
Stay happy witch ! 🌈
publié le 14 mars 2022
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L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]
FanfictionIl y a 15 ans de cela, Klaus Mikaelson, l'hybride originel, a mis enceinte Hayley Marshall, la louve alpha de la plus grande meute jamais connue. Sauf que Klaus ne le savait pas et sa fille, Hope Marshall Mikaelson, est bien décidée à connaître son...