Chapitre 18 : La fête

167 12 3
                                    

Pour tout dire, je n'étais pas impatiente de rentrer chez moi pour parler à ma mère. C'était au-dessus de mes forces de lui demander ça dans le blanc des yeux. Ma mère avait tenté de me tuer alors que je n'étais encore qu'un embryon et je l'avais appris à cause de stupides rumeurs sur moi et mon père.

- Je n'y arriverai pas, murmurai-je plus pour moi-même que pour susciter une réaction de mon meilleur ami.

- Je ne vais pas t'abandonner. Je vais rester là, à tes côtés. Tu ne seras jamais seule, tu peux toujours compter sur moi même si j'étudie dans le Wisconsin.

Je respirai profondément avant d'insérer ma clé dans la serrure et de rentrer. Ma mère était dans le salon en train de lire le journal. Quand elle nous vit, elle se leva pour venir nous saluer.

- Maman..., commençai-je.

Je regardai Brian qui me fit un hochement de tête encourageant et resserra sa prise sur ma main.

- Est-il vrai que tu as essayé d'avorter ?, demandai-je sans prendre de pinces.

Son visage se décomposa en une fraction de seconde.

- Brian, pourrais-tu nous laisser seules s'il te plaît ? Il faut que je mette certaines choses au clair avec ma fille et ça ne regarde qu'elle.

Je lançai un regard implorant à mon ami avant de répondre à ma mère.

- Je veux qu'il reste, annonçai-je.

Ma mère nous scruta avant d'abdiquer et de nous conduire jusqu'au canapé. Elle chipota beaucoup à ses mains et parla en réfléchissant à chaque mot.

- Chérie, je ne sais pas comment ceci t'est parvenu, mais ça n'a aucune importance. J'ai voulu avorter, je l'avoue. J'étais jeune et je ne me sentais pas prête à être mère, encore moins d'un être aussi exceptionnel que toi. Avant même ta naissance, tu étais déjà en danger et je souhaitais t'éviter une vie de malheur et de souffrance. Je n'ai finalement pas pu m'y résoudre et j'en suis si soulagée quand je vois la jeune fille incroyable que tu es aujourd'hui. Je t'aime Hope, ça a toujours été le cas. Sais-tu d'où vient ton prénom ?

Je répondis négativement d'un signe de tête.

- Hope veut dire espoir car tu étais mon espoir d'une vie heureuse. J'espérais ton bonheur plus que tout au monde et je prie pour avoir réussi à te donner ce que tu mérites. Si je t'ai fait penser, ne serait-ce que quelques instants, que je ne t'aime pas, pardonne-moi car ce n'est absolument pas le cas. Tu es toute ma vie, Hope. Rien ne vaut de te voir sourire.

Elle m'embrassa le front et m'encercla de ses bras. Brian en profita pour s'éclipser, nous laissant toutes les deux. Je ne tentai pas de me dégager de notre étreinte, malheureusement toute chose a une fin.

•••

Ma douche étant prise, je devais maintenant me décider sur les vêtements et accessoires que j'allais porter ce soir à la fête. Ma mère me coiffa les cheveux. D'abord, elle boucla mes quelques mèches rebelles, puis elle attacha le tout en un magnifique chignon. J'adorais ma coiffure.

- Il se fait tard, je dois y aller. Pour le collier, mets celui que je t'ai offert pour Noël, il s'accordera à merveille avec ta robe.

- Comment peux-tu savoir qu'ils iront bien ensemble puisque je n'ai pas encore choisi ma robe ?

- Va voir dans ta chambre, me dit-elle avec un grand sourire illuminant son visage.

Je fronçai les sourcils. Que m'avait-elle préparé ?

- Il faut que je te prévienne que je ne rentrerai peut-être pas ce soir. Comme il se fera tard, il y a des chances pour que je reste dormir chez papa. Il y a une chambre de libre pour moi.

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant