Chapitre 23 : De retour à la maison

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Mon visage entre mes jambes, je sentis les larmes couler le long de mon visage, mes tremblements dûs aux sanglots et mon esprit lâcher prise. Je ne supportais plus tout ce qui m'était arrivé. Les visions refirent surface et je les visionnai comme la première fois, dans les moindres détails. J'avais des blessures partout et j'étais faible. Je n'étais plus en mesure de me défendre et ça tenait du miracle que je sois encore pleinement consciente du monde qui m'entourait. La culpabilité m'envahit d'un coup. Si l'un d'eux venait à mourir, je ne me le pardonnerais jamais. C'était à cause de moi qu'ils s'étaient jetés dans la gueule du loup.

Je m'enfermai dans ma bulle, oubliant le monde extérieur pour quelques précieux instants. La respiration saccadée, j'avais du mal à respirer. Si au début mes tremblements étaient presque imperceptibles, désormais je tremblais comme une feuille, incapable de m'arrêter. Une main se posa délicatement sur mon épaule, cependant je ne bougeai pas. Je n'en avais plus la force, physiquement et mentalement. Ils avaient réussi à me briser plus que quiconque avant eux.

J'avais les oreilles bouchées et les voix des personnes qui m'entouraient me revenaient comme un bourdonnement incessant. La voix de mon père se détacha des autres.

- Hope ? C'est fini maintenant. On est là, essaya-t-il de me rassurer en vain.

Je ne bougeai toujours pas, mes émotions me submergeant complètement.

- Je vais te ramener dans le Bayou, d'accord ?, continua-t-il.

Visiblement, personne ne s'attendait à ce que je proteste, moi la dernière.

- Non...Je veux rentrer à la maison, gémis-je.

Ils semblaient troubler par mes propos.

- Mais c'est ta maison, Hope, raisonna mon père.

Lui seul me parlait car il était le seul que j'écoutais.

- Je veux aller chez toi, dis-je entre deux sanglots.

Il prit quelques secondes avant d'acquiescer. Doucement, il me prit dans ses bras et je m'agrippai à lui comme un koala à son eucalyptus. J'enfouis ma tête dans son torse sans pour autant arrêter de pleurer et de trembler de tous mes membres.

- Est-ce que tu es blessée ?, s'enquit Rebekah.

Je ne répondis pas, mais Marcel le fit pour moi.

- Un vampire s'abreuvait de son sang quand je suis arrivé, annonça-t-il gravement.

- Je n'imagine pas toutes les horreurs qu'ils lui ont fait subir pour la mettre dans cet état, conclut Kol.

Un silence de mort s'installa.

- Nous devrions la ramener. Elle a besoin de repos et elle se sentira peut-être plus apte à nous répondre après une bonne nuit de sommeil, proposa Freya.

Mon père me porta jusqu'à la maison, suivi de tous les autres. Je les entendais parfois parler, mais je n'y prêtai pas attention. Quelques-uns, comme ma tante Rebekah ou Davina, tentèrent de me parler, sans succès. Je restais muette comme une tombe.

Les larmes finirent par cesser de couler tant j'avais les yeux secs à présent. Je somnolais presque, bercée par les légères secousses régulières des pas rapides de mon père. Sans s'arrêter, mon père me conduisit à l'étage, jusque dans ma chambre. J'étais au courant que je devais descendre pour aller me coucher dans mon lit, mais je restai accrochée à lui. Il ne me pressa pas.

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant