Une glace chacun à la main, nous marchions à travers les rues de la Nouvelle-Orléans. Depuis plusieurs jours, je dépensais tout mon temps aux côtés de mon père. Il venait me chercher tôt dans la matinée et me ramenait pour le repas du soir. Épuisée par ma longue journée passée en plein air, je m'écroulais de fatigue dans mon lit après le repas et parfois encore habillée.
- ...c'est pour cette raison que j'allai m'installer en France pendant tout un siècle, conclut-il.
Il me racontait sa vie passée, ses aventures, ses batailles et ce qui lui manquait. Il avait un tel don pour conter les histoires que j'avais l'impression de voyager dans ses souvenirs et de vivre la scène. Sa vie - ou sa non-vie - était tellement passionnante que j'aurais pu lui demander de continuer pendant encore des heures s'il ne m'avait pas sorti du fil de mes pensées, une nouvelle fois.
- Tu as de la glace sur le nez, dit-il l'amusement perçant dans sa voix.
Je rigolai et me frottai le bout du nez avec un mouchoir en papier qu'il me tendit.
- C'est bon ?, demandai-je ensuite.
Je ne pus m'empêcher de rigoler. Me voilà retournée en enfance, à manger des glaces avec mon père.
- Attends, répondit-il.
Il approcha son index de mon nez et enleva le peu de glace au chocolat que je n'avais pas enlevé. Un sourire bienveillant prit forme sur son visage. Une lueur d'amusement brillait dans ses yeux, et sûrement dans les miens aussi.
On continua de déambuler dans les rues jusqu'à passer devant le magasin où j'avais acheté mon grimoire. Je l'avais entièrement feuilleté et, pour éviter que ma mère ne me le confisque puisqu'elle avait une dent contre les sorcières, je l'avais caché en-dessous de mon matelas.
Mon père ne s'arrêta pas et continua sa route comme si de rien n'était. J'allais faire pareil lorsque je reconnus un visage familier sur le trottoir d'en face.
Je vérifiai qu'il n'y avait aucune voiture et traversai en courant, rejoignant Davina qui me regardait. Je ne fis pas attention aux protestations de mon père me demandant de le suivre et commençai à parler avec elle. Je lui posai une question sur un sort que je ne maîtrisais pas et elle me l'expliqua.
Quand elle eut fini, elle me prit la main et me chuchota à l'oreille : « On devrait aller discuter ailleurs. Tu vois l'homme là-bas ? - elle me montra mon père en train de faire les cent pas - c'est Klaus Mikaelson. Il n'a pas l'air très heureux, alors nous ferions mieux d'y aller »
Je ne pus me retenir de rire. Son visage exprimait clairement une grande incompréhension. Elle se demandait sûrement pourquoi je me mettais à rire lorsqu'elle m'annonçait que l'hybride originel était dans les parages et qu'il paraissait de mauvaise humeur. N'importe qui aurait fui, mais pas moi.
- Davina, c'est..., commençai-je.
Un bras passa autour de ma taille et m'emporta loin du quartier des sorcières et du centre de la Nouvelle-Orléans. Mon père me lâcha dans les bois et son visage était dur, ferme et froid. L'inverse d'il y a à peine quelques minutes.
Je m'énervai. Pourquoi était-il en colère d'abord ? Ce n'est pas lui qui venait d'être arraché à une discussion de force. Non, ça c'était moi. Je parlais avec quelqu'un depuis deux minutes et lui, il mettait court à notre conversation, sans me demander mon avis. Il y a des jours où je ne le comprenais vraiment, mais alors vraiment pas.
- Pourquoi t'as fait ça ?, m'exclamai-je.
Il me contempla d'un regard froid et dénué d'émotions. Ça m'exaspéra au plus haut point. Je tournai les talons et partis. Je l'entendis souffler, mais fis comme si de rien n'était. Je connaissais ces bois, nous étions dans le Bayou. Je n'eus aucun mal à retrouver mon chemin jusque chez moi, mais je m'arrêtai sur le seuil. Pourquoi hésitais-je à rentrer chez moi ?
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L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]
FanfictionIl y a 15 ans de cela, Klaus Mikaelson, l'hybride originel, a mis enceinte Hayley Marshall, la louve alpha de la plus grande meute jamais connue. Sauf que Klaus ne le savait pas et sa fille, Hope Marshall Mikaelson, est bien décidée à connaître son...