Chapitre 22 : Un plan foireux

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Le jour s'était levé sur la Nouvelle-Orléans, baignant de lumière ma ville natale. Le bruit de la rue s'intensifiait d'heure en heure, réveillant petit à petit la population pour une nouvelle journée chargée en émotions. Je me tenais assise en tailleur au centre d'un cercle dessiné à la craie blanche, quatre bougies dispersées sur ses contours. Les flammes grandirent et une connexion vit le jour.

Je pénétrai dans l'esprit de mon père. Il sentit une présence et s'arrêta de faire ce qu'il préparait. Dès que j'eus toute son attention, je l'appelai. Dahlia contrôlait mes moindres faits et gestes, je me contentai donc de ce dont nous avions convenu.

- Papa..., murmurai-je. Papa, aide-moi. Aide-moi, s'il te plaît..., répétai-je.

Je n'eus pas besoin de jouer la comédie pour insuffler de la vie à mes mots. Il comprit mon message et alla chercher Freya. Je fus éjectée sans merci de son esprit, Dahlia ayant éteint les flammes.

Il ne me restait plus qu'à attendre...

•••

Après le repas de midi, j'avais fait une sieste, mais je ne pensais pas avoir le sommeil si lourd. Quand j'ouvris les yeux, j'étais attachée comme le premier jour et je me demandai si j'avais bien fait de conduire mon père jusqu'à moi alors que je savais pertinemment que c'était un piège. Maintenant que le plan était en marche, mes doutes refaisaient surface, me torturant les méninges.

- Qu'est-ce que vous faites ? Ça ne faisait pas partie du plan !, m'écriai-je.

Lucien arrêta son visage à quelques centimètres du mien et susurra ces mots à mon oreille : « Comme si tu t'en étais réellement souciée un jour. Nous savons parfaitement que jamais tu ne trahirais les tiens »

Il repartit vaquer à ses occupations, visiblement content du coup de maître qu'il venait de me tendre. Je tentai de me détacher, toutefois mes liens étaient bien trop serrés et surtout imbibés d'aconit pour me permettre de m'en défaire sans ma magie. Je m'étais fait avoir comme un bleu. Il paraissait tout de même évident qu'ils ne se seraient pas laissés berner par une simple adolescente comme moi.

S'ils m'avaient rattachés, Dieu seul savait sur quoi d'autre ils m'avaient menti concernant le plan. Leurs intentions étaient certainement bien plus mauvaises qu'ils ne me l'avaient laissé croire. Tout était prévu depuis le début, et je n'avais rien vu venir.

Des cris étouffés me parvinrent d'en bas. Il était là.

Avant d'atteindre notre étage, il devait d'abord se débarrasser des sbires de mes deux kidnappeurs. Des vampires surveillaient l'ensemble de l'immeuble pour empêcher quiconque de monter. Je ne doutais pas que ce ne serait pas un problème pour lui, mais ça le retarderait assez pour que Dahlia lui prépare un mauvais coup digne de ce nom.

Les vampires qui gardaient la porte d'entrée ne semblaient pas à l'aise. Si personne ne les avait déjà prévenus, ils comprenaient que la fin était proche. Ils n'avaient aucune chance face à l'hybride originel, voire la famille originelle au grand complet. A moins qu'ils ne se soient divisés pour me trouver plus vite.

Les portes volèrent en éclats et je dus m'abaisser pour éviter de m'en prendre une sur la tête, bien que l'aconit m'ait encore plus brûlé la peau. Mon père se tenait dans l'encadrement des portes jadis dans leurs gonds. Son regard survola la pièce avant de se poser sur moi. Dans ses yeux se mélangeaient l'inquiétude et la rage. L'inquiétude car il ne savait pas dans quel état il allait me retrouver et la rage car, le connaissant, il allait le faire payer à Dahlia et Lucien.

Il se précipita vers moi sans la moindre once d'hésitation. Il tenta d'arracher mes liens à la seule force de ses mains, mais il les retira parce qu'il était brûlé par l'aconit. Il se figea deux petites secondes avant de se réattaquer aux cordes qui me retenaient prisonnières. Il finit par libérer mes mains, mais je l'interrompis avant qu'il n'enlève les cordes à mes pieds.

- Papa, derrière toi !, l'avertis-je.

Il eut tout pile le temps de se retourner que Lucien lui sauta dessus et ils tombèrent tous deux sur le sol. Je ne restai pas figée pendant leur affrontement et desserrai les cordes à l'aide de mes mains. Je fis abstraction de la douleur et réussis à couper la corde imbibée de plante anti-loup. Je n'eus pas le temps de m'éclipser de la pièce que Dahlia entra et me fit perdre l'équilibre d'un simple mouvement de poignet. Elle se concentra ensuite sur mon père, un pieu en chêne blanc dans la main.

Le bois du chêne blanc est le seul capable de tuer un originel. Quand ils ont découvert que cet arbre pourrait être utilisé contre eux, ils lui ont mis le feu. Toutefois, quelques rares morceaux persistent et ont survécu aux aléas du temps.

Je me relevai en titubant et sortis de la pièce où mon père se démenait pour rester en vie. J'appuyai frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur, mais celui-ci prit une plombe à arriver. Trois vampires en sortirent et se jetèrent sans ménagement sur moi. J'attrapai le premier par le col de sa chemise et le balançai sur le deuxième. Leur transformation ne devait pas avoir eu lieu il y a très longtemps car ils manquaient cruellement d'expérience. J'aurais presque eu de la peine pour eux s'ils n'avaient pas essayé de me tuer.

Pendant que les deux vampires tentaient de se relever, le troisième chargea. J'attendis le dernier moment pour m'écarter de son chemin et il ne sut pas s'arrêter, rentrant dans le mur d'en face. Il s'écroula sur le sol, ses jambes chancelantes. Je rentrai dans l'ascenseur qui refermait déjà ses portes quand deux mains les écartèrent. Le vampire que j'avais balancé sur son « collègue » bloquait la fermeture des portes, me laissant un regard triomphant, mais je n'avais pas dit mon dernier mot.

Je puisai dans mes dernières forces pour lui briser la nuque à l'aide d'un sort que j'avais lu dans mon grimoire offert par Davina. Je dus me retenir aux parois de l'engin pour soutenir le poids de mon corps, chose que mes jambes ne supportaient plus.

Le dernier vampire encore debout profita de cet instant de faiblesse pour se jeter sur moi. Il m'attrapa par la gorge et souleva mes pieds du sol. Je suffoquai. Sa main empêchait l'air d'atteindre mes poumons. Je jouai alors ma dernière carte et donnai un coup de genou là où ça fait mal. Il me lâcha et se plia en deux. Je lui envoyai mon pied dans le torse et il s'accroupit encore plus. Je l'achevai avec un coup de talon sur le haut de la tête. Il tomba, inerte, dans l'ascenseur. Les portes ne se refermèrent pas, trop endommagées par le vampire pour fonctionner correctement.

Un cri strident me parvint depuis le salon. Le visage de mon père était balafré par une immense coupure sur la joue gauche d'où s'écoulait une grande quantité de sang. Le pieu en chêne blanc devait en être à l'origine puisque la plaie ne cicatrisa pas.

L'un des carreaux de la baie vitrée se brisa en mille morceaux lorsque mon oncle Elijah passa à travers. Il prit Lucien par surprise et lui arracha le cœur avant que le premier vampire de la lignée de mon père ne s'en rende compte. Ma tante Rebekah, mon oncle Kol et Davina arrivèrent de la même façon et aidèrent mon père à vaincre leur tante.

De nouveaux vampires déferlèrent à l'étage, mais aucun ne me prêta assez d'attention pour m'attaquer. Tous, sauf un. Je ne le vis pas arriver et avant que je ne puisse réagir, il s'abreuvait de mon sang. Puis, tout d'un coup, il s'arrêta. Marcel lui enfonça un pieu dans la poitrine, me lança un regard pour s'assurer que j'allais bien et alla rejoindre les autres dans leur lutte contre la sorcière.

Je craquai.

Hellooooo ! J'espère que vous allez bien, perso ça va super. J'ai enfin fini mes examens et je suis officiellement en vacances depuis aujourd'hui.

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Stay happy witch ! 🌈

publié le 15 juin 2022

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant