Chapitre 24 : Tout est dit

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Une semaine était passée depuis que mon père m'avait ramenée à la maison, pourtant il m'était encore difficile de me confier sur mon enlèvement. Le baume de tante Freya avait été très efficace et quasiment toutes mes plaies avaient cicatrisé. Ma mère avait débarqué peu de temps après le petit-déjeuner qui suivait mon retour et elle s'était temporairement installée avec moi chez mon père.

Elle avait annulé tous ses déplacements et Jackson gérait seul la meute en son absence. Depuis l'installation de ma mère, mon père était distant avec moi. Le fait qu'elle soit toujours sur mon dos ne le mettait pas vraiment à l'aise en ma compagnie. Il ne l'avouerait peut-être jamais, mais j'étais sûre qu'il avait assez de respect pour ma mère pour également la craindre.

J'étais actuellement en train de passer une journée seule avec ma mère à se balader, faire les boutiques, se raconter des histoires drôles,... Nous avions prévenu ma famille que nous ne rentrerions pas avant le repas du soir et qu'ils ne devaient pas nous attendre pour manger. Une semaine s'était peut-être écoulée, mais j'étais encore très fatiguée à cause de mes rares heures de sommeil. Toutes les nuits, je me réveillais vers une ou deux heures après d'horribles cauchemars et il m'était presque impossible de refermer les yeux sans revoir la scène.

- Je sais qu'on a dit qu'on rentrerait tard, mais je commence à être vraiment fatiguée, déclarai-je dans le courant de l'après-midi.

- On va rentrer alors, répondit ma mère.

On fit demi-tour pour retourner à la maison et nous y arrivâmes en un temps record. La cour était vide et seul le vent se faisait entendre. J'allai à la cuisine, je mourrais de faim. A peine eus-je ouvert la porte que je le regrettai aussitôt. Un flash m'apparut et je revis la mort de Davina au Rousseau. Je perdis l'équilibre et ma mère arriva juste à temps pour me rattraper.

Elle entra dans la cuisine pour voir l'objet de mes tourments et surprit mon oncle Elijah boire directement à la source. Elle lui cria dessus, lui rappelant par la même occasion qu'une adolescente de quinze ans qui se trouvait être sa nièce vivait sous le même toit que lui et qu'il n'avait pas intérêt à refaire ça s'il ne voulait pas s'attirer ses foudres.

- Papa !, m'écriai-je.

Il arriva quelques secondes plus tard sur le pied de guerre. Quand il me vit, il remarqua que je ne courais aucun danger et arqua un sourcil.

- Réunis tout le monde. Il faut qu'on parle.

J'allai m'asseoir dans un des fauteuils, suivie par ma mère. Elle me demandait ce que je comptais faire, mais je lui répondis qu'elle le saurait bien assez tôt. Je n'eus pas à attendre longtemps avant que toute la famille soit dans la cour, attendant que je dise ce que j'avais sur le cœur. Oncle Elijah évitait mon regard depuis le début, mais je fis comme si je n'avais pas remarqué son comportement inhabituel envers moi.

- Quand j'étais là-bas, commençai-je, ils ont fait et dit beaucoup de choses, mais ce n'est pas de ça que je veux vous parler. Ils m'ont montré des visions, des souvenirs en fait, vos souvenirs.

Ils se lancèrent des regards inquiets et je poursuivis.

- J'étais dans un couloir blanc illuminé et je n'en voyais pas la fin. Il y avait des portes noires sur chaque mur. Je croyais qu'il y avait quelqu'un, alors quand j'ai entendu du bruit derrière l'une d'elles, j'ai foncé sans réfléchir. Avec ces visions, ils m'ont brisée totalement et ces images continueront de me hanter. Derrière la première porte, je te voyais maman, le jour où tu as tenté d'avorter. J'ai tout vu.

Une larme s'échappa et je la frottai du revers de la main. Je respirai un bon coup avant de reprendre.

- Ensuite, je t'ai vu papa, affrontant tante Rebekah puis Marcel et enfin oncle Elijah. Vous étiez en sous-sol et oncle Elijah t'a planté un pieu dans le cœur. Tu paraissais fou de rage et prêt à tuer ta propre sœur.

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant