Chapitre 9 : Le rêve

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Ma mère rentra en fin d'après-midi et s'arrêta brusquement sur le seuil de la porte en me voyant avachie dans le canapé, enroulée dans un plaid, un bol de pop-corn en main et regardant ma série préférée qui n'était autre que Gossip Girl. Elle pouvait paraître un peu nunuche au premier abord, cependant j'étais une fan inconditionnelle de cette série pour ados.

Elle dut comprendre à mon expression que je n'avais pas envie de lui raconter ma journée puisqu'elle s'en alla dans sa chambre sans un mot. Elle me décocha tout de même un sourire compatissant. Je sentis le rouge me monter aux joues. Je n'aimais pas être le centre d'attention ou m'attirer la pitié et la compassion d'autrui. Je n'avais pas besoin d'avoir quelqu'un près de moi pour me consoler lorsque tout tournait mal, comme maintenant.

Je passai le reste de la journée comme je l'avais commencée, le pop-corn en moins. J'allai me coucher tôt, mais fermai l'œil tard à cause de toutes ces choses que je me repassais sans cesse. Je cherchais un sens à tout ça, pour pouvoir peut-être lui pardonner ou au moins comprendre. Mais rien. Je ne trouvais rien qui puisse expliquer un tel acte.

Le lendemain, ma mère s'absentait de nouveau pendant plusieurs jours. Lors de la période des vacances scolaires, elle était sans cesse sur la route. C'était un évènement auquel je m'étais habituée depuis le temps, bien que j'aurais préféré voir ma mère plus souvent et plus longtemps.

- Pourquoi l'amour nous détruit ?, demandai-je à ma mère avant d'aller me coucher.

- L'amour ne nous détruit pas, il nous rend plus fort. C'est un mystère et chacun s'y prend différemment pour le cerner et s'exprimer. Pour certaines personnes, il est plus facile d'écrire ce qu'ils ressentent plutôt que de le dire à voix haute, mais ça dépend bien évidemment de chaque personne. On ne pense qu'à ça, on ne veut parle que de ça, ne vivre que de ça. Tu ne peux rien y faire. L'amour est partout, même là où tu t'y attends le moins. C'est la base de toute relation et de toute chose.

Je restai un instant à la regarder sans rien dire, puis je fermai la porte de ma chambre et me blottis dans mon lit douillet. Le lendemain matin, ma mère était déjà partie lorsque je me levai. Je passai une nouvelle journée plaid et télévision et allai me coucher avant minuit. Cette nuit ne fut pas de tout repos, loin de là.

Je ne voyais rien, un bandeau noir sur les yeux. Mes mains étaient attachées par une corde au-dessus de ma tête. De l'aconit avait certainement été mis dessus puisque je sentais la peau de mes poignets littéralement me brûler. Un bâillon dans ma bouche m'empêchait de parler, mais surtout de sortir les canines pour me défendre.

Je sentis quelque chose de liquide et visqueux couler le long de mon cou avant de passer sous mon t-shirt et de tomber du bout de mes doigts. Je ne compris pas immédiatement de quoi il pouvait bien s'agir avant de me rendre compte que c'était mon sang. Les deux trous laissés par les canines d'un ou plusieurs vampires me piquaient, mais pas assez pour comprendre qu'elles dataient d'au minimum plusieurs heures, voire de la veille.

J'avais peur, terriblement peur. Mon cœur n'avait jamais battu aussi vite de toute ma courte existence. J'avais mal partout et je voulais simplement rentrer chez moi. La boule dans mon ventre ne cessait de croître encore et encore sans que je ne puisse l'arrêter. Je ressentais toutes ces émotions comme si elles étaient réelles, que je les avais déjà vécues. Je ne me rappelais pas avoir déjà connu une telle scène.

Le bruit de pas sur le carrelage retentit jusqu'à mes oreilles à l'ouïe surdéveloppée. Je voulus faire ressortir mes canines, mais le bâillon m'en empêcha et je les sentis s'enfoncer dans ma chair à la place. J'aurais voulu hurler de douleur, mais je ne le pouvais pas. Je me débattis comme je pus, cependant mes liens étaient bien trop solides et imbibés d'aconit pour que je puisse faire quoi que ce soit d'autre qui ne soit pas vain.

Les bruits de pas se rapprochèrent. La personne marchait à un rythme calme, posé,...tout l'inverse de quelqu'un de rapide comme je m'y attendais à la base. Je pensais qu'il s'agissait d'un vampire. Peut-être que c'en était un, mais qu'il avait décidé de prendre tout son temps.

Mon instinct me disait que ce n'était pas une personne venue me donner son aide, mais plutôt mon ou ma geôlière. Je m'aperçus seulement à cet instant-là que mes pieds n'étaient pas attachés comme mes mains. Je donnai des coups de pied dans le vide encore et encore sans m'arrêter.

Des éclats de rire brisèrent ce silence pesant qui planait depuis le début. Une main ferme attrapa mon pied et le tourna dans un sens qui n'était pas recommandé. J'entendis un bruit sec et eus envie de hurler de douleur tant je souffrais. La personne lâcha ensuite mon pied qui se heurta violemment au sol dans un vacarme épouvantable.

Les larmes me montaient aux yeux, cependant elles étaient retenues par le bandeau qui devenait de plus en plus humide au fil des minutes qui s'écoulaient. Ne pouvant pas hurler, je mordis fermement mon bâillon pour extérioriser ma douleur.

Un « shttt » parvint à mes oreilles quelques secondes avant que je ne sente des crocs transpercer la peau de ma gorge déjà blessée. Je sentis tous mes membres se raidir comme des piquets. Une chose râpeuse que j'apparentai à une langue lécha le sang qui s'échappait des deux petits trous rouverts à l'instant même. Ce fut la dernière chose dont je me souvienne précédent mon évanouissement.

Je me réveillai en sursaut, toujours paniquée. J'avais dû pleurer car mon oreiller et mes joues étaient trempées. Il me fallut plusieurs secondes pour m'habituer à l'obscurité présente dans ma chambre que j'étais ravie de retrouver. Par instinct, je palpai ma gorge de ma main et n'y trouvai aucune trace de morsure récente, ce qui me soulagea. Je savais que tout ceci n'était qu'un rêve, pourtant une part de moi le trouvait bien trop réel pour être anodin.

Quelque chose se cogna contre la vitre de ma chambre, caché par les rideaux fermés pour bloquer la lumière du soleil. Je regardai l'heure qu'affichait mon réveil et me rendit compte qu'il n'était pas si tôt que ça, enfin...ce n'était plus le milieu de la nuit.

En temps normal, je ne me serais pas levée aussi tôt, mais avec tous les évènements de la nuit que je venais de passer, je n'étais pas sûre de pouvoir me rendormir sans faire de cauchemars. Une seconde fois, quelque chose cogna contre la vitre. Je sursautai et laissai échapper un cri. De quoi pouvait-il bien s'agir ?

J'allai me planquer derrière mon lit, accroupie. Je fixai la fenêtre et aperçus du mouvement de l'autre côté des rideaux. Je sortis une nouvelle fois la tête de ma cachette, mais je ne vis rien. Avais-je halluciné ?
Ce rêve m'avait-il marquée à ce point ?

J'eus ma réponse quelques secondes plus tard à peine, lorsque je vis un homme devant ma fenêtre. Je priai intérieurement pour qu'il ne m'ait pas entendu crier et qu'il pense que la maison était déserte. Avec un peu de chance, il ne m'arriverait rien et serait parti d'ici à quelques minutes.

Après ce rêve horrible, voilà qu'il y avait désormais un inconnu - sûrement un voyeur ou alors un cambrioleur - devant ma fenêtre. On pouvait vraiment dire que j'avais passé une bonne nuit !

Coucou tout le monde ! Normalement, je ne poste pas le vendredi, mais je ne suis pas sûre d'en avoir le temps ce week-end. Il est un peu plus court que les précédents, mais les suivants sont plus longs.

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Stay happy witch ! 🌈

publié le 15 avril 2022

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant