Chapitre 21 : Quitte ou double

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Je restai dans ma bulle et ne cessai pas de pleurer. Je ne remarquai pas le changement soudain d'ambiance ou encore le vampire se tenant devant moi, un sourire sadique placardé sur le visage. J'avais repris connaissance, mais j'étais encore trop chamboulée par tout ce que j'avais vu pour refouler mes larmes. Si leur but était de me briser, ils avaient réussi. Je n'étais pas sûre de pouvoir oublier toutes ces visions un jour.

Je n'étais pas lucide, bien trop triste pour réagir à ses remarques moqueuses. J'en fis abstraction et ça ne parut pas lui plaire outre mesure. Son arrogance étant dominante dans sa nature, mon indifférence totale pour lui l'agaça plus qu'il ne le voulait. Il vint vers moi, mais je crus percevoir une silhouette noire le retenir. Il quitta la pièce, m'abandonnant à mes plus sombre démons.

Je finis par me calmer, mais je n'en restais pas moins bouleversée. Tout avait dégénéré si vite que je n'avais pas eu le temps de réaliser ce qu'il m'arrivait. Je ne savais toujours pas quel jour nous étions, ni si on me recherchait dans tous les recoins de la ville.

Le vampire refit une apparition, plus calme que lorsqu'il avait quitté la pièce. Je regardai celle-ci pour la première fois. Il s'agissait d'un grand salon lumineux aux murs d'un blanc éclatant. Un grand lustre pendait au plafond et donnait une allure distinguée à l'endroit. J'imaginais bien des réunions de riches entrepreneurs ici. Ils discuteraient de leurs derniers placements et de ceux à venir, croissant leur fortune déjà enviée par toutes les personnes ne se trouvant pas dans la même situation financière qu'eux.

- Qu'as-tu vu pour te mettre dans cet état ? Pas que je m'intéresse à toi, mais je suis avide de tout élément permettant de compromettre ta famille car oui, tout ce que tu as vu est bel et bien vrai. Tous ces souvenirs exposés aux yeux d'une adolescente...

Il prit un faux air compatissant avant de se revêtir de son sourire moqueur habituel.

- Vous ne m'avez pas dit votre nom, lui fis-je remarquer.

Il pouffa, puis se reprit.

- Je suis Lucien Castle. Tu n'as pas besoin de te présenter, je connais déjà tout sur toi, Hope Mikaelson, la dernière descendante de cette puissante lignée d'êtres surnaturels.

Je respirai difficilement et déglutis.

- Maintenant que vous avez fait connaissance, nous pouvons passer aux choses sérieuses, dit la voix vide d'émotions de Dahlia.

La sorcière entra à son tour dans la pièce.

- Tu dois te demander ce que tu fais là, et je comprends ta crainte. Tu ne me connais pas et ton père t'a sûrement raconté des choses ignobles sur moi, mais je ne veux que ton bien. Je vais t'élever et t'apprendre à contrôler ta magie mieux que quiconque ne pourrait le faire. Ta mère a toujours rejeté cette partie de toi, préférant ne voir en sa fille qu'un futur loup-garou de sa meute. Mais je peux t'aider à arranger ça ! Tout ce que tu as à faire, c'est nous aider à nous assurer que personne ne viendra se mettre en travers de notre chemin, à commencer par ton père, m'expliqua-t-elle.

- Vous attendez quoi de moi ?, m'enquis-je.

Si j'avais encore un espoir de m'en sortir sans trop de casse, j'étais preneuse. Ma seule chance résidait dans le fait de leur faire croire que je me situais de leur côté, prête à piéger mon père.

- Tu le sauras lorsque tu nous auras rejoints. Et détache-la. Ses pouvoirs sont inefficaces ici.

Dahlia sortit de la pièce. Je restai seule avec Lucien qui obéit à ma grande-tante. Une fois tous mes liens coupés, il quitta le salon à son tour.

•••

Il déposa ses lèvres sur la peau chaude de mon cou. Je sentais sa respiration sur ma chair et ses doigts fins caresser mes cheveux. Il en huma l'odeur avant de se reconcentrer sur ma gorge. Il passa sa main sur mon épaule et affermit sa prise sur moi. Je me laissai faire. C'était le seul moyen pour que mon plan se passe sans accroc. Il abaissa la manche de mon t-shirt pour avoir une meilleure vue et inséra ses canines dans mes veines. Mon sang fut aspiré dans sa bouche, ses dents sorties de ma chair.

Je fis de mon mieux pour ne pas crier ou trembler de peur. Contrairement à la dernière fois, ma blessure se limitait à quelques picotements qui me donnaient plus envie de me gratter que de pleurer de mal. Il se retira et planta son regard dans le mien pour y déceler ne serait-ce qu'une once de doute et de trahison. J'essayai de ne pas montrer mes sentiments et de rester impassible, neutre. Il sembla tomber dans le panneau car il afficha un grand sourire et s'éloigna. Je m'assis par terre, ma tête reposant sur mes mains, et inspirai une grande bouffée d'air. Il devait être aux alentours de midi et Dahlia m'avait informée que j'étais là depuis trois jours déjà.

J'espérais que quelque part, mes parents ne m'avaient pas abandonnée et gardaient espoir en poursuivant leurs recherches. Il me tardait de me jeter dans leurs bras et de pouvoir dire que tout ceci était du passé.

- Je crois que tu es prête. Je vais te dire ce que j'attends de toi et j'ose espérer que tu ne me trahiras pas, jeune fille, m'annonça ma grande-tante barjo.

Je me mis debout et lui fis comprendre que j'étais prête à l'écouter m'exposer son plan. Elle tourna les talons et je la suivis jusqu'à la porte d'entrée qui était verrouillée pour m'empêcher de fuir.

- Tu vas envoyer un message psychique à ton père avec mon aide. Il sera faible, mais suffisant pour lui indiquer un rayon autour de cet immeuble. Lorsqu'il sera là, Lucien et moi nous chargerons de lui enfoncer un pieu en bois dans le cœur pour l'endormir. Il est temps qu'il connaisse le sort qu'il impose à sa famille depuis un millénaire. Cet endroit lui rappellera de douloureux souvenirs. C'est la cause de notre choix pour cet appartement. Tristan et Aurora de Martel, les premiers vampires d'Elijah et de Rebekah l'ont retenu prisonnier au même endroit que nous t'avons attachée et dans la même position. C'était une idée du vampire, une de ses rares bonnes.

Mon père avait donc été retenu ici et dans la même position que moi par deux vampires presque aussi vieux que lui ? Si j'avais encore un seul doute sur la puissance de mon père, il se serait évaporé.

- Aucun mal ne lui sera fait, je te l'assure, me convint-elle.

J'espérais que mon père ne m'en voudrait pas trop de l'envoyer dans un piège, mais c'était la seule façon pour lui de me trouver et de me ramener à la maison saine et sauve - en un seul morceau en tout cas.

- Demain, nous serons libérés de cet obstacle à notre nouvelle vie commune. Nous pourrons enfin nous en aller et devenir les deux sorcières les plus puissantes de tous les temps. Personne n'osera se mettre en travers de notre chemin, nous serons invincibles.

Le lendemain, tout se jouerait. Quitte ou double comme on dit à l'Ecole Salvatore lors de nos soirées jeu le dimanche soir. Ce petit rituel si banal me manquait. J'aurais aimé jouer action ou vérité version sorcière avec le nez qui s'allonge lorsque l'on dit un mensonge ou un gage interdit par le docteur Saltzman quand on ne fait pas l'action. Je me plaignais parfois de ne pas avoir un dimanche soir de libre, pourtant ces petits moments faisaient de l'Ecole Salvatore ma deuxième maison.

Je me dirigeai vers la salle de bain pour soigner ma plaie. Lucien ne mordait jamais deux fois au même endroit ce qui faisait que j'avais une demi-douzaine de traces de morsure sur le cou. Il me restait encore une journée à tenir, plus qu'une.

Tout d'abord, salut à tous ! J'espère que vous allez bien et que vous avez passé un bon moment à lire ce nouveau chapitre. Je n'ai pas pu poster avant car je suis toujours en examen, mais il ne m'en reste plus que trois et j'en suis (enfin) débarrassée. Je dois avouer que je n'en peux plus.

Deuxièmement, je voulais vous remercier pour les 1000 vues, que ce soit des lecteurs « anonymes » ou non, je vous remercie de me soutenir au quotidien. C'est vraiment énorme d'en être arrivé là en si peu de temps et ça me fait très plaisir de savoir que vous aimez mes écrits ! Passez un agréable week-end <3

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Stay happy witch ! 🌈

publié le 11 juin 2022

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant