Chapitre 15 : Promis

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Cachée derrière mon livre dans un coin de la bibliothèque, je lisais. Les tables disponibles étaient nombreuses, mais je préférais rester là où on ne me voyait pas. Je venais de commencer ma lecture de ce nouveau livre que j'avais découvert sur les étagères de la bibliothèque Stefan Salvatore.

Le nom de cet aile de l'Ecole Salvatore rendait hommage à un des deux frères vampire qui avaient résidé ici avant qu'Alaric Saltzman, notre directeur, ne transforme ce manoir en école. Stefan Salvatore était mort le jour de son mariage avec la mère des jumelles Saltzman, Josie et Lizzie. Elles en avaient une fois parlé avec les autres sorcières lors du dîner.

Bien que je n'avais pas encore eu l'occasion d'apprendre beaucoup de choses grâce à ce livre, je le trouvais déjà très intéressant. Il était dédié aux créatures surnaturelles et à leurs origines.

Une main m'arracha mon livre pour le jeter plus loin. Le calme était terminé. Judy Winter et ses deux acolytes me regardaient de haut. Je me mis à leur hauteur pour leur faire face. J'étais peut-être jeune, cependant je ne me laissais pas intimider aussi facilement que ça.

- Hope Marshall ! Encore seule à ce que je vois, se moqua Judy.

Judy Winter était une sorcière plus âgée que moi de deux ans. Elle m'avait pris en grippe depuis mon arrivée lorsque j'avais sept ans.

- Je ne me cache derrière personne pour oser approcher les autres, moi au moins, répliquai-je.

La sorcière devint rouge de colère. Elle détestait qu'on la traite de lâche alors que c'était exactement ce qu'elle était, une lâche.

- Seule ici, seule dans la vie... Je comprends pourquoi ton père est mort. Quand il t'a vu, ça a dû lui faire un tel choc qu'il a préféré mourir que de t'avoir pour fille.

Je pleurais. Pourquoi quelqu'un était aussi cruel ? Je ne lui avais jamais rien fait qui justifiait ses actes.

- Partez ou j'appelle mon père et vous le regretterez.

Je levai les yeux vers la nouvelle arrivante, Josie Saltzman. Elle avait un an de moins que moi, mais elle était déjà très puissante. Elle lança un regard noir aux trois filles qui s'en allèrent en pestant sur la fille du directeur.

- Tu veux en parler ?, me demanda-t-elle ensuite.

Elle s'installa dans un coin de la bibliothèque à l'abri des regards et je la suivis. On discuta pendant plusieurs heures avant qu'il ne soit temps d'aller manger. Ce soir-là, pour la première fois, je passai le repas avec une amie.

Je me réveillai en sursaut. La lumière du jour tamisée par les rideaux m'aveugla quelques instants. Je ne reconnus pas l'endroit où je me trouvais. Ce lit, ces rideaux, cette table de nuit, cette chambre...je ne les avais jamais vus avant aujourd'hui.

Il n'y avait personne d'autre que moi dans la pièce. Je me levai du lit et sortis de la chambre. Je longeai le couloir quittant la pièce d'où je sortais. Arrivée dans le couloir principal, je reconnus enfin cet endroit.

J'entendis des voix depuis la cuisine et je m'y dirigeai sur la pointe des pieds. Je comptais les surprendre en pleine discussion s'ils ne m'avaient pas entendu et vu m'approcher d'eux.

- C'est trop risqué !, s'écria Davina.

J'ouvris la porte et entrai. Ils se turent tous pour me regarder avec une mine inquiète. Mon père fit quelques pas dans ma direction et m'emmena dans le salon couvert de la résidence.

- Tu as bien dormi ?

Je fronçai les sourcils. Après tout ce qu'il s'était passé, il n'avait rien d'autre à me dire que ça ? Je ne répondis pas et me calai dans le fond de mon siège.

L'enfant miracle [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant