Chapitre 5

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- Ne me regarde pas comme si j'avais fais quelque chose de mal ce n'est pas le cas !
- Hanae ...
- Et arrête de m'appeler par mon prénom !

Cela faisait plus de trente minutes que nos cris résonnaient dans ma maison. La tension était palpable, aussi présente dans l'air que dans nos êtres.

Un pas, deux pas. Ma main fendit l'air, et poussa le héro pour libérer le passage qui menait à la cuisine.

Son caractère devenait de plus en plus insupportable à mesure que le temps passé à ses côtés s'allongeait.

Un oiseau frappa à la fenêtre de son bec, espérant quelques miettes de ma main. Mais elle ne fit que le chasser de ma fenêtre et aucune miette ne tomba.

Alors que je refermai le panneau en verre, mes yeux glissèrent instinctivement vers la silhouette de Hawks, baignée par la lumière du salon.

Il se tenait encore à l'entrée de la cuisine, les bras croisés, la mine renfrognée et le regard dure.

- Me regarde pas comme ça. J'essayais de me défendre alors que je prenais ma bouteille de whisky rangée dans mon placard.

L'effet fut immédiat. Je n'eus même pas le temps de la sortir complètement de mon étagère, qu'un éclat rouge, presque imperceptible, fendit l'air et me fit lâcher ma liqueur alcoolisée.

Il me fallut quelques secondes de plus pour comprendre que l'éclat rouge qui m'avait confisqué ma bouteille était l'une des plumes de Hawks, frétillante dans l'air, tenant je ne sais comment ma bouteille par le goulot.

Je fis mine de la reprendre, mais sous mon regard exaspéré, la plume fit un rapide mouvement sur le côté. Prise par mon élan je m'écroulai sur le plan de travail, là où cette foutue plume se trouvait quelques secondes auparavant.

À présent elle se mouvait plusieurs mètres plus loin, se secouant gaiement comme pour me narguer.

Je me tournai vers Hawks :  les bras toujours croisés il ne me regardait cependant plus avec déception, mais bien avec satisfaction.

- On ne boit pas la veille avant le travail.

Son petit air satisfait de corriger l'une de mes fautes quotidiennes me donnait envie de lui casser la bouteille sur le crâne ... Encore fallait il que je puisse l'attraper.

J'entrepris une attaque surprise qui échoua lamentablement. La plume ne fit que prendre un peu plus de hauteur, sous mes yeux désespérés et remplis de rage. Je tentai une feinte, qui cette fois ci marcha. Mes doigts se refermèrent sur la bouteille, et en sentant la fraîcheur du verre sous mes mains, un sentiments de victoire envahit mon corps. Sentiment que je trouvais mérité : en effet je n'étais pas sure que beaucoup de gens banals arrivaient à vaincre l'une des plumes du second héro du classement.

Cependant la bataille n'était pas terminée et ma fierté fut vite remplacée par une rude détermination. La plume se secoua frénétiquement de haut en bas, essayant de me faire lâcher prise. Un coup plus sec que les autres, et la bouteille devient enfin mienne entre mes mains rougies par l'effort.

- Victoire !!

- Ce n'est pas raisonnable.

- Épargne moi tes blabla, j'en ai assez de te crier après.

- Dans ce cas pourquoi tu ne m'as pas encore viré de chez toi ?

Je restai bouche-bée, c'était une question bien difficile à répondre, car je n'avais tout simplement pas la réponse. C'est vrai ça pourquoi je le gardais chez moi ?

- Qu'est ce que j'en sais moi ... Il faut qu'on avance dans l'enquête comme tu l'avais dis.

C'était un mensonge, je le sentais au fond de moi. Mais je ne trouvais pas la vérité pure et dure. Au lieu de dire quoi que ce soit d'autre pour me justifier un minimum ( car au vu de sa mine enjouée cet idiot ne me croyais pas un seul instant), je fus guidée par ma fierté qui me criait de l'ignorer. C'est donc le menton haut et en serrant le plus fort possible ma bouteille dans la main, que je marchai d'un pas assuré vers la salon sous ses ricanements.

Il me fallut me munir d'un effort surhumain pour ne pas m'effondrer sur le canapé. Mais la fatigue qui montait en moi en mourrait d'envie, elle.

Il me rejoignit rapidement, accompagné d'un bol fumant et d'une délicieuse odeur de  nouilles, cuitent au préalable dans mon micro-onde à moitié détraqué. Lui par contre ne fit aucuns efforts pour rester présentable et c'est les ailes plaquées sur son dos qu'il s'écroula sur le canapé à mes cotés dans un bruit de ressorts rouillés.

Une touffe de plumes rouges  sang s'envola alors vers le plafond peint en bleue ciel, éclairé par la faible lumière que le lampadaire projetait depuis la fenêtre. Le duvet de l'une des plumes me chatouilla les narines, et je ne pus retenir un bruyant éternuement qui l'envoya valser à plusieurs mètres de ma personne.

L'atmosphère se détendit au fil des minutes passées avec ce plumé de héro, mais je ne pouvais savoir si c'était la faute de la fatigue, ou plutôt de l'alcool qui coulait d'un seul mouvement fluide dans mes veines. Le niveau de liquide dans ma bouteille baissait à un rythme alarmant, (et malgré l'opacité du récipient la différence était flagrante) alors que celui dans mon corps grimpait en flèche.  Hawks semblait le remarquer, car il jetait de temps à autres de petits coups d'œil alarmés en ma direction. Mais il ne rétorquait rien à mon comportement, rien en tout cas qui aurait pu me faire arrêter de boire, et très vite, complètement ivre, je vis la pièce bouger sous mes yeux.

M'enfonçant un peu plus dans mon coin du canapé, munit d'un sourire béat, l'alcool me fit vite oublier que je parlais à quelqu'un que je détestais encore il y a quelques minutes.

Au bout d'un moment lui parler me semblait être une chose aussi naturelle que de boire, et apparemment il se liait à cet amusant jeu.

Au fur et à mesure je commençais à lui parler de mon enfance. De tous ce qui m'était arrivé. Puis de mon père.

C'est la tête posé sur sa confortable épaule que je m'endormis en répétant la même phrase jusqu'à être emportée par Morphée :

- Je te déteste.

Brève, droite, et aussi remplie de mensonge que son sang est rempli d'alcool. Cette phrase transperça l'air mais pas le cœur de Hawks qui se contentait de regarder Hanae blottit contre lui dans un état grandement discutable

Je sentis mon corps quitter le sol, alors que le héro m'emmenait dans ma chambre. Le parfum des draps de mon lit me vint rapidement aux narines, et je me laissai aller dans mon lit. Il était si bon de retrouver sa maison.

Lendemain matin pdv Hawks

Je m'étais réveillé très tôt pour faire un bref rapport à Endeavor dans le même café que la dernière fois. La seule différence notable dans le décor, était que cette fois ci, aucun fan n'était agglutiné devant la baie vitrée.

J'avais parlé, il me laissait dire, une mains posées sur son menton comme si il réfléchissait.

Je n'étais pas favorable à l'idée que Hanae boive hier mais je devais bien admettre que pour soutirer des infos c'était plutôt pratique.

Je lui parlais de son enfance, de ce qu'elle ressentait. Et à la fin du rendez-vous il se leva simplement et partit sans même me dire au revoir.

Vexé je repartis chez Hanae.
L'aube perçait à peine l'horizon, et je réprimai un bâillement, il était bien trop tôt à mon goût.

Quand je rentrais quelque chose m'interpella, Hanae n'était nul part.

Les dix minutes qui suivaient consistaient à la chercher dans l'intégralité de la maison, à crier son nom un peu partout, et à l'harceler de message sur son téléphone. Mais rien à faire.

- Bon sang elle est où ?!

𝑳𝒂 𝑫𝒆𝒓𝒏𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝑻𝒐𝒅𝒐𝒓𝒐𝒌𝒊 (𝑯𝒂𝒘𝒌𝒔 𝑿 𝑶𝒄) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant