Chapitre 11

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Quelques minutes avant la fuite des deux assaillantes pdv interne, centre ville.

Les contours obscurs de cette femme se dessinaient à la perfection sous les derniers rayons du soleil. Cette grande étoile s'apprêtait à tirer sa révérence, disparaissant derrière l'énorme masse d'immeubles, seule vue de Shinoa. 

Oui, cette femme s'appelait Shinoa. Un nom si simple, pouvant franchir n'importe quelle lèvre. Enfants comme adultes devaient l'interpeller amicalement, scander son nom à la pause café de son travail, ou dans la rue lorsque ils reconnaissaient leur fidèle amie au coin d'un boulevard.  

Shinoa ! Shinoa ! Shinoa ! 

Mais elle ne pratiquait pas un métier comme les autres, et son nom ne retentissait que dans la bouche effrayée de ses victimes, alors que le sang coulait lentement aux coins de leurs lèvres tremblantes. 

Personne ne cite son nom, par crainte de se faire tuer. Qui n'a jamais eut peur de la mort ? 

Son apparence ne laissait pas indifférent il fallait se l'admettre : de longs cheveux noirs striés de longues mèches blanches, dispersées ça et là, selon ses envies. La couleur de ses yeux pouvait interpeller n'importe qui. Si claire qu'elle se fondait presque dans le blanc de l'œil, ce n'est qu'en s'approchant d'un peu plus près que l'on pouvait entrevoir un bleu si pâle qu'il en était presque anormal.  

Ses mains d'une blancheur extrême agrippaient avec force une ombrelle faite de dentelle noire, assortie à sa longue robe flottante au vent. 

Dentelle noire, comme pour honorer tous les morts dont elle était la cause. 

Une robe funéraire. 

Elle claqua des doigts, et un portail se matérialisa derrière son corps finement taillé, en un grondement sourd qui fit s'envoler nombre d'oiseaux aux alentours. Malgré le vacarme dans son dos, elle regardait le sol qui s'étirait à ses pieds en baillant. 

Aucunes barrière autour du toit de ce gratte ciel. Un humains normalement constitué se serait reculé de plusieurs pas, apeuré mais curieux. Il y a cette sorte de curiosité humainement morbide qui anime beaucoup d'Hommes quand ils se perchent haut dans le ciel, celui de regarder en bas, en ignorant l'instinct de survis qui leur crie de redescendre. 

Mais pas Shinoa

Elle, se contentait de se poser quelques questions d'une naïveté sans nom, en se mordant l'ongle du pouce. Elle se promit de toutes les poser à Yumemi, dès qu'elle serait arrivée, en vu du portail qu'elle venait d'activer, elle ne devrait pas tarder. 

Aussitôt dit aussitôt fait. Yumemi et sa coéquipière blonde finirent par apparaître comme par magie sur le toit alors que le portail se refermait dans un nuage de poussière. 

Elles s'inclinèrent aussitôt vers le sol. Il y avait quelque chose de fascinant à contempler le bitume quand le regard de Shinoa vous transperçait. 

- Neko, tu peux partir, je dois m'entretenir avec Yumemi. Seule. 

La blonde hocha la tête. Cachée derrière son masque, il était tout simplement impossible de deviner ses expressions faciales, mais Yumemi la connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir que ses traits devaient êtres crispés par la déception. Neko avait toujours eut cette envie de posséder la complicité qu'avait la cheffe de cette grande organisation qu'était Shinoa avec Yumemi. Sa jalousie l'empêchait de montrer une quelconque sympathie envers sa coéquipière, et son admiration pour Shinoa la rendait malade de jour en jour. 

Elle finit par partir, vaincue. Yume était sûre qu'elle lui lançait un regard assassin derrière son masque, mais elle n'y prêta aucunes attentions, et préféra se tourner vers Shinoa à la seconde même où Neko claqua la porte de l'escalier qui menait au rez-de-chaussée du grand immeuble derrière elle. 

𝑳𝒂 𝑫𝒆𝒓𝒏𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝑻𝒐𝒅𝒐𝒓𝒐𝒌𝒊 (𝑯𝒂𝒘𝒌𝒔 𝑿 𝑶𝒄) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant