Ahurie, Ana resta de marbre face à cette déclaration de Papo ... Les yeux grands ouverts, elle regardait Papo avec stupéfaction. Ce dernier, attendait dans une pression incommensurable, la réponse de Ana. Son cœur pulsait à vive allure, à la vitesse des tierces. Subitement, Ana baissa les yeux avant de répondre :
― Je ne sais pas quoi dire ! Je ne m'attendais vraiment pas à ça.
Papo pensa qu'il était nécessaire de s'expliquer. Il commença à étaler ses arguments :
― Nous sommes des amis, mais je ne veux point stagner dans cette relation d'amitié ; je veux te chérir, te montrer ce que j'ai sur le cœur. Mon amour pour toi est irréfragable.
Avec des yeux doux Ana regardait Papo. Elle devint pensive. Elle mourait d'envie de se jeter dans ses bras pour lui dire qu'elle aussi l'aimait. Elle mourait d'envie de lui dire que tout ceci était réciproque. Mais quelque chose la retenait. Quelque chose qui était plus forte que son désir. Les séquelles causées par Thierno la traumatisaient encore. La peur de revivre les mêmes choses l'empêchait de se laisser une fois de plus noyer dans ce tourbillon de l'amour. Avec des yeux presque en larmes, elle répondit :
― Papo ton amour est une chose que je ne pourrais accepter !
― Mais pourquoi ? demanda Papo.
― Papo tu es pour moi un frère. Je vois en toi le frère que je n'ai jamais eu.
Une réponse digne d'un cataclysme nucléaire qui vint mettre en sandre toutes les espérances de Papo. Il bouillonnait de l'intérieur. Malgré tout, il resta calme, mais l'agacement qui colorait son visage harmonieux le trahissait. Il ne restait plus que ça. Il s'attendait à tout sauf à cela. Et pourtant, il savait que Ana mentait. Il pouvait voir dans ses yeux la même dose d'amour : un amour charnel et non un amour désincarné, un amour réciproque et non un amour déséquilibrer. Il ne voulait que Ana vit en lui un frère :
― Je ne veux aucunement que tu vois en moi un frère. L'amour charnel est ce que s'éprouve pour toi, ma douce Ana.
― Désolée Papo mais c'est comme ça.
L'exaspérance qui décorait son visage s'exacerba et Papo péta les plombs, il traita Ana de menteuse :― Que des mensonges de ta part ! Je sais que tu me mens, je ne suis point un frère pour toi.
― Waw ! Quelle offense ! Tu me traites de menteuse maintenant.
― J'ai pas voulu le dire comme ça.
― J'ai déjà dit ce que j'avais à te dire lança Ana avant de lui tourné le dos pour partir.
...Un amour impossible...
Le lendemain, Sophie passa au bureau de Ana. Les deux étaient des amies depuis longtemps. À la première vue, Sophie constata le visage glauque de Ana. Elle n'hésita pas à lui demander pourquoi :
― Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es toute lugubre aujourd'hui.
Lasse, Ana poussa un souffle.
― Dis-moi. Qu'est-ce qu'il y a ? insista Sophie.
― Hier ... Papo m'a dévoilé ses sentiments !
― Waw ! Et qu'est-ce que tu lui as dit ?
― Que je le considérais comme un frère.
― Quoi ! Mais t'es débile ou quoi ? Pourquoi tu lui as dit ça.
― Parce que je vois en lui le frère protecteur que je n'ai jamais eu.
― Ai ! N'essaies même pas de me berner, je sais que tu l'aimes.
― Qui moi dit Ana en pointant son index droit sur sa poitrine.
― Ana tu es mon amie et je te connais très bien. Je vois comment tu le regardes. Tu l'aimes.
― Ok ! Ok ! Tu as gagné admit Ana.
― Ah ! Notre Ana est amoureuse ricana Sophie.
Les traits du visage de Ana s'étirèrent suite aux moqueries de son amie : elle rougie et ses joues gagnèrent en érubescence. Toutes les deux rirent ensemble.
― Dis-moi pourquoi tu lui as dit ça ?
― Parce que j'ai peur ! ... J'ai peur de m'engager une fois de plus dans ce labyrinthe de l'amour. J'ai peur de revivre les mêmes choses qui me traumatisent encore.
― Je comprends bien. Et c'est normal. Mais Ana, Papo ne te ferait jamais de mal. Il est différent de Thierno.
― Oui je sais, mais la peur est plus forte que moi.
― Avec Papo tu gagnes le jackpot ! Je t'assure tu ne trouveras pas meilleur que lui.
― Je préfère que l'on change de sujet.
― Tu es vraiment têtu toi. Mais tu sais quoi je vais le lui dire.
― N'y penses même pas ! Arrêtons cette discussion et allons déjeuner maintenant.
...Un amour impossible...
À l'après midi Ana croisa Papo dans les couloirs. Leurs deux cœurs étaient bien contents de se retrouver, mais la peur une fois de plus conseilla à Ana de se méfier. Papo l'interpella :
― Ana je m'excuse pour hier dit Papo. Je me suis laissé emporter par mes sentiments. J'avais pas voulu te dire cela.
― T'inquiètes, c'est oublié.
― Je sais que toi et moi, nous ne voyons pas les choses de la même manière. Et je compte me battre pour l'amour que je te porte.
― Papo, plus têtu que toi n'existe pas en ce monde se moqua Ana.
― Plus têtu que Ana aussi n'existe pas en ce monde répondit Papo machinalement.
Ana esquissa un sourire. Papo poursuit :
― Je sais que tu as peur. Tu as peur de revivre les mêmes choses que Thierno t'avais fait subir. Moi je t'aime et je ne répéterai jamais ses erreurs.
― Loin de moi l'idée de douter de ton amour Papo. Mais, l'amour n'est pour moi qu'un chatoyant camoufler. Il est loin d'être le bonheur, le respect, l'assistance ou la consolation... C'est une série de cœur brisé et le mien est déjà en poussière...
― Mais Ana l'amour, c'est aussi cette chose capiteuse lança Papo. Laisse-moi te montrer la place que tu occupes dans mon cœur. Je veux ...
― Non Papo ! le coupa Ana. Tu es une belle personne de l'intérieur comme à l'extérieur et si tu m'aimes comme tu le dis ne me traîne pas de nouveau dans ce tourbillon.
Avec une réponse au tac au tac, Papo rétorqua :
― Non, Ana ne te laisse pas paralysée par cette peur. Toutes les personnes ont leurs singularités. Dis-moi tu penses que je serai comme ce dérangé de Thierno ? Est-ce que cela marchera entre nous deux ?... Je ne sais pas mais la seule chose que je sais, c'est que je ne serai pas cet homme violent et misogyne qui te fera souffrir. Depuis que je t'ai rencontré, je ne suis plus le même. Tu es la seule à qui je pense avec mon esprit dédale. Acceptes...
Dubitative, Ana ne savait quoi faire. Elle devint timorée. En elle une petite voix lui demandait d'être favorable aux avances de Papo...
À suivre...
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Un Amour Impossible
Action― Je sais que tu as peur. Tu as peur de revivre les mêmes choses. Je t'aime et je ne répéterai jamais ces mêmes erreurs. ― Loin de moi l'idée de douter de ton amour Papo. Mais, l'amour n'est pour moi qu'un chatoyant camoufler. Il est loin d'être le...