L’inquiétude se laissa transcrire sur les visages après les prévisions de maitre Ly. Ana, Sophie, monsieur Gueye, tout le monde avait peur de voire Papo se faire condamner. Ana savait que Papo était dans cette situation par sa faute. Parce que c’est elle qu’il avait voulu défendre en donnant un raclé à Thierno.― Qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’il n’aille pas en prison ? demanda Ana l’air désolée.
― Je vais faire une demande de liberté provisoire pour lui répondit l’avocat. Et après nous allons voir comment se déroulera la procédure.
― Est-ce que je peux le voir ?
― Oui, je vais aussi faire une demande de visite pour vous.
Monsieur Gueye, après avoir longuement discuté au téléphone, vint vers sa fille :
― Ma fille, je vais devoir y aller. Ma secrétaire vient de m’appeler. Les fournisseurs sont arrivés et je ne voudrais pas les froisser. Je reviendrai si je termine à temps.
― D’accord répondit Ana.
― Je te laisse entre de bonnes mains, maître Ly fera le nécessaire.
Monsieur Gueye se tourna vers maître Ly :
― Maitre faites toute votre possible afin d'obtenir une liberté conditionnelle pour Papo.
― D’accord, pas de soucis. J’ai la situation en main.
Monsieur Gueye adressa un au-revoir à sa fille et à Sophie avant de partir.
Après le départ de monsieur Gueye, maître Ly retourna à l’intérieur pour faire une demande de liberté provisoire pour Papo.… Un amour impossible...
Au bout de quelques instants, la mère de Papo franchit le portail du commissariat de police. On pouvait voir les gouttelettes de sueur qui perlaient son front. Elle ne savait pas encore pourquoi Ana l’avait demandée de venir dans ce commissariat. Elle rejoignit Ana et Sophie dans la salle d’attente :
― Ana dis-moi ce qui se passe dit-elle. Pourquoi tu m’as appelé dans ce commissariat ? Ne me dis pas que Papo…
― Oui tante May… Papo… Papo est arrêté par la police !
― Quoi ? cria la mère de Papo.
Elle faillit s’évanouir, mais Ana la retient et l’aida à tenir sur ses jambes. Son amie, Sophie courut pour lui prêter main forte. Les deux femmes l’aidèrent à s’assoir sur une chaise.
Voilà maitre Ly qui ressortait du bâtiment. Il avait obtenu une visite pour Ana :― Ana, j’ai obtenu une visite pour vous.
― Tante May vous pouvez y aller. Papo a plus besoin de vous en ce moment. J’irai après.
Aucune mère ne voudrait voir son fils derrière les barreaux. Et pourtant May allait voir son fils fermer entre quatre murs. Abattue et le cœur meurtri, elle entra dans le bâtiment pour voir son fils.
…Un amour impossible…
Au bout de trois quarts d’heure, la mère de Papo termina sa visite. Elle ressortit et vint vers Ana.
― Papo voudrait te voir dit-elle.
Dans sa cellule, Papo n’arrivait toujours à comprendre comment il avait pu oublier d’aller répondre à cette plainte. Sans doute, c’est parce qu’il ne donnait aucune importance aux allégations de Thierno. Son équanimité baissa d’un cran. Il savait que '’kasso diomboul kénn’’, personne n'est exempte d’être derrière les barreaux. Innocents, coupables tout le monde y étaient, y sont et y seront. Mais sa mère l’avait très bien rassuré. Elle avait su jouer son rôle de mère.
Le cliquetis, provoqué par le policier qui tapotait les barreaux, sortit Papo de sa rêverie.
― Vous avez une nouvelle visite dit l’agent.
Furtivement Ana parût devant les gris. Ses yeux faillirent verser de chaudes larmes lorsqu’elle le vit derrière ces barres de fer.
À sa vue, Papo se releva de là où il était assis et vint jusqu’à elle. Leurs quatre mains se joignirent à travers les creux des barreaux. Ces maudites barres de fer les séparaient maintenant.
― Tu vas bien ? demanda Ana.
― Cava ! répondit Papo. Je ne sais même pas comment j’ai pu oublier d’aller répondre à cette convocation.
—— Maître Ly fera tout pour te sortir d’ici.
― Oui, il est venu me voir un peu plus tôt.
Les yeux brillants de Ana contemplait le visage harmonieux de Papo. Elle se disait que ce n’était ni l’endroit ni le moment pour parler d’amour. Mais, elle se jugea de plus en plus incapable de garder ce qu’elle ressentait. C’était le moment pour elle de dire enfin tout ce qu’elle ressentait pour Papo d’autant plus qu’elle savait que Papo le méritait.
― Qu’est-ce que tu as ? questionna Papo.
― Je voulais te dire que…
― Quoi ?
Ana hésitait un peu. Il n’y a aucun mal à ce qu’une femme déclare ses sentiments à un homme. Notre société oublie souvent que la femme est un être humain et que c’est tout à fait normal pour un être humain de dire ce qu’il ressent — même en étant femme. Ana décida de passer à l’action :
― Je t’aime Papo !... Je t’avais menti, j’étais juste terrorisée par l’idée de me remettre dans une relation. Maintenant, j’ai le courage de te le dire… Je t’aime de toutes mes forces…
Plus rien… Papo resta perplexe face aux déclarations de Ana. Les deux se dévoraient du regard. Le temps s’arrêta. Leurs deux cœurs se bombardaient de tendre mots à travers leurs battements…
À suivre…
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Un Amour Impossible
Action― Je sais que tu as peur. Tu as peur de revivre les mêmes choses. Je t'aime et je ne répéterai jamais ces mêmes erreurs. ― Loin de moi l'idée de douter de ton amour Papo. Mais, l'amour n'est pour moi qu'un chatoyant camoufler. Il est loin d'être le...