Chapitre 22 : In extremis !

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   Seul dans les sables blancs de la plage, Papo jetait son regard triste à l’horizon. Indécis face à la situation, il avait depuis longtemps tout laissé entre les mains du destin. Mais quoique laissant  celui-ci décider à sa place, il ne pouvait s’empêcher de regretter un amour perdu. Un amour qui s’avérait être impossible.

Toujours cloué sur le sable blanc, il commença à soliloquer :

― Destin que t’ai-je fait pour que tu me mets dans cette conjoncture ? Répond moi destin ! Pourquoi es-tu si imprévisible ? Quoique nous hommes, sur cette terre, soyons préparés à te faire face, tu trouves toujours un moyen de nous surprendre et de nous rappeler que nous sommes des faibles. Ô indicible destin ! Ô que c’est cruelle ! Gloire au Seigneur des mondes Qui nous éprouve ! Destin, tu as reçu l’ordre de ton Seigneur — et Ses ordres ne se discutent pas.

  Morose, Papo s’était tu. Il se résigna à accepter le destin. Il était un croyant, et les croyants savaient que leur Seigneur ne ferait rien en vain. Dieu fait tout pour une bonne raison !

  Il continua à observer l’immensité de l’océan tout en espérant évacuer son amertume.

…Un amour impossible…

   De retour chez elle, en pleurs, Ana annonça la nouvelle à son père. Elle versait un torrent de larmes qui ruisselaient sur ses joues pour tomber depuis son menton. Elle se laissa écroulée sur un fauteuil avant de ramener ses deux mains sur sa tête baissée. 

  Son père demeura muet après cette annonce. Il sentit ses jambes se cramponner depuis le fauteuil où il était assis. Il voulut crier mais sa voix ne lui en autorisait guère. Mais il s’efforça de parler :

― Mais quoi ? Qu’est-ce que tu me dis ma fille ?

Toujours les mains sur la tête pointée vers le sol, Ana n’avait aucune réponse à lui donner. Elle resta bouche cousue pendant quelques instant puis se mit à parler : 

― Depuis tout ce temps… tout ce temps, je croyais être ta fille… mais en vérité il n’en est rien.

― Nooon ! cria monsieur Gueye. Noon Ana tu es ma fille. Tu m’entends ? Tu es ma fille ! Tu es ma fille !

― Les tests ont révélé le contraire !

― Il doit y avoir une erreur. Certainement, il doit y avoir une erreur.

― Il n’y a plus rien à faire : les tests sont fiables.

  Monsieur Gueye se surprend lui-même en train de sombrer face à cette situation délicate. Il s'était toujours comporté comme un guerrier alors il songea de se ressaisir.

― Ma fille nous allons faire de nouveaux tests ADN. Je ne fais pas confiance à ceux-ci. C’est absurde ! Tu as hérité beaucoup de moi pour être la fille d’une autre personne que moi.

…Un amour impossible…

    Après son avoir fait le deuil de son amour à la plage, Papo débarqua chez Ana. Il regrettait  de l’avoir laisser partir sans la réconforter. Il s’avait bien que c’était son rôle de la réconforter. Il se culpabilisait de la laisser toute seule.

Il appuya la sonnette. Après un bref moment, la porte s’ouvrit :

― Bonsoir salua la femme de ménage.

― Bonsoir. Ana est là ?

― Oui, elle est en haut dans sa chambre répondit-elle.

― Merci remercia Papo en entrant dans la maison.

Il grimpa rapidement les escaliers qui menaient à la chambre d’Ana. Il toqua à sa porte. Personne n’ouvrit. Il entreprit de frapper une nouvelle fois lorsque simultanément la porte s’ouvrit.

Les yeux toutes rouges, Ana s’étonna de le voir devant sa porte :

― Comment vas-tu ? demanda Papo dans un ton sinistre.

Ana ne répondit rien, elle tourna le dos et retourna à l’intérieur. Papo la suivit.

― Assis toi dit-elle une fois à l’intérieur.

― Je suis vraiment désolé dit Papo. 

― Tout est perdue dit Ana en sanglotant. Le fatum a mise en ruine toutes nos espérances. Comme il est cruel avec nous !

― Certes ! confirma Papo avec amertume.

― Papo, c’est l’amour impossible entre nous regretta Ana avec une abondance de larmes qui ruisselaient sur son visage. 

  Ana ne pouvait retenir ses larmes. Chose que Papo même meurtri de l’intérieur ne  s’autorisa de faire.

    La sonnerie du téléphone portable de Papo retentit dans la chambre. Il jeta un coup d’œil à l’écran : c’est le numéro de service de la clinique qui l’appelait. Il regarda Ana. Cette dernière était intriguée. Elle l’interrogeait du regard.

― C’est le numéro de la clinique lui dit Papo.

― Allez décroche conseilla Ana en échouant ses larmes.

Papo décrocha :

― Allo !

― Allo, oui. C’est bien monsieur Papo Diagne.

― Oui… C’est bien lui.

― Je vous prie de revenir tout de suite à la clinique.

― Y a-t-il un problème ?

― Il y a quelques problèmes avec les tests ADN que l’on vous a remis tout à l’heure.

― Comment ? Je n’ai pas compris ? s’étonna Papo avec énergie.

― Je vous prie de venir tout de suite pour en savoir d’avantage rajouta le correspondant avant de raccrocher l’appareil. 

Papo eut un air dubitatif. Il secoua la tête. Assise auprès de lui, Ana l’interrogea :
 
― Quoi ? Questionna-t-elle.

― Le médecin parle d’une erreur au sujet des tests ADN. Nous devons tout de suite retourner à la clinique. 

  Le visage d’Ana s’éclaira. En un éclair de temps, toute sa stupeur, toute sa désespérance s’évapora. Mais elle fait appel à sa retenu pour ne pas exploser de joie. Une erreur à propos des tests ADN ne signifie pas forcément qu’elle ne soit pas forcement frère et sœur avec Papo.

  De son côté, Papo demeurait troublé parce qu’il savait que si les résultats était mise en cause, il allait perdre sa sœur à jamais. Il eut envi de verser des larmes mais ne s’autorisa pas à le faire. Après le deuil de son amour qui s’emblait être ressuscité des mort, il allait, une fois de plus, faire le deuil de sa sœur.   

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