Ana débarqua chez Papo. Elle vit dans les yeux tous rouge de Papo toute la détresse qu’il ressentait. Elle était peinée de le voir ainsi, comme perdu dans un labyrinthe.
― Mon cœur dit-elle.
― Mais arrêtes s’il te plaît répondit Papo.
Ana insista dans un ton lugubre :
― Papo regardes moi, je ne suis pas ta sœur… Nous ne sommes pas frère et sœur. Je veux que tu le comprennes.
― Je ne sais plus quoi penser… Je vois que tu n’es pas affectée par le fait que nous deux puissions être du même sang.
― Parce que mon père m’a tout expliquer. Et moi je ressemble trop à mon père pour être la fille de quelqu’un d’autre.
Papo devint plus confus. Il poussa un souffle. Il voulait connaître la version des faits de monsieur Gueye.
― Dis-moi ce que ton père ta raconté.Ana commença son récit. Elle raconta tout le récit que son père lui avait raconté. Elle ne laissa aucun détail. Mais le récit qu’elle racontait, était un peu similaire à celui qu’il avait entendu de la bouche de sa mère.
― Tu sais moi aussi, ma mère m’a raconté plusieurs fois cette histoire… Et c’est à peu près la même chose que ce que ton père t’a racontée. Même si j’ai beaucoup d’estime pour ton père, je crois aux affirmations de ma mère.
― Je sais que tu vas croire ce que ta mère a dit et moi aussi à mon père. Mais il y a un moyen de savoir la vérité.
― Lequel ?
― Nous allons faire un test ADN.
Le visage de Papo s’éclaira :
― Ah bien-sûr ! Pourquoi je n’y avais pas pensé. Il n’y a pas de temps à perdre, demain nous ferons ce test ADN.
― Oui, c’est pour ça que je suis venu jusqu’ici.
Ana les yeux rivés sur Papo le regardait avec insistance. Au fond d’elle, elle était sûre et certaine qu’elle et lui ne partageaient aucun lien de sang.
Papo quant à lui baissait le regard. Il devient timoré face à la situation. Il se perdit. Il resta indécis. D’un côté, il y avait l’amour de sa vie. Il ne voulait pour rien au monde perdre l’amour de sa vie. S’il s’avérait qu’ils soient frère et sœur, alors ils pourraient dire adieu à leur amour.
Par ailleurs, il y avait le désir ardent de connaître la sœur dont sa mère lui avait toujours parlée. La sœur qu’il avait toujours voulue. Cette tempête l’avait rendue impuissant.
…Un amour impossible…
Raccompagnée par Papo, Ana s’apprêtait à rentrer. Mais, tout juste à la porte, elle croisa madame May qui revenait à la maison.
― Bonsoir tante May dit-elle.
― Bonsoir ma fille.
Le cœur jugulant de joie, madame May était ravie de revoir sa fille après trente longues années. Elle était sûre et certaine que Ana était sa fille. Pour elle la fille morte était bien celle de monsieur Gueye et de sa femme.
― Ana, dit-elle, je ne sais pas ce que ton père ta racontée mais…
― Oui tante May mon père m’a tout raconté.
― Je pense que moi aussi je mérite d’être entendue.
― D’accord… acquiesça Ana un peu méfiante.
Tous les trois rejoignirent le salon. Ils prirent place. Des trois, Papo était sans doute le plus perturbé par la situation. Son esprit, comme une balle de tennis, jonglait des deux côtés. Son esprit ne pouvait choisir son camp.
― Alors dites-moi pourquoi vous pensez que je suis votre fille ? demanda Ana.
― Non ma fille, je ne le pense pas, j’en suis convaincue.
La mère de Papo commença à raconter sa version des faits. L’histoire qu’elle racontait était semblable à celle de monsieur Gueye. Les deux histoires étaient identiques comme l’avait remarqué Papo, un peu plus tôt.
Mais la dichotomie de leurs versions des faits se manifestait à travers le moment où l’enfant fut arraché des bras de la mère de Papo pour être remise à la femme de monsieur Gueye.
― Ils ont tous mentis se lamenta-t-elle après la fin de son récit. Il disait que la fille morte était la mienne. Ils m’ont arrachée ma fille des bras pour la remettre à la femme de monsieur Gueye. Ils ont tous copieusement menti. Ils ont tous été corrompu par monsieur Gueye. Si ton père était encore en vie, il confirmerait ce que je viens de dire.
Même si elle croyait dure comme fer qu’elle n’avait aucun lien de sang avec Papo, Ana n’était pas insensible à l’histoire et aux larmes de la mère de celui-ci. Elle était peinée de le voir ainsi.
― D’accord ma tante… dit-elle. Demain, nous ferons un test ADN pour connaître la vérité.
― Oui, à l’époque mon mari avait exigé de faire des tests de sangs, mais monsieur Gueye était catégorique, il ne voulait pas entendre cette idée.
Ana fit un petit mouvement de recul en entendant cette révélation.― Je n’étais pas au courant de ça ! s’étonna-t-elle. Mon père ne m’a rien dit à ce sujet.
― S’il avait accepté de faire ces tests à l’époque, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il avait usé de sa notoriété pour qu’aucun test ne soit fait.
Cette nouvelle révélation laissa Ana dubitative. Si elle était sûre et certaine de n’avoir aucun lien de sang avec Papo, ce n’était plus le cas maintenant. Cette révélation sema le doute dans son esprit.
― D’accord, ma tante dit-elle. De toute façon demain nous irons faire les tests.
Après un petit moment d’hésitation, la mère de Papo questionna :
― Mais est-ce que ces tests sont fiables ?
― Oui maman rassura Papo. Grâce à ce test nous saurons enfin la vérité.
― D’accord acquiesça sa mère. Demain nous irons faire ce test.
― Ma tante, reprit Ana, peu importe ce que les résultats du test donneront, j’ai déjà fait de toi une mère. Et avec ton fils Papo au-delà de l’amour que l’on éprouve l’un pour l’autre, il est pour moi un frère, un ami et un soutien.
― Oui ma fille. Au moins ce test, nous permettra de connaître la vérité une bonne fois pour toute. Même s’il révèlait la non existence de lien entre nous, je continuerai à te considérer comme une fille.
Papo gardait le silence. Il regardait les deux femmes qu’il aimait le plus au monde discuter calmement. Il se réjouit de leur entente. Mais il demeurait toujours perturbé par cette histoire. Demain sera un grand jour ; le jour de vérité.
À suivre…
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Un Amour Impossible
Aksi― Je sais que tu as peur. Tu as peur de revivre les mêmes choses. Je t'aime et je ne répéterai jamais ces mêmes erreurs. ― Loin de moi l'idée de douter de ton amour Papo. Mais, l'amour n'est pour moi qu'un chatoyant camoufler. Il est loin d'être le...