Chapitre 8

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- Oh..ouais..je...

- J'ai carrément oublié de te suivre ! Elle dit en secouant la tête.

Ouf.

Enfin, même si on se parlait via Instagram, cela n'incluait pas le fait que j'étais forcément abonné à elle.

Elle attrape son téléphone et s'exécute.

Mon téléphone vibre dans ma poche arrière.

- Bon c'est vrai que ça se faisait pas de lui foncer dessus comme ça. Mais c'était un gage ! Et j'avais même pas vu que c'était toi avec elle ! Sinon j'aurais choisi une autre proie.

En me le racontant, ça se voit qu'il n'y avait aucune once de méchanceté dans ses actes.

C'est vrai qu'Erika a démarré au quart de tours.

Elle ne l'aime pas, normal j'ai envie de dire.

- J'avais juste envie de rigoler un peu.

J'entends dans sa voix comme une lueur de tristesse.

Elle baisse les yeux sur ses mains et commence à triturer son bracelet en or.

- C'est tellement dur de faire comme si tout allait bien que...

Elle relève la tête et la secoue de droite à gauche.

- Je sais même pas pourquoi j'suis en train de te raconter ma vie...

- Tu peux.

J'ai l'impression qu'elle veut parler, s'exprimer, dire des choses qu'elle ne dit à personne.

- On dit souvent qu'il est plus facile de se confier à une personne qu'on ne connaît pas. Je finis par dire.

Elle continue de jouer avec son bracelet.

- Justement, qu'est-ce qui me dit que tu ne vas pas aller tout raconter à tout le lycée ?

- Parce que je n'en aurais aucune utilité.

Elle me fixe et un sourire faible se trace sur son joli visage.

- Les autres donneraient tout pour avoir des infos sur les « populaires », pour trouver nos failles et nous abattre.

- Je ne ferais pas ça.

En lui parlant, je commence à me détendre et à être petit à petit plus à l'aise avec elle.

Elle se lève et se met en tailleur sur son lit qui fait six fois le mien.

- Viens. Elle dit en désignant la place à côté d'elle.

Mon rythme cardiaque s'accélère, alors que je me lève.

- Tu peux me parler, si tu en as envie.

Au début, je vois bien qu'elle ne veut rien dire. Et je la comprends, parce que je ne me confie jamais à personne non plus.

Ni même à Ted.

- Depuis que ma mère est partie, j'ai l'impression de n'arriver à rien. Je suis totalement perdue sans elle. J'ai perdu mon repère.

- Tu t'en sors très bien, Billie.

Un rire désespéré sort de sa gorge.

- Parce que tu ne vois que la Billie populaire, riche et qui n'a aucun problème. C'est pour ça que tu dis ça.

Sa voix se met à trembler.

J'ai l'impression qu'une barrière de sécurité s'est brisée entre nous, et que maintenant, nous pouvons discuter comme de vrais humains.

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