En me rendant en boîte, je me souviens de l'une de mes premières entrevues seul avec Harry. Nous n'étions pas ensemble. Nous commencions tout juste à nous rapprocher. On a toujours eu une relation plutôt fusionnelle. Je me gare devant la boîte. Je ne sais pas s'il travaille, lui, d'ailleurs. C'est vrai ça. Il m'a parlé un peu de ses études qu'il poursuivait la dernière fois, mais c'est tout. Nous avons convenu d'un rendez-vous le lendemain de mon dîner chez ma mère. Je lui ai envoyé un message pour savoir si une date l'arrangeait en particulier, puis ait finalement proposé que nous nous voyons le samedi soir. Il était partant. Il m'a demandé si ça me disait de sortir en boîte. Ce n'est pas vraiment mon truc mais j'ai accepté. Une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal. J'ai enfilé un jean slim noir et un tee-shirt noir également. Je sais que les boîtes du coin sont regardantes sur les tenues vestimentaires. Presque plus que sur l'âge d'ailleurs.
En entrant, je cherche Harry du regard. Je le trouve rapidement après avoir scanné la salle du regard. Assis à une table, deux verres posés devant lui, je m'approche en espérant que si le second verre est pour moi, il ne contienne pas d'alcool. En me voyant, il me sourit. Il se lève et me fait une rapide accolade. Il ne veut rien d'autre que de l'amitié, je l'entends, mais comment vais-je réussir à m'empêcher de fantasmer sur lui alors qu'il porte une chemise noire quasiment transparente, noire, ouverte sur suffisamment de boutons pour que je puisse apercevoir le papillon tatoué sur son torse ? Il me demande comment je vais. Me demande si je ne suis pas venu accompagné.
« Non ? Je veux dire, je t'aurais prévenu, et qui veux-tu que j'invite ?J'adore Charlotte, mais si je dois passer des soirées à l'extérieur, à moins que ce soit pour nous retrouver tous les deux, je préfère qu'elle ne participe pas à mes sorties avec mes amis. Liam et Niall ont sûrement d'autres occupations et pour tout te dire, je n'ai même pas encore eu l'occasion de leur dire que je t'avais revu.
- Je ne sais pas.. J'ai pensé que peut-être, quelqu'un partageait ta vie aujourd'hui. » suggère-t-il en sirotant son verre. « Au fait, je ne savais pas si tu buvais de l'alcool aujourd'hui donc je t'ai pris un cocktail sans alcool dans le doute. » dit-il en indiquant le verre posé entre nous.
« Merci. »
Je l'attrape et en prends une gorgée en tentant de me souvenir de notre dernière rencontre. Je n'avais pas précisé être seul ? Apparemment non. J'en profite pour le glisser explicitement, pendant que le sujet est sur le tapis.
« Non. Je suis toujours célibataire. Et toi, alors ? Tu as dû en faire tomber, des gens.
- Eh bien si c'est le cas, je suis peut-être connu pour être un briseur de cœur puisque le mien est toujours à prendre. »
Je tente de ne rien laisser paraître, mais c'est compliqué de rester de marbre sous le regard scruteur de Harry. Je profite qu'il cligne des yeux pour détourner le regard.
« Tu es déjà allé danser ? Le premier endroit où j'ai cherché pour te trouver était la piste, je sais que tu adorais danser. Mais je ne sais pas si c'est toujours le cas ?
- J'aime toujours danser. Mais danser seul... Mouais, non, pas trop. Je préfère de loin avoir quelqu'un pour me regarder ou m'accompagner. »
Je n'arrive pas à savoir si je dois saisir un sous-entendu dans sa phrase. Il n'a pa sl'air sous l'emprise de l'alcool, et de mémoire, Harry tenait mieux qu'un verre. Je pense que je peux dire qu'il n'est pas ivre, mais ses mots tournent en boucle dans ma tête. Il ne veut pas se remettre avec moi. Du moins pas aussi rapidement au moins. C'est d'ailleurs cette réflexion qui me fait prendre conscience de l'absurdité des propos de Harry : il m'a demandé si j'avais quelqu'un alors que je lui ai dit que je n'étais pas prêt à me remettre en couple. Et je lui ai retourné la question en sachant qu'il n'excluait pas de se remettre un jour avec moi. Enfin, passons, nous n'allons pas rester là-dessus.
Il jette un coup d'œil à la piste et me propose d'aller danser. Je pèse le pour et le contre pendant quelques instants, mais ne résiste pas longtemps. Pour autant, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Nous nous levons, nos verres à la main – on ne sait jamais aujourd'hui– et partons nous déhancher. Harry est bien plus à l'aise que moi. Il l'a toujours été. Là où j'ai toujours préféré le regarder depuis un siège, lui n'a jamais su résister à l'appel de la danse. Sa main vient rapidement se glisser sur ma hanche, m'invitant à suivre ses mouvements, comme il le faisait à l'époque, quand je n'arrivais pas à me lâcher. Ses mains ont toujours eu cet effet, comme si elles déliaient chacun de mes muscles, rendaient mes mouvements plus fluides.
Je repense à une discussion à laquelle j'ai pensé en me garant.
« Harry ?
- Ne me dis pas que tu as envie de vomir, tu n'as même pas bu d'alcool. » me dit-il, un sourire amusé sur les lèvres.
« Non, je te rassure, je peux encore danser ! » je m'exclame en riant, laissant ma tête partir en arrière, me rappelant du nombre de fois où j'ai sorti cette excuse à Harry pour pouvoir m'échapper et aller m'asseoir alors qu'effectivement, je n'avais pas bu une seule goutte d'alcool.
Je retrouve mon sérieux et replonge mes yeux dans les siens. Ils me déstabilisent toujours autant quand il me regarde ainsi. Mais je n'oublie pas ma question initiale.
« Je ne sais pas situ te souviens. Je ne pense pas, d'ailleurs, mais on ne sait jamais. Quand nous étions en terminale, avant qu'on ne sorte ensemble il y a eu une journée en particulier que j'avais passé seul volontairement. Après les cours, je m'étais réfugié à l'étang. Les garçons et toi étiez venus mais ne m'aviez pas vu. Ce soir-là, quand je suis rentré, tu m'as attendu en bas de chez moi. Tu m'as dit que tu savais que j'étais là et que tu t'excusais d'être venu avec les garçons parce que c'était un endroit qui me tenait à cœur. Mais je ne t'y avais jamais emmené. Je n'ai pas tilté avant aujourd'hui. Mais comment as-tu su ? » je lui demande, mes yeux se perdant toujours dans les siens.
Il continue de m'observer quelques secondes avant de rapprocher sa bouche de mon oreille pour ne pas avoir à parler trop fort pour être entendu malgré la musique.
« La jour de notre emménagement, mon père a voulu déjeuner à l'extérieur, faire un pique-nique et nous avons découvert cet endroit. Je t'y ai vu. Je t'ai reconnu le jour de la rentrée et vu que tu y étais allé seulet pendant un long moment, j'en ai fait cette déduction. Je ne m'étais pas trompé, apparemment. »
Mes joues doivent sûrement prendre une très légère teinte rosée à la sensation de son souffle contre mon oreille et mon cou, sans oublier sa voix murmurée au creux de mon oreille. Je n'y suis plus habitué. Je me contente de hocher la tête. Il s'éloigne et continue de danser comme si de rie n'était. Si lui, l'alcool commence sûrement à monter un peu après le deuxième verre, ce n'est pas mon cas et je fais en sorte de garder le contrôle sur la situation.
Quand nous retournons nous asseoir, il me dit une phrase qui semble lui échapper puisqu'il cherche à me dire que je ne suis pas obligé de répondre. Mais je le fais tout de même.
« Quand je t'ai rencontré, il semblait y avoir quelque chose de... Brisé chez toi. Je n'ai jamais compris pourquoi. Hm.. Évidemment, tu n'es pas obligé de répondre !
- Ce n'est même pas que c'était brisé. C'est simplement qu'on a détruit les bases sur lesquelles je devais me construire au moment où j'essayais de grandir. »
Parce que oui, comment voulez-vous faire du feu uniquement à partir de cendres ? Comme si tout avait été consumé avant votre arrivée et qu'il ne restait plus rien pour allumer un feu ?
Mais j'ai préféré que nous ne nous eternisions pas sur le sujet et je suis passé à autre chose. Si nous avons des choses à nous dire, nous nous des dirons une autre fois. J'ai envie de profiter d'une soirée sans prise de tête.
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Bonjour ! Comment allez-vous ?
D'habitude je poste en fin d'aprèm/début de soirée mais là j'avais envie.
J'espère que ce chapitre vous a plu.
Prenez soin de vous, ayez confiance en vous et n'oubliez pas que vous êtes importants.
Sarah.
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Avec un titre [L.S]
FanfictionLes mots sont puissants. Je m'en suis rendu compte où j'ai cessé d'oser les employer. D'en employer certains. Parce que les utiliser, ça revenait à accepter des évidences qui me paraissaient inconcevables. Et que ces vérités, j'ai appris que le temp...