-Février
Je n'en crois pas mes yeux. En me réveillant, je pensais seulement éteindre mon réveil, aller prendre ma douche, m'habiller, partir en cours et poursuivre ma vie comme elle a commencé. Pourtant, au moment où j'ai attrapé mon téléphone, je suis resté figé. Généralement, je supprime directement les mails de mes notifications, habitué à ce que ce soit des mails de promotions par rapport aux quelques comptes que j'ai chez certains magasins. Pourtant, en voyant que le nom de l'expéditeur était celui de l'une des deux universités auxquelles j'ai envoyé une demande d'admission, je sens mon pouls accélérer alors que je n'en ai toujours parlé à personne hormis ma famille.
Je déverrouille mon téléphone pour ouvrir le mail et en lisant qu'une décision a été prise pour mon dossier, je sens mes mains devenir moites. Je ne veux pas regarder. Enfin, si, mais non. Je clique sur le lien menant à la page que je connais depuis un petit moment déjà.
Mon père insistait régulièrement pour que je me connecte au site pour vérifier que je n'avais pas eu de réponse.
Mes doigts tremblent lorsque je tape mon identifiant puis mon mot de passe.
Quand la page s'affiche, je vois l'intitulé de la lettre : « Lettre d'acceptation conditionnelle ».
Je me redresse soudainement. J'ouvre le PDF et parcours la lettre en diagonale. J'ai été pris. J'ai été pris à condition d'avoir mon bac. J'ai été accepté. Moi, Louis Tomlinson, j'ai été pris dansune université de laquelle je ne dépends en aucun cas.
J'appelle immédiatement mon père. Lorsqu'il décroche, il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que je lui annonce la nouvelle.
« J'ai été pris dans l'une des deux universités ! » je m'exclame, heureux d'enfin voir cette lueur d'espoir au bout du chemin qui me paraissait si inconcevable.
« Tu vois, je t'avais dit que tu en étais capable. »
Nous échangeons encore quelques mots que je ne raccroche, toujours sous le choque. Mais je dois aller prendre ma douche et me préparer.
En rejoignant le salon par la suite, je répète les premières paroles que j'ai dites à mon père ce matin et si je ne peux contenir le sourire installé sur mes lèvres depuis que j'ai découvert cette information, il retombe rapidement malgré moi.
« Je suis fière de toi. Mais tu ne dois pas oublier de travailler tes cours, maintenant. Tu as tes bacs blancs demain et jeudi. »
J'en suis parfaitement conscient. S'il y a une chose dont je suis conscient, c'est que mon souhait de partir ne se réalisera que si j'obtiens des notes satisfaisantes à mon bac. Et vu certaines de mes notes actuelles... Ce n'est pas gagné.
Malgré les mots de ma mère, je ne peux pas m'empêcher d'être sur mon petit nuage toute la journée. Je n'ai pas encore expliqué aux garçons la raison du sourire qui ne se sépare pas de mes lèvres depuis le début de la journée, j'attends le bon moment pour le faire, un moment où nous ne serons, par exemple, pas en plein cours. Pendant la première pause de la journée à dix heures, nous sortons exceptionnellement du lycée pour aller nous acheter des cookies à la boulangerie du coin.
En remontant, voyant qu'il reste quelques minutes avant la sonnerie, je demande aux garçons s'ils peuvent s'arrêter quelques secondes.
« Bon... Je ne sais pas vraiment comment vous annoncer ça. Harry, je t'ai dit il n'y a pas si longtemps que j'avais postulé à deux universités. » Je commence, fuyant légèrement les regards intrigués des garçons. « Je ne t'ai pas tout dit. Je t'ai dit que je voulais partir. Les deux universités pour lesquelles j'ai postulé se trouvent en Australie. » Je poursuis dans un souffle. « Je... J'ai été pris dans une des deux ? Je crois ? J'ai reçu une réponse ce matin. Je suis désolé de ne pas vous en avoir parlé avant, mais je ne pensais pas être pris donc je me disais que ce n'était pas très grave si vous n'étiez pas au courant. Mais maintenant... »
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Avec un titre [L.S]
FanfictionLes mots sont puissants. Je m'en suis rendu compte où j'ai cessé d'oser les employer. D'en employer certains. Parce que les utiliser, ça revenait à accepter des évidences qui me paraissaient inconcevables. Et que ces vérités, j'ai appris que le temp...