Alors que je suis au boulot, pour la première fois, l'idée de changer de métier me traverse.
Pour la première fois depuis longtemps, je me demande ce que serait ma vie si j'avais terminé mes études ou si j'étais allé en Australie il y a cinq ans. Je ne sais pas pourquoi soudainement, depuis ce matin, j'ai l'impression de voir les choses autrement. Comme si je m'étais réveillé et qu'une paire de lunettes me permettait subitement de voir le monde autrement.
J'avance au milieu des bureaux de mes collègues pour rejoindre la salle de pause. Je me remplis un verre d'eau avant de me poser dans un fauteuil, m'accordant quelques minutes de répit. Je termine dans deux heures. Un de mes collègues arrive et me demande comment je vais. Il rentre de vacances donc je ne l'ai pas vu depuis un moment. Je lui retourne la question et suis surpris d'apprendre que sa fille a fêté ses dix ans. J'ai connu cette gamine lorsqu'elle en avait sept, si ma mémoire est bonne. C'est lui qui m'a parlé du poste.
« Et donc toi, quoi de neuf depuis que je suis parti ?
- Pas grand chose... Là, je ne sais pas un coup de tête sûrement, mais j'étais en train de réfléchir à ce que je pourrais faire si je voulais changer de boulot, mais malheureusement, je crois que je vais être obligé de terminer une formation si je veux faire autre chose.
- Tu as déjà une idée du domaine ? » me questionne-t-il.
Je dois être réaliste. Je ne pourrai pas changer tout de suite. D'abord parce que je n'ai pas d'idées précises, je sais juste que je ne me vois pas rester dans cette boîte toute ma vie. Mais faire un autre métier ? Qu'est-ce qui m'intéresse vraiment ? Je pensais pouvoir faire ce métier encore longtemps, rester assis là, derrière mon bureau, mais je ne sais pas. Oui, c'est avantageux parce que mes horaires me correspondent. Mais pour autant... Je pense que je devrais tout de même pouvoir trouver un travail avec des horaires similaires. Alors je ne sais pas lesquels, mais il faudrait que je me renseigne.
« En tout cas, si t'as besoin de quelque chose, d'infos ou autres, tu n'hésites pas. Je peux me renseigner de mon côté aussi. »m'explique Pascal.
Je le remercie d'un sourire avant de lui dire que je vais retourner bosser. J'essaye de me remotiver, ce qui n'est pas très compliqué étonnamment.
⁂
Lorsque la sonnette retentit dans l'appartement, mon ordinateur est posé sur la table basse du salon. Je me lève pour aller ouvrir, me demandant s'il était prévu que ma sœur passe ce soir, mais quand je découvre Harry devant ma porte, je ne peux m'empêcher de sourire.
« Salut. Tu vas bien ? » me demande-t-il. « J'ai amené le repas alors j'espère que tu n'as pas mangé. » me dit-il dans un sourire, soulevant le sachet en papier qu'il avait au bout du bras.
« Je n'ai pas mangé. Mais je n'allais pas tarder à me préparer un truc.
- J'arrive au bon moment alors. »
Il se penche vers moi pour m'embrasser et nos sourires viennent rendre le baiser brouillon, mais comme chaque fois, je sens mon estomac se retourner. Ma main se pose sur sa hanche, l'attirant un peu plus près de moi. Nous échangeons quelques baisers jusqu'à ce qu'il se recule pour me demander si ça me dit d'aller manger.
Ce sourire qui est présent sur mes lèvres depuis que j'ai ouvert ma porte ne s'en défait plus. Je hoche la tête, referme la porte et lui dis qu'on peut manger devant la télé ou sur la grande table.
Je m'approche de la petite table afin de fermer mon ordinateur et remarque que Harry s'est installé sur la grande table. Je souris à cette vision. J'ai du mal à prendre mes repas sur la petite table depuis que je suis parti de chez ma mère. J'aime bien que les choses aient leur utilité. La petite table sert par exemple pour les apéritifs, lorsque je regarde un film le soir ou dans l'après-midi, que je prends mon petit déjeuner, mais en ce qui concerne le déjeuner et le dîner, je préfère les prendre sur la grande table. Dans tous les cas je suis seul alors autant que j'en profite pour m'organiser comme je le souhaite.
VOUS LISEZ
Avec un titre [L.S]
FanfictionLes mots sont puissants. Je m'en suis rendu compte où j'ai cessé d'oser les employer. D'en employer certains. Parce que les utiliser, ça revenait à accepter des évidences qui me paraissaient inconcevables. Et que ces vérités, j'ai appris que le temp...