Chapitre 12 - Passé

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-Octobre


    Quelle idée d'avoir accepté de participer à la soirée de Niall pour Halloween ? Je veux dire, en soit, je n'ai pas tant de problèmes que ça avec les soirées tant qu'elles sont en petit comité, c'est-à-dire maximum quinze personnes et c'est déjà beaucoup. Mais me voilà maintenant entouré de facilement une trentaine de personnes toutes aussi alcoolisées les unes que les autres. Heureusement que la plupart dorment sur place et que sinon, ce sont les parents ou les frères et sœurs qui viennent les chercher, je n'aurais pas été tranquille s'ils rentraient seuls au milieu de la nuit, complètement bourrés. D'ailleurs, j'espère pour eux que ça ne dérange pas leurs parents de les voir ivre. Pour ma part, je dors ici. Je ne fais des soirées que de temps en temps et quand je connais tout le monde, généralement. Si en temps normal, je ne bois pas d'alcool, ce soir, je me suis laissé tenter. Je me resserre un verre de punch. C'est dangereux ce genre de boisson parce qu'on ne sent pas tant que ça le rhum et on devient bien vite gai.

    Si j'arrive à contrôler le malaise qui peut me prendre lorsque je suis entouré de trop de gens que je ne connais pas habituellement, la présence de Harry au milieu du salon, en train de danser, me regardant de temps à autre ne m'a pas aidé à calmer l'envie de connaître la sensation de gaieté et de lâcher prise mis en avant par beaucoup de consommateurs d'alcool. C'est ainsi que j'ai commencé par un verre, j'ai trouvé ça bon, ça se boit presque comme du jus de fruit. Et c'est de cette façon que je me suis retrouvé à boire mon troisième ou quatrième de la soirée. Les effets commençaient à se faire sentir, je commençais à me sentir un peu plus léger. Quand pour la énième fois de la soirée je croise le regard de Harry, je remplis à nouveau mon verre et m'approche de lui. En me voyant arriver, il me sourit. Il remarque vite que je ne sais pas vraiment comment bouger alors il s'approche un peu plus de moi, me collant presque à lui pour me guider. Je n'ai pas l'habitude de danser et sûrement, que l'alcool m'aide à me lâcher et me laisser aller contre Harry, laissant ses mains guider mes hanches. Mes bras viennent entourer son cou alors que nous ne suivons plus le rythme proposé par la musique. L'a-t-on suivi à un seul moment, d'ailleurs ? Mon verre toujours dans ma main, je fais de mon mieux pour le garder droit et ne pas le renverser dans le dos de Harry. Je pense que ça me ferait bien rire, mais lui, sûrement un peu moins.

    Notre proximité me trouble. Je savais que je trouvais Harry attirant. Depuis un moment. Je le trouve beau. Même sa personnalité m'attire. Deux mois qu'on se connaît, mais parfois j'ai l'impression que cela fait des années. Il y a ces personnes avec qui nous accrochons sans savoir pourquoi. C'est le cas de Harry, pour moi. Toujours est-il que je préfère ignorer ce que peut signifier l'accélération de mon rythme cardiaque lorsque je me retrouve dans ses bras, cette envie que ses yeux ne regardent que moi. Le fait que j'espère du plus profond de mon être qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Mes yeux restent perdus sur sa bouche, avant de se balader sur son visage. Lorsque mes yeux retombent dans les siens, je m'aperçois que son regard ne m'a pas lâché. Ses yeux me fixent encore. Et je devrais probablement me sentir gêné qu'il m'ait vu détailler son visage de la sorte, pourtant, je ne sais pas si je suis aidé par l'alcool ou si je préfère mettre ça sur le fait que je n'ai pas l'habitude de boire, mais je rapproche mon visage du sien sans pour autant coller nos lèvres. Je pourrais murmurer quelque chose en le regardant dans les yeux, mais avec la musique qui nous entoure, il ne l'entendrait pas. Alors je me contente de le fixer à quelques centimètres de ses lèvres. J'attends que ce soit lui qui m'embrasse.

    Lorsque sa bouche effleure la mienne pour la première fois, je ne sais même pas décrire ce que je ressens. C'est comme si tout s'enflammait en moi. Je ressens le besoin de l'avoir plus proche de moi, de l'embrasser encore et encore, il a ce léger goût d'alcool sur la langue et malgré ma raison qui me rappelle que nous sommes justement un peu ivres, que nous ne devrions pas faire ça, je ne peux m'empêcher de la mettre sur pause. Je ne sais pas par quel miracle je parviens à cesser de laisser ces pensées m'importuner alors que même la nuit elles ne me lâchent pas, mais je le fais.

Avec un titre [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant