-JanvierQuand les cours ont repris, j'étais soulagé d'avoir à nouveau quelque chose à faire de mes journées et d'en avoir fini avec les repas de famille. Je savais que d'autres allaient arriver, notamment avec l'Épiphanie. Je ne suis pas croyant, mais j'appartiens à une famille relativement croyante. Disons croyante mais pas pratiquante. Sinon, je ne suis pas au courant. Toujours est-il que chaque année, le repas traditionnel se terminant par une galette des rois donne lieu à un repas familial. Mais pour le moment, les repas de famille sont terminés alors je vais en profiter.
C'est en arrivant au lycée le jour de la rentrée que je me suis demandé si j'étais vraiment ravi d'être de retour. Enfiler à nouveau un masque, mes écouteurs dans les oreilles, fixant mon attention devant moi pour ne pas prêter attention aux gens qui m'entourent et à leurs regards qui se posent de temps à autre sur moi.
Mais je sens mon corps s'apaiser un minimum en apercevant Niall et Liam assis avec Zayn dans le couloir. Je pose mon sac à côté et me joins à la discussion. Je leur souris, sincèrement heureux de les retrouver après ces quinze jours. Je les écoute me raconter leurs vacances puis Harry nous rejoint au moment où je raconte mes vacances en solitaire pour la première semaine puis les quelques activités que j'ai réalisé avec ma sœur. Au moment où notre professeur nous fait entrer dans la salle, Harry me retient quelques secondes, le temps que le couloir se vide pour m'embrasser doucement. Je réponds tendrement à son baiser, un léger sourire prenant place sur mes lèvres avant que nous ne nous séparions pour entrer à notre tour dans la salle de classe.
Je ne sais pas si j'ai envie de parler des demandes que j'ai envoyé aux universités aux garçons pour le moment. De toute façon, vu le peu de chances que je sois pris, personne n'en saura rien si je suis refusé partout.
J'ai réuni tous mes papiers pendant les vacances, contacté le banquier pour voir ce qu'il était possible de faire au niveau financier, nous nous sommes renseignés pour savoir de quoi j'aurais besoin pour y étudier. Quels papiers obtenir, pour ce qui est de l'administratif. Mon père est convaincu que je peux réussir et être pris, mais je n'y crois pas vraiment. C'est sûrement pour cela que je l'ai fait. Pour me montrer que j'ai raison en disant que je ne suis pas capable de réussir. Je n'ai pas encore dit à ma mère que j'avais postulé dans ces universités. Je lui en parlerai plus tard.
Pour le moment, je préfère penser à autre chose et me concentrer sur ce que me raconte Harry pendant que nous cherchons à réaliser l'exercice donné par le professeur qui a la tête baissé sur des copies.
⁂
Alors que j'essaye d'oublier mes demandes d'universités, la culpabilité de ne pas encore en avoir parlé à ma mère devient soudainement étouffante. Il faut que je le fasse, malgré mon appréhension. C'est comme ça que j'arrive dans le salon en triturant mes doigts. Je m'installe sur le canapé en essayant de ne rien laisser paraître. Ma mère est déjà installée là, son éternel verre de rosé entre les mains. Elle regarde à moitié la télé, étant au téléphone. Pour m'occuper les mains et probablement repousser le moment, je me relève pour aller me chercher un paquet de biscuits apéritif. Je les mange un par un, jusqu'à ce que le paquet soit vide. C'est quand je vois que je termine régulièrement un paquet de biscuits apéro en une journée, que ma mère nous fait souvent des nuggets et des pommes de terres transformées comme en pommes noisettes, que je culpabilise et me donne envie de vomir. J'aimerais avoir une alimentation plus saine et je sais qu'il ne tient qu'à moi de me faire autre chose à manger, pourtant, je ne sais pas si c'est de la fuite ou simplement que je me donne de fausses excuses pour ne pas le faire, mais toujours est-il que je me contente de manger ce que prépare ma mère.
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Avec un titre [L.S]
FanfictionLes mots sont puissants. Je m'en suis rendu compte où j'ai cessé d'oser les employer. D'en employer certains. Parce que les utiliser, ça revenait à accepter des évidences qui me paraissaient inconcevables. Et que ces vérités, j'ai appris que le temp...