𝘢𝘩, 𝘭𝘰𝘰𝘬 𝘢𝘵 𝘢𝘭𝘭
𝘵𝘩𝘦 𝘭𝘰𝘯𝘦𝘭𝘺 𝘱𝘦𝘰𝘱𝘭𝘦...
Rosalia Angioy et Tom Jedusor sont deux entités qui gravitent irrémédiablement dans le même espace, condamnés à se jauger, à se tenter, se repousser et se haïr. Leur passion irrévoca...
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SA MÈRE LUI AVAIT toujours assuré que Dieu ne mettait sur notre route aucune épreuve que nous ne puissions affronter, et que les plus éprouvés dans cette vie seraient les plus récompensés dans la prochaine. Mais, allongée dans son lit depuis plusieurs heures sans être capable de trouver le sommeil, Rosalia n'arrivait plus à rien supporter.
Ni la respiration régulière de Natasha et Sofia, ni l'absence angoissante de Luisa dans son lit. Elle ne tenait plus, elle voulait se lacérer le visage pour tout faire sortir et que plus rien ne reste de son pauvre corps lamentable. Elle sentait les brûlures des coupures qu'avait fait la glace sur son corps, mentalement incapable de les guérir cette nuit. Sa main gonflait de plus en plus et elle ne s'étonnerait pas que plusieurs de ses doigts soient cassés. Mais elle ne bougeait pas, d'une part car chacun de ses mouvements la faisait diablement souffrir et d'une part car secrètement, elle espérait que tout s'efface subitement, que ce ne soit qu'un terrible cauchemar. Que la douleur physique se dérobe de même que les traces de ses larmes sur ses joues. Elle voulait détruire cette soirée, les paroles, les actes, ses actes.
Elle pouvait encore sentir la manière dont elle avait serré si fort cet éclat du miroir dans sa main, et cette image dans son esprit, d'elle assénant à Tom des coup mortels. Elle ferma les yeux si fort pour la chasser, et assez pour refaire perler des larmes aux coins de ses yeux. Elle n'était née pour être le même monstre que son père, elle devait faire mieux. Pour sa mère, son frère et même sa soeur, pour elle, et contre lui. Elle devait être plus forte que tout ce qu'il lui avait fait enduré. Alors si Tom était l'épreuve qu'elle devait surmonter, elle prouverait à Dieu que sa mère avait élevé une guerrière.
Elle rouvrit les yeux à l'entente de pas pénétrant dans la pièce, ses rideaux encore ouverts, lorsqu'elle se redressa, elle put aisément discerner la silhouette de Luisa, qui défaisait l'attache de sa robe et la laissait glisser le long de son corps.
- Luisa, prononça-t-elle lentement, la voix enrouée des pleurs, des cris et de l'inquiétude.
Elle put voir sa meilleure amie sursauté à l'entente de son prénom et se retourner rapidement vers elle. L'obscurité était l'amie de Rosalia à cet instant, elle ne dévoilant que vaguement l'empreinte de son corps dans son lit et non toutes ses coupures disgracieuses, même la grimace de douleur pour s'être appuyée sur sa main ne pouvait pas apparaître aux yeux de Luisa.
- Tu ne dors pas encore, murmura-t-elle, un ton absent et surtout très saccadé, il est déjà presque six heures du matin, Rosalia.
