La joie que j'avais éprouvé au cours des vacances hivernales qui rimaient forcément avec l'euphorie des fêtes de fin d'année, quoiqu'elles ne sont pas agréables pour tout le monde, fut rattrapée par la dure réalité, sans que je ne sois en position de donner mon humble avis. A mon plus grand désagrément, le résultat de mes observations me rappela combien ce genre d'événement s'avérait rapide. Le rythme scolaire avait donc repris son cours et je ne tenais évidemment pas à lâcher mon taux d'implication en cette première année de formation. D'ailleurs, la fin de celle-ci approchait à grands pas, du moins - j'appréhendais doucement la vitesse phénoménale à laquelle elle s'écoulait, d'où la nécessité de tout donner à chacune des performances qui m'attendaient.
Alors que je m'entraînais à l'intérieur de la salle spécifiquement dédiée à mon équipe et moi-même, une coupure de courant interrompit mon niveau de concentration. Pour ne rien arranger, l'ambiance que manifestait cet imprévu ne me rassurait aucunement, entraînant une chair de poule incontrôlée. Je parvins à regagner mes esprits afin de prendre la situation en main puisque je ne comptais pas franchement attendre dans cette obscurité angoissante. Vu les circonstances, allumer l'option « lampe torche » sur mon téléphone s'avéra l'unique solution adaptée. Je n'avais pas nécessairement eu pour dessein de me retrouver plongée au beau milieu d'un scénario d'horreur mais voilà que j'en occupais le rôle principal.
Tandis que j'arpentais les couloirs affectée d'une expression faciale si ridicule que je ne préférais même pas vérifier à quoi je ressemblais, au risque d'être effrayée par mon propre reflet, une voix familière rompit directement ce sentiment de crainte. En effet, je venais tout bonnement de percuter un individu auprès duquel je me suis excusée dans les plus brefs délais. La brièveté de cette interaction donna contradictoirement lieu à une identification mutuelle, à laquelle je pus soumettre le nom de Park Sunghoon.
« Oh pardon...
- T'inquiète, c'est rien, me rassura-t-il d'un léger gloussement. Je venais ici pour m'entraîner.
- D'accord, installe toi. Je vais juste chercher de l'aide pour les lumières. »
Le plus âgé me proposa gentiment de m'accompagner mais je voulus éviter de le déranger et lui répondis alors que je pouvais y aller seule, quitte à ce que je fonce une nouvelle fois dans quelqu'un. La solution qui me sembla adéquate face aux circonstances actuelles fut de prévenir nos supérieurs afin de savoir s'ils comptaient régler ce problème. Toutefois, mon corps prenait visiblement un malin plaisir à témoigner ma maladresse quotidienne. Je ne manquai pas de m'excuser envers cette seconde personne heurtée, à peine d'être reconnue par celle-ci, qui jugerait probablement mon taux de ridicule.
« Hazen ?
- Heeseung ?
- Oui c'est moi. »
Que fut mon plaisir de tomber sur lui plutôt qu'un parfait inconnu dont j'aurais pu d'ailleurs me méfier. L'incapacité de me repérer m'amena, presque instinctivement, à chercher la main de mon compagnon. J'avais pensé que le contact physique nous permettrait de franchir plus aisément la suite du chemin mais l'arrivée des escaliers me prouva assez vite le contraire. Je crois que le plus honteux face à cette étape qui nous empêchait d'avancer s'expliquait surtout par l'architecture, non réellement complexe de ces marches. À défaut d'être complètement ridicules, la futilité de cette anecdote m'a marqué pour l'aspect enfantin qu'elle dégage étant donné que l'on en avait rit à cœur joie, en oubliant presque l'éventualité que d'autres étudiants se trouvent aux alentours. L'intention de prévenir quelqu'un nous dépassa rapidement car on pensa que nos camarades allaient bien finir par s'en charger.
Plutôt que de revenir sur nos pas, l'idée de tuer notre ridicule ensemble nous sembla plus agréable. De toute manière, éprouver ce sentiment à ses côtés m'emballait davantage que de me sentir parfaitement tranquille, mais privée de sa compagnie. Même si je ne voulais pas spécialement bouger de cette façade (pourtant inconfortable), l'image de Sunghoon poireautant en salle d'entraînement me poussa à changer d'avis. Le rosé me suivit alors dans mon élan, brusquement perturbé par une mélodie lointaine qui s'accompagnait d'un faible éclat de lumières. Intrigués par la situation, je m'en suis approchée en toute discrétion, contrairement à Heeseung qui était sur le point d'entrer sans la moindre hésitation. Par chance, son attention témoigna moins d'efficacité que mes réflexes, l'empêchant immédiatement de franchir le seuil de la pièce. Je me permis d'observer la curieuse ambiance dégagée par cette salle en me dispensant de prévenir mon compagnon qui finit par suivre l'élan soudain dans lequel je m'étais lancée. Après réfléxion, j'eus la sensation que cette volonté ne sonnait pas tellement raisonnable mais la surprenante présence de l'Australien m'empêcha de changer d'avis.

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my time ♡ l.heeseung
RomanceHazen, jeune étudiante en Corée, fera la rencontre de multiples personnes qui vont particulièrement l'aider dans ce nouveau parcours de sa vie, mais ne s'attend certainement pas à tomber sur un jeune homme avec qui elle a vécu une relation amicale v...