18 . Bourreau.

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Il promène le martinet sur son corps. La regarde frémir de peur et d'appréhension. Les longues franges de cuir, garnies de petites billes d'acier à leur extrémité, glissent mollement sur la tunique, le bras, la cagoule.

Sa poitrine se soulève rapidement, elle se tortille, tire sur ses poignets et ses chevilles fixées au châssis en croix.

Cette fois, il est réglé à l'horizontale.

Il promène le martinet sur son torse, ses cuisses, puis lève le bras et l'abat brusquement sur la chair tendre, à l'intérieur de ses bras.

Elle geint et sanglote, épuisée.

Ce petit jeu dure depuis des heures, elle s'épuise à attendre où le prochain coup frappera.

Il pose le martinet et sort son couteau de son étui.

Il en glisse la pointe sous l'encolure de la tunique de Numéro treize. Elle se fige au contact froid de l'acier.

D'un seul geste précis, Bourreau découpe la tunique de haut en bas, mettant à nu le corps maigre, couvert de stigmates.

Il promène à nouveau les franges de cuir souple sur la peau humide de transpiration.

Les billes cliquettent, s'enroulent autour des mamelons, il lève le bras et d'une torsion du poignet le martinet vient gifler la poitrine de Numéro treize.

Elle sursaute violemment, se cambre et tire sur ses liens.

Bourreau poursuit son geste, fouette sans relâche, mais sans brusquerie, la peau diaphane de ses seins, son ventre, ses cuisses.

Quand il s'arrête enfin elle est essoufflée, tremblante, les orteils recourbés par la douleur, tout son corps tendu.

Il donne un dernier coup, léger, sur son pubis, et laisse couler les franges du martinet sur son sexe. Elle sursaute mais elle a déjà subi bien pire.

Il commence à faire aller et venir les lanières le long de ses lèvres, de son clitoris, elle grogne de rage et de dégoût sous sa cagoule.

Ils sont seuls dans la pièce.

Heureusement.

Personne ne peut voir le sourire en coin de Bourreau quand il lève à nouveau le poignet.

Effrayant.


Sous la cagoule, son visage se tord de douleur, de colère, mais plus encore, d'humiliation.

Elle est allongée sur le ventre, sur l'établi, les bras tendus et les poignets attachés à chaque coin.

Ses jambes touchent le sol, les chevilles fixées aux pieds du meuble, écartées.

Du bout de la cravache il a remonté sa tunique jusqu'à sa taille, livrant ses fesses et son sexe au cuir de la claquette.

Il fait pleuvoir de petits coups secs mais retenus sur la peau offerte, de ses chevilles à ses cuisses, de sa vulve à ses reins.

Elle est couverte de sueur, lui aussi.

Il alterne les coups avec de lents mouvements de la cravache, presque une caresse, effleurant à peine la chair rougie sous les coups, si sensible qu'elle frémit au moindre souffle.

Elle laisse échapper un reniflement de soulagement, respire bruyamment, reprend lentement son souffle.

Bourreau poursuit sa caresse obscène et observe le frisson qui parcourt sa peau, le rythme saccadé de la respiration de sa prisonnière, soulevant à intervalle régulier son fessier.

Il revoit ses mains autour de son cou frêle, son pouce sur la jugulaire, la seule fois où il a suffisamment perdu son sang froid, et l'a touchée, brisant le protocole.

Il se souvient de la satisfaction éprouvée, au contact de cette peau chaude et palpitante sous ses doigts.

Il baisse la cravache et se penche légèrement, la laisse mariner dans le silence quelques minutes, puis souffle longuement sur la chair meurtrie des fesses, descend le long de sa vulve, souffle plus fort sur son clitoris.

Un gémissement étouffé s'échappe de la cagoule, tandis que son corps se soulève dans un sursaut.

Il la sait perdue, déstabilisée.

Il est persuadé d'être sur la bonne voie.

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