Avertissement ! Ce chapitre comporte des scènes de violences physiques et sexuelles.
La situation est tellement inédite, que Demi doit s'y reprendre à deux fois avant de réussir à ouvrir la porte du bureau.
Bourreau ne fait aucun commentaire, ne le regarde pas et entre dans la pièce dépouillée où il mange, travaille et à l'occasion, reçoit ses subalternes.
Il dépose le corps inerte sur la table, et le domestique enlève de justesse la cruche qui y était posée.
- Fait préparer mon bain.
Demi hoche la tête et disparaît derrière la porte.
Bourreau se laisse tomber dans son large fauteuil, observe pensivement la prisonnière inconsciente.
Dans l'heure qui suit, Demi revient accompagné d'une armée de Rats : ils apportent le baquet en bois qu'ils placent près de la cheminée. Puis une chaîne se met en place, pour ramener des seaux d'eau froide et chaude. Demi ranime le feu, met de l'eau à chauffer dans le gros chaudron, supervise le travail des Rats.
Le bain hebdomadaire est le seul caprice de Bourreau, son serviteur connaît ses exigences.
La frénésie d'activité soulage Demi, la routine le rassure.
Bientôt le dernier Rat quitte la pièce en refermant la porte derrière lui, les yeux baissés.
Demi se tient prêt de la cheminée. Le baquet est plein, l'eau à la bonne température (très chaude), le chaudron également. La louche est accrochée au rebord, le pain de savon et les serviettes de toile épaisse, pliées, sur le tabouret.
Le bossu évite de regarder vers la table, où le corps nu commence à remuer légèrement, l'acier des fers tintant contre le bois.
Bourreau finit son verre d'eau-de-mûre, puis donne le signal du départ.
Demi s'esquive, presque à contrecœur.
La pièce est sombre, la nuit est tombée. Seules les flammes de la cheminée apportent un peu de lumière. Ça ne change rien pour Bourreau.
Mais il y fait bon, le feu et la vapeur d'eau chassant l'humidité des cachots.
Numéro treize se met à tousser, et se tourne sur le flanc, cherchant une meilleure position sur le bois dur de la table.
Il se lève sans la quitter des yeux, glisse une main sous sa nuque et la redresse.
Dès qu'il la touche, elle se fige et retient son souffle.
Il la guide et la dirige, la fait s'asseoir, puis descendre de la table.
Il ne lâche pas sa nuque, même assuré qu'elle tient sur ses pieds.
Il écoute son souffle rapide, son cœur qui bat vite. Sa peau est couverte de chair de poule, la pointe de ses seins dressée. Elle tremble, vibre comme une peau de tambour.
Sous sa large main, il sent la fragilité des cervicales, le réseau de muscles secs et atrophiés, le nœud de cicatrices mal soignées.
Il la tient toute entière dans sa main.
Il sait qu'ils en sont conscients, tous les deux.
Nue et cagoulée, il la pousse vers le baquet, installé devant la cheminée.
En sentant la chaleur des flammes et la vapeur de l'eau bouillante, son corps tremble de plus belle. Elle ne résiste pas pourtant, apparemment prête pour être brûlée vive, ou ébouillantée.
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Le Bastion
FantasyUn lieu terrible, une prison sinistre : on y brise les corps et les âmes. Un système totalitaire qui fonde son pouvoir sur la magie. Une prisonnière qui ne cède pas. Un face-à-face dont l'issue est toute tracée.... Attention : cette fiction comport...