Accoudée au rebord de la fenêtre, le menton calé dans la paume de ma main, j'observai la nature en soupirant par moment, la mine ennuyée.
Cela devait faire trois jours depuis le soir où l'hybride m'avait embrassé qu'il n'avait pas rebu de mon sang une seule fois... pas que sa morsure me manquait, au contraire, j'étais soulagé qu'il me laissât respirer, mais c'était plutôt sa compagnie agaçante et nos petites guéguerres qui me manquaient.
S'était-il lassé de moi ? Non, sinon je ne serais déjà plus là. Alors, quoi ? Voulait-il me faire passer un message parceque je lui avais fait la tête ces derniers jours ? Probable. Après tout j'avais veillé à l'éviter en passant des journées entières dans ma chambre et j'avais également réduit nos conversations à de simple "bonjour" le matin, "bonsoir" le soir et "bon appétit" quand on passait à table.
Alors, de quoi tu te plains ?
De rien évidemment... c'était juste que je me sentais un peu seule et que j'avais besoin de compagnie, de parler à quelqu'un. Je n'étais pas faite pour la solitude ni à passer mes journées à ne rien faire.
Ne voulant plus continuer à me ronger plus longtemps les ongles seule dans mon coin, je sortis de la chambre et partis à la recherche de l'hybride, décidée à mettre un terme au jeu de "celui qui ignorera l'autre le plus longtemps" que je semblais avoir instauré.
Après avoir parcouru les quelques pièces qui se trouvaient sur mon passage, je finis par le trouver dans le salon, avachi dans un sofa, un livre à la main.
Les sourcils froncés, le regard perdu au milieu des lignes d'écrits, l'hybride donnait l'impression de ne pas avoir remarqué ma présence et j'aurais pu y croire si je ne savais pas qu'il lui suffisait juste de sentir mon odeur, percevoir les battements de mon cœur et écouter ma respiration lente pour savoir que j'étais là.
— Qu'est-ce que vous lisez ? lançai-je en me laissant lourdement tomber à ses côtés.
— Je ne crois pas que ce que je lis t'intéresse, chaton, dit-il sans poser un seul regard sur moi. Pourquoi tu ne me dirais pas plutôt ce que tu veux vraiment.
— Je veux discuter, avouai-je dans un profond soupir.
Surpris et assez interressé de connaître le sujet que je voulais aborder, l'homme referma le livre qu'il lisait et le posa sur la table basse avant de se tourner vers moi, l'air de me dire "je t'écoute".
— Euh... voilà, je me posais des questions à propos... de nous..., commençai-je d'une petite voix tout en glissant une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, l'air soudain embarrassé.
La tête baissée, je n'osais river mon regard à celui de l'hybride, craignant que les images du baiser qu'on avait échangé, ne refissent irruption dans mon esprit et que j'en perdisse mes mots.
—... Je voulais savoir si vous aviez une espèce de solution pour briser le lien, poursuivai-je d'une traite en me triturant les doigts... vous savez, celui qu'un soit disant sorcier nous aurait lancé, celui qui nous pousse à dépendre l'un de l'autre, car je ne pense pas que vous voulez vous coltiner ma présence toute votre vie et de plus, je dois bien vous avouer que la perspective que vous puissiez boire indéfiniment mon sang, ne m'enchante pas et me fait assez peur. Je ne veux pas finir, un jour, morte exsangue dans une pièce de ce chalet, car vous n'êtes pas sans l'ignorer que le corps humain ne contient que cinq litres de sang et je doute que vous ne pompez qu'un demi millilitre à chaque morsure.
— Ne t'en fais pas chaton, ce n'est pas en buvant ton sang que je risque de te tuer, me rassura t'il en reprenant son livre... et pour ce qui est de trouver une solution, oublie tout de suite, je ne compte briser aucun lien, quel qu'il soit.
VOUS LISEZ
sur la voie qui mène à toi.
ParanormalAmbre Carson, jeune professeure d'histoire, agée de vingt trois ans au regard pétillant et au sourire rayonnant est appréciée de tout ses élèves. Elle mène une vie bien rangée et sans histoire au coté de blubell, son perroquet d'amour... Mais tout...