Chapitre 16 : Conflit et mésentente.

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Ça devait faire plus d'une demi-heure que j'étais allongée et ligotée à cette tête de lit avec pour seule distraction, mes pensées qui divaguaient ça et là, tentant d'échapper à l'ennui et l'inactivité.

Le son du grincement particulier que fait une porte lorsqu'on l'ouvre, me parvint à l'oreille et par conséquent, je sortis aussitôt de mes pensées, tournant instinctivement ma tête en direction de l'entrée.

Là, sur le pas de la porte, se tenait l'hybride qui, un plateau repas en main, entra silencieusement dans la pièce.

Celui-ci, ayant troqué ses vêtements vieillot contre un jean qui lui allait à merveille et une chemise à carreaux qui laissait deviner la forme de ses muscles sous le tissu, déposa le plateau sur la table de chevet et tira une chaise du secrétaire, le plaçant près du lit.

Se laissant tomber sur la chaise, il étendit ses jambes et croisa les bras sur son thorax avant de lever ses yeux vert de jade sur moi.

— Je ne t'ai pas trop manqué, chaton ?

Incapable de répondre ni même de prononcer correctement le moindre mot avec ce foutu bâillon que j'avais en travers de la bouche, je me contentai de rouler des yeux en laissant échapper un grognement de frustration.

— J'imagine que ça veut dire non, lâcha t'il un rictus incurvant ses lèvres en un sourire mi moqueur mi provocateur, avant d'ajouter l'air amusé, tu vois qu'on se comprend mieux quand tu ne gueules pas tout le temps et que ta jolie petite bouche ne lance pas de vilaines insultes.

Agacée par son attitude, je roulais une seconde fois des yeux et étouffais un deuxième grognement avant de finalement me dérober à son regard en tournant ma tête dans la direction opposée à celle où il se trouvait, soudainement très intéressé par les ciselures de cuivre qui ornaient la table de chevet.

En vérité, j'en avais juste marre d'avoir pour seul plaisir des yeux, sa tête d'arrogant ainsi que ses sourires suffisant et moqueur.

— Je t'ai apporté de quoi manger, dit-il après avoir poussé un soupir. Contrairement à ce que tu crois, je ne suis pas aussi méchant que j'en ai l'air.

Et tout de suite après qu'il ait lâché cette dernière phrase sur un ton qui se voulait presque excusateur, le son d'une chaise qui racle le parquet dans un affreux grincement se fit entendre, suivit de près par un son de pas étouffé.

Devinant qu'il s'était levé, je me raidis lorsque je sentis le lit s'affaisser à mes côtés, me demandant ce qu'il comptait faire cette fois-ci, mais ne désirant pas croiser son regard, je me retins de tourner ma tête sur le coté afin de l'interroger que ce fut par un grognement sourd ou par un regard curieux, pourtant je ne demeurai pas longtemps dans l'ignorance, car la réponse ne tarda pas à se dévoiler à moi à la minute où je sentis ses mains à l'arrière de mon crâne, s'affairant à défaire mon bâillon.

— Il est plus facile de manger sans avoir un truc poisseux dans la bouche, tu ne penses pas ? lâcha l'homme en se réinstallant dans son siège.

— J'ai pas faim ! déclarai-je, le ton tranchant, le menton levé et l'air fier.

Je n'avais pas l'intention de manger quoi que ce soit venant de cet être infâme qui semblait régler tout ses problèmes à coup de menace, de bâillon et de lien. De plus, rien que le voir me coupait l'appétit... Enfin, ce n'était pas ce que pensait mon estomac qui s'empressa de contredire mes paroles en poussant des gargouillis comme jamais il n'en avait fait.

Espèce de traître !

En ayant bien perçu les grognement qu'avait fait mon ventre, l'hybride se laissa aller contre le dossier de la chaise, un sourire suffisant plaqué sur le visage.

sur la voie qui mène à toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant