chapitre 1 : mauvais rêves.

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Je me reveillais en sursaut pour la troisième fois au milieu de la nuit, en nage, la sueur perlant sur mon front, la respiration saccadée comme si j'avais effectué un sprint... cela faisait des semaines que mes nuits etaient sans cesse agitées et mon sommeil troublé par les mêmes rêves. Depuis ma sortie de l'hôpital, je me reveillais toujours dans le même état... paniqué, apeuré et angoissé.

J'avais en permanence d'énorme cernes sous les yeux, d'atroce migraine et j'avais même perdu du poids ce qui n'etait pas une bonne chose si je voulais vite me rétablir et reprendre mes cours au plus vite... mes élèves devaient s'ennuyer de moi. Ils m'avaient imploré de me rétablir au plus vite, prétextant que leur nouveau professeur de remplacement etait tout bonnement mauvais et qu'il ne leurs faisait pas cours avec autant d'ardeur que moi.
Les mythos...
C'est juste qu'il etait trop vieux et grincheux.

Je quittais donc mon lit, ma béquille sous le bras et me dirigeais d'un pas trainant vers la coquette petite cuisine qui donnait sur le salon. Je me fis un petit café - il etait hors de question que je me rendorme - avant de rejoindre le sofa, mon ordinateur posé sur mes genoux. Mon bras s'etait rétabli à l'exception de ma jambe toujours emprisonné dans le plâtre.

-ambre reveillée, reveillée... criait bluebell en tirant le loquet de sa cage.

Je lui avait appris à l'ouvrir pour pouvoir détendre ses ailes quand il le voulait.

Mon perroquet coloré, un ara, vint se poser sur l'accoudoir du sofa et glissa son bec sous mes doigts pour reclamer une caresse.

-oui, mon bébé, ta maitresse est reveillée, dis-je en lui offrant sa caresse.

Je lui grattouillais tout doucement le sommet du crâne avant de lui lisser du plat de la main les plumes du dos tout en pianotant sur mon ordinateur de l'autre main.

-fait cauchemar, fait cauchemar... demanda bluebell de sa voix chantante de perroquet.

-oui, mon grand! Un cauchemar, un affreux cauchemar...

Un étrange mauvais rêve...

C'etait toujours la même chose, je me reveillais au centre d'une ville inconnue, près d'une fontaine à souhait, le froid engourdissant mes membres et me faisant grelotter. Plongé dans les ténèbres,  le brouillard s'épaississant tout autour de moi, me faisant de plus en plus froid dans le dos. Mon coeur battait à vive allure, comme s'il allait sortir de ma poitrine... j'avais peur sans le savoir de ce qui pouvait sortir des ombres. Soudain le chemin s'illuminait devant moi, des torches  se dressaient tout du long et me montrait la voie à suivre. Un écho de voix résonna, me faisant brusquement sursauté... quelqu'un m'appelait à l'aide, quelqu'un criait mon nom pour que je vienne à son secours. Terrorisé, je n'osais pas bouger d'un pouce, mais la voix se fit plus forte, plus insistante, plus ménacente, plus terrifiante...
En sentant un souffle chaud sur mon épaule, je me figeais toute tremblotante. Une main repoussant mes longs cheveux châtains sur mon épaule droite entra soudain dans mon champ de vision. Ni une ni deux je me précipitais à toute jambes sur le chemin éclairé par les torches, dépassant les habitations et pénétrant dans une forêt sombre et inquiètante sans m'être retourné une seule fois pour voir ce qui se trouvait derrière moi... j'avais bien trop peur de ce que je pouvais découvrir. Le chemin illuminé s'arrêta devant une grotte à l'entrée bloqué par un tas de pierre, voulant rebrousser chemin pour continuer à fuir, je me retournais et vis une dangereuse silhouette approcher de moi, les torches s'éteignant sur son passage. Paniqué, je regardais autour de moi à la recherche d'une cachette, mais il n'y avait que les ténèbres, le noir opaque qui m'environnait et se rapprochait de plus en plus. Au moment où je fondais en larmes, les pierres devant l'entrée de la grotte se retirèrent comme mû par une volonté quelconque, me libérant un passage sombre. Je m'y engouffrais sans hésitation, dans l'espoir d'échapper à la chose à l'exterieur. Grave erreur! A peine une torche s'alluma automatiquement qu'un homme au visage parcouru de multiple veine noire ressortissante, aux yeux aussi noir que de l'encre, à la peau aussi blanche que de l'albâtre me sauta dessus tout crocs sorti.

sur la voie qui mène à toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant