chapitre 10 : bar, bière, biker.

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Mes pas martelaient vivement le sol, mon souffle était de plus en plus court et ma sueur dégoulinait de partout... Je courais depuis déjà un bon moment et je n'avais pas l'intention de m'arrêter.

J'avais beau être en nage, j'avais beau avoir les pieds en sang dû au fait que je n'avais pas de chaussures et que j'avais couru sur une longue distance ainsi que sur du gravier à un certain moment - franchement qui penserait à mettre des chaussures qu'on il devrait sauver sa vie - j'avais beau sentir que mon cœur allait sortir de ma poitrine tellement il battait à vive allure et j'avais beau sentir que mes poumons étaient sur le point d'exploser tant j'étais essoufflée... Stopper ma course ne serait-ce que pour reprendre une respiration normale, n'était pas dans mon programme.

Je devais fuir, fuir le plus loin possible de cet hybride, de ce monstre qui avait certainement tué Sam...

Sam...

En repensant à lui mon cœur se serra et mes yeux se voilèrent de larmes contenues ce qui me brouilla la vue et eut pour effet de me faire trébucher.

Je laissais aussitôt échapper une plainte lorsque mes genoux râpèrent le bitume... Apeurée et au bord de la crise de nerfs, je ne m'attardais pas sur ce qui n'était sûrement que des égratignures, mais me mis plutôt à scruter frénétiquement les alentours du lieu où je me trouvais prête à bondir aux moindre signal d'alerte.

Je craignais que l'homme de la grotte ait réussi à me rattraper à cause de ma chute... Mais ce ne fut pas le cas. Il n'y avait personne. La rue dans laquelle je me trouvais était déserte et elle m'était également inconnu et puis ce n'était pas si étonnant vu que j'ignorais l'existence de cette ville il y avait encore quelques jours.

Mais bon, j'avais couru comme une dératée, empruntant des ruelles aux hasard et résultat des courses... Je m'étais perdu.

Exténuée, à bout de souffle et ne pouvant plus continuer cette course effrénée, je ne fis pas l'effort de me relever... D'ailleurs j'en avais plus la force, j'avais juste la force de pleurer et c'est ce que je fis.
Des larmes de nervosité liées à de la fureur pour la lâcheté dont j'avais fait preuve envers Sam en l'abandonnant entre les mains de ce monstre se répandirent à torrent sur mes joues.

Comment avais-je pu m'enfuir sans penser une seule seconde à Sam... Lui qui m'était venu en aide.

Il n'est pas humain... il s'en sortira certainement, essayais-je de me rassurer intérieurement, mais c'était inutile. Un sentiment de profonde culpabilité m'avait envahi.

C'est ma faute... Sam... Pardonne-moi...

Mes larmes redoublèrent d'intensité et je me laissais aller à mes pleurs sans retenu au milieu de la rue. La tête baissée, les mains à plat sur le sol, les épaules tremblant à chacun de mes sanglots, je ne me souciais aucunement que quelqu'un me vit dans cet état.

- je veux retourner chez moi... Je veux juste rentrer chez moi...

Je ne cessais de répéter cette phrases en boucle, encore et encore... Comme si le seul fait de prononcer ces mots me ramènerai chez moi comme par magie.

Soudain le son vif d'un klaxon me fit sursauter... Ce qui eut pour effet de me faire cesser direct mes pleurs.
Levant donc automatiquement la tête en direction du son, je vis un vieux pick-up garé devant moi, tout juste à quelques centimètres de ma personne. J'étais tellement occupé à m'en vouloir, à culpabiliser et à me vider de toutes les larmes que mon corps pouvait contenir que je n'avais pas fait attention à cette voiture... Je n'avais même pas su à quel moment elle s'était pointé, là devant moi.

L'homme qui se trouvait derrière le volant, fit baisser la vitrine du pick-up et passa un bras ainsi que sa tête à travers l'ouverture.
Les cheveux roux coupé court, une longue barbe de hipster bien entretenu et une paire de lunette noire sur les yeux, il me lança sur un ton pressant...

sur la voie qui mène à toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant