chapitre 24 : potion et lien brisé.

29 7 2
                                    

Étendu dans mon lit, la tête enfouis dans un oreiller, je grognai de rage en traitant intérieurement Conrad de tout les noms.

Suite à notre petite dispute, j'étais monté dans ma chambre et m'y étais enfermé, mais n'avais pour autant pas verrouiller la porte, donnant de cette façon l'opportunité à l'hybride de me présenter des excuses si tant est qu'il m'ait suivi, seulement ce crétin n'avait rien fait de tel. Il était resté en cuisine et avait laissé les choses dans l'état.

Il devait certainement se dire qu'il avait raison et donc ne voyait aucunement l'utilité de retirer ses paroles ou de s'excuser tout bonnement.

Le fait que son absence confirma cette hypothèse, ne fit que m'énerver encore plus et c'était en colère que je me redressai sur mon lit et envoyai valser mon oreiller à travers la pièce.

— Tu n'est qu'un idiot ! Un idiot, un idiot ! crachais-je rageuse en me retenant de mettre ma chambre sens dessus dessous.

Le fait qu'il me crût capable de me servir des doutes qui découlaient des sentiments encore incertain que j'éprouvais à son encontre uniquement pour le manipuler et le pousser à briser le lien qu'il y avait entre nous, me faisait maintenant comprendre qu'il ne me connaissait décidément pas aussi bien qu'il le disait et ce même s'il avait été un témoin silencieux de ma vie depuis ma naissance jusqu'à maintenant.

En raison de son mauvais jugement sur ma personne, il était désormais plus qu'évident que je n'avais pas intérêt à me laisser aller à mes désirs et mes passions le concernant... De plus, il y avait ce lien et il pouvait tout aussi être à l'origine non seulement de la tension sexuelle qu'il y avait entre nous mais aussi des sentiments naissants que je ressentais pour Conrad.

— Je constate qu'on est de bien mauvaise humeur aujourd'hui...

À l'entente de cette voix quelque peu familière, je me tournais vers l'intrus qui venait de se baisser pour ramasser mon oreiller étendu à ses pieds.

Accroupi, il saisit le coussin et leva dans le même temps ses yeux vers moi avant d'ajouter dans un sifflement, en se relevant avec lenteur...

— J'espère que ce n'est pas parce-que tu n'as pas pu obtenir ce que je t'ai demandé...

— Qu'est-ce que vous foutez ici ? Conrad est juste en bas... fis-je en quittant mon lit, l'air assez paniqué.

Ne prenant pas le temps de rassurer Vladimir à propos du flacon de sang, je me précipitai vers la porte que j'entrouvis légèrement afin de vérifier que personne ne montait et la refermai presque aussitôt une fois que je pu constater qu'aucun son de pas ne se faisait entendre.

Puis ne désirant pas prendre de risque, j'étais parti pour ouvrir tout les robinets de la salle d'eau, histoire de couvrir le son de nos voix au cas où Vladimir comptais taper la discut', lorsque ce dernier m'en empêcha en me saisissant par le bras.

— Du calme beauté, ton geôlier est sorti, me rassura-t-il en me calmant de suite. J'ai attendu qu'il quitte le chalet afin de venir te voir et il était temps, ça fait tout au plus deux jours que j'épie cette cabane depuis les bois en attendant qu'il s'en aille enfin.

Alors Conrad était sorti sans me prévenir ? Pourquoi donc ? Avait-il eu besoin de se retrouver seul un instant ? De souffler ? Loin de moi et de ce chalet étouffant ? Où était-il allé ? Et surtout pour combien de temps en avait-il ?

Ces questions auxquelles je ne pouvais apporter de réponse ne faisaient que tournoyer en boucle dans ma tête et je ne sus pas pourquoi mais l'espace d'un instant, une peur injustifié vint se loger dans mon cœur ainsi que la crainte que l'hybride fut parti pour ne plus revenir.

sur la voie qui mène à toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant