chapitre 8 : l'homme de la grotte.

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Incapable d'émettre le moindre son, le corps paralysé de frayeur, le coeur battant à tout rompre et la respiration lourde, je ne quittais pas l'homme de la grotte du regard, appréhendant le moindre mouvement de sa part.

Je me devais de trouver une solution pour me sortir de cette situation. Je ne pouvais décemment pas rester là, prostré au fond de ma baignoire à attendre qu'il se décide à me faire du mal, mais je n'avais pas non plus envie de bondir hors de la seule chose qui recouvrait ma nudité avec pour simple plan, si je pouvais le dire ainsi, de prendre mes jambes à mon cou. Pas qu'en cet instant je m'inquiétais plus de ma nudité que de ma vie... mais la fuite, j'avais déjà essayé dans la grotte et ça n'avait pas été une grande reussite... l'homme m'avait rattrapé en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.
Il me fallait impérativement trouver autre chose et vite, seulement mon cerveau avait décidé de se mettre en pause, incapable de fonctionner à la vitesse que je lui demandais. De plus j'avais du mal à réfléchir correctement tant l'homme me transperçait de ses iris vert de jade. On aurait dit qu'il tentait de lire en moi, de deviner quel était mes pensées, mes intentions.
C'était assez troublant.

Sans se départir de son air décontracté et de son sourire énigmatique, l'homme trempa sa main dans l'eau de mon bain en la faisant tournoyer puis brisa le silence pesant dans lequel la salle de bain avait été plongé en lâchant de sa voix grave quelques mots...

-tu me fais une place chaton, que je te rejoigne?

À la suite de son geste et de ses paroles, je reculais instinctivement et me collais le plus possible aux parois en céramique de ma baignoire, ne voulant pas ne serait-ce que me faire effleurer par ses doigts.

-ne... ne vous approchez pas de moi, réussis-je à dire d'un ton tranchant malgré la peur qui me tenaillait.

-voyons chaton, je ne vais pas te faire de mal, tu es bien trop... comment dirais-je, il fit semblant de prendre un instant de réflexion avant de poursuivre, in-dis-pen-sa-ble.

Il avait lâché ce dernier mot en détachant chaque syllabe comme si ça allait m'aider à y comprendre quoi que ce soit à ce qui se passait.

De toute façon l'instant n'était pas à me poser des questions pour tenter de comprendre ce qui se passait, mais plutôt à me sortir de cette situation étrange. Et comme j'étais encore entrain de parcourir de manière convulsive - il faut bien le reconnaître - la salle de bain du regard à la recherche d'une arme ou de quoi que ce soit qui aurait pu m'aider dans la position dans laquelle je me trouvais, mon attention fut attiré par la cuillère reposant au fond de mon grand pot de crème glacée.

Ce n'était peut-être pas l'arme idéale pour se défendre ni même faire peur à qui que ce soit, mais c'était mieux que rien. C'était, comme disait Robin dans "teen titan" un homme, une cuillère ou plutôt dirais-je une femme, une cuillère dans mon cas.

Je me saisissais donc de l'arme pour le moins inoffensive et le brandis devant moi en l'agitant nerveusement comme pour défier l'homme de s'approcher de moi.

-attention... je... je n'hésiterai pas à m'en servir, dis-je en sortant prudemment de ma baignoire sans quitter l'homme des yeux, me fichant pas mal de ma nudité.

Il ne m'en empêcha pas et resta tranquillement assis sur le rebord de ma baignoire, me reluquant sans gêne. Ses yeux vert hypnotiques avaient délaissés les miens pour s'attarder sur ma poitrine offert à son regard appréciateur avant de descendre sur mes courbes gracieuse et encore plus bas. Et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais a ce moment précis je regretais le fait de ne pas avoir de poil. Mon maillot était complètement imberbe.
En effet je me rasais souvent le mont de Venus, supportant très mal les poils, mais là je n'aurais pas été contre le fait qu'ils repoussent d'un coup, histoire de me sentir moins... nu. C'était vraiment ridicule de ma part de penser à pareil détail en de tel circonstances, toutefois je ne pouvais pas m'en empêcher.

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