CHAPITRE 10.

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『CHAPITRE DIX』

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CHAPITRE DIX

- Restrictions problématiques -
(musique en média)

[ale]

La chemise imbibée de sang me regarde en me suppliant de la nettoyer. Je rêverais de lui certifier qu'il s'agit là de mes pertes féminines et non du sang d'un homme dont sa mort n'a de sens.

Je soupire et saisit la partie indemne entre mes doigts ; le sang a enfin séché pour mon plus grand bonheur. Préparant une bassine d'eau froide dans la salle d'eau, je fouille dans le placard de la chambre pour y trouver un grattoir.

Le vêtement baigne dans le liquide transparent qui prend rapidement une pigmentation rose. L'odeur rouilleuse du sang remonte dans mon nez lorsque je me m'assoie sur mes talons et que je frotte. Grâce au génie de la demi queue, mes cheveux ne trempent pas dans le mélange pourrit.

Il ne manquerait plus que ma tignasse soit imprégnée du sang d'un pasteur suicidaire qui coupe des pieds de chaises, et qui me prends pour sa maitresse, dans un jeu sexuel assez louche.

Je continue de faire disparaitre les tâches immondes quand j'entends la sonnante des pas qui s'arrête pile face à ma porte.

Il est là, le Caporal-chef-tous-les-surnoms-lui-vont-bien-tant-qu'ils-sont-des-piques-à-son-image, appuyé contre l'encadrement.

Dommage nabot tu ne m'auras pas deux fois.

Je lâche la brosse et écrase mes paumes contre mes cuisses, me demandant ce qu'il peut bien faire ici. Son corps s'avance dans la chambre et mes yeux divaguent de haut en bas de son corps.

Ça alors, il est vraiment petit.

Ses yeux d'un gris clair (ce qui n'est pas habituel chez lui), m'épient avec une désinvolture peu commune. Unique, dirais-je si j'étais honnête avec moi-même.

Il observe les lieux qu'il doit de toute évidence connaître.

Que me vaut le plaisir de votre visite, Caporal-chef-Livai ?

Ma tendance à passer du tutoiement au vouvoiement avec lui le déconcerte et l'agace même s'il le masque, j'ai appris ça assez vite en sa présence.

Cette chambre appartient à Mike, n'en fait pas d'elle la tienne.

Je souris avec légèreté. Alors c'est pour ça qu'il est entré comme un taré dans la pièce ? Il doit pourtant savoir que son camarade est mort ; aurait-il un problème avec la mort ou simplement moi ?

À moins qu'il soit atteint d'une variante cérébrale qui lui fait illusionner que nous nous situons dans un conte de fées, les cadavres ne reviennent pas à la fin. Et contrairement à ce qu'a pu nous dire les adultes lorsque nous n'étions que des bambins agaçant avec des tendances vomitives irrépressibles, les corps sans âme ça pue.

Double-edged rivalryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant