CHAPITRE 37.

405 31 27
                                    

『CHAPITRE TRENTE SEPT』

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

CHAPITRE TRENTE SEPT

- Papa a menti -
(musique en média)

841. Hiver
Mahr : Revelio

[alélrisa]

La porte claqua derrière moi quand j'annonçais, d'une fois bien trop forte :

–  Je suis rentrée !

J'entendis le hoquet de surprise de ma mère avant de la voir. Accoudée à la rambarde, la main sur le cœur, elle se força à sourire.

Elle aimait bien ça ma mère, observer le monde. Mais toujours de loin. Parce que s'en rapprocher, c'était enfreindre les règles. Et elles me faisaient peur à moi aussi, ces règles. Elles nous emprisonnaient et en rendaient plus d'un fou, mais au fond, nous le méritions... Pas vrai ? Notre peuple avait tant détruit, alors nous devions à présent en pâtir pour les erreurs de nos prédécesseurs. Ils avaient fait le mal, des années durant, alors leur descendance en paierait le prix fort.

Après tout, nous ne vivions pas si mal ici. Les délimitations marquaient en effet les limites de notre existence, mais nous avions encore le mérite d'être vivant.

Comme des bêtes en cage.

Je fis taire la voix dans ma tête. Elle revenait de plus en plus souvent, s'insinuant et pervertissant mon esprit. Sauf que la vie me souriait, je n'avais pas de raison de douter.

–  Tu as parlé à ta professeure ? demanda-t-elle en me déposant un baiser sur la joue.

Je laissais glisser la bandoulière de mon sac en soupirant.

–  Elle m'a dit que je ne rattraperais pas le devoir, qu'une Éldienne devait se présenter à chaque examen, sinon, c'était le zéro assuré.

Les yeux de ma mère se gorgèrent d'une émotion qu'on ne voyait pas souvent par ici. Pas souvent, sauf dans leurs yeux à eux : les révoltés. Notre politique ne lui plaisait pas, à ma mère. Elle les détestait, même si au fond, elle ne l'avait jamais dit. Je le sentais, à chaque fois que nous nous approchions des grilles, elle leur en voulait.

Au début, j'avais pensé que sa colère se dirigeait vers nos ancêtres, ceux qui avaient réduit bien des peuples à néant. Plus tard, j'ai compris qu'il n'en était rien. Sa rancœur allait aux Mahrs, à ceux qui nous enfermaient. Pourtant, jamais elle ne les regardait dans les yeux. Sa haine était enfouie dans son cœur, là où personne ne la verrait. Elle m'effrayait parfois, ma mère.

Mon père, lui disait que ce système était juste et que songer à le changer était un déshonneur. C'était ainsi que la paix allait être préservée. Maman ne disait rien, elle ne rétorquait rien, mais au fond, je le voyais. Elle le criait à chaque fois que sa fourchette raclait sur son assiette, à chaque fois qu'elle mâchait lentement en écoutant mon père parler. Elle n'avait juste pas la force de se battre.

Double-edged rivalryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant