CHAPITRE 28.

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『CHAPITRE VINGT HUIT』

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CHAPITRE VINGT HUIT

- Autre monde -
(musique en média)

[livai]

       Stylo à encre en mains, je rédige la première partie du long rapport que je me dois de rendre à Erwin.

Les mots défilent sous mes yeux et après avoir terminé la longue tirade sur la phase "Kenny", je relate les événements de la veille. Ceux du couronnement, ceux du bal.
Ma bouche s'écrase contre la sienne.

Les observations que j'ai pu faire.
Deux prunelles dorées font dilater les miennes.

Le comportement des invités qui auraient pu me paraître suspicieux.
L'incompréhension sur son visage, son regard cherche celui de l'homme qui la déteste.

Non, merde. Je n'arrive pas à me concentrer.

Je passe une main sur mon front en soupirant. Rien, je n'ai strictement rien retenu de ce bal, rien qui ne puisse apparaître sur un rapport. Les seuls souvenirs que j'ai pourraient se raconter sur des pages de journal intime.

« Je t'en supplie, dit moi que tu ressens ça toi aussi »

Pendant des semaines, je me suis persuadée que ma colère résultait seulement de ma haine contre elle.

Hier soir, j'ai compris que j'avais tort. Je me suis foiré en beauté oui.

Mon courroux se déchaînait aussi parce que je renfrognais l'idée de la désirer.

La nuit dernière, je pensais lui dévoiler ma haine, or, il ne s'est agi là que d'une affligeante luxure.

Je ne regrette rien, si ce n'est de m'être menti à moi-même ainsi. De ne pas avoir vu l'envergure de mes émotions avant. Je ne saurais jamais si ceci aurait empêché cela, mais je ne me serais pas retrouvé au pied du mur, ça, c'est une certitude.

Le brouillard s'est levé d'un coup franc et ne m'a laissé que quelques secondes pour pouvoir digérer ce que je venais de comprendre. Je n'ai eu que deux options : fuir ou rester. Faire comme si ce que je venais de faire n'avait été qu'une grossière erreur ; ou rester et reconnaître la situation, peu importe où elle nous mènera.

Je ne suis jamais allé à l'encontre de mes sentiments tant qu'il ne mettait pas en péril mon devoir. Et malgré la situation, je ne suis pas allé à l'encontre de ce principe.

J'ai toujours été franc vis-à-vis de ma haine pour elle, alors il en va de même pour l'envie que j'ai éprouvé à ce moment-là.

Avant-hier soir, cette possibilité ne faisait pas partie de moi. Pas consciemment en tout cas ; et je serais prêt à parier qu'elle s'imaginait que ce désir me dégoûterait, qu'il m'aurait laissé tant perplexe en compte tenu de la haine que j'éprouve pour elle, que j'aurais trouvé le moyen pour lui rejeter la faute dessus.

Double-edged rivalryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant