CHAPITRE 34.

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『CHAPITRE TRENTE QUATRE』

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CHAPITRE TRENTE QUATRE

- La couleur du traitre -
(musique en média)

[ale]

Le tonnerre gronde, ou peut-être que c'est ma tête qui est sur le point d'exploser. Ses yeux, d'un bleu à me transpercer l'âme, me donnent la nausée. Je sens le poids de mon corps s'abattre sur moi ; il est trop lourd et pourtant, je ne peux pas me permettre de le laisser franchir. Ce prénom sur ses lèvres. Mon prénom.

J'aimerai mieux me cogner la tête et faire comme si de rien n'était. Sauf que je n'ai plus le choix, je ne suis plus en mesure de reculer. Et je le suis encore moins lorsque la voix de Caporal claque l'air :

–  C'est quoi ce merdier, Ale ?

Un rire. Le mien ou le sien ? Il n'a jamais été question de démêler le vrai du faux entre Sieg et moi. Il n'y a plus que ces non-dits : ceux que j'ai fuis, ceux qui ont fui. Il fait froid, un froid à glacer le sang, un froid qui me fait claquer des dents.

–  "Ale", sérieusement ? ironise-t-il. Tu penses vraiment pouvoir te cacher en retirant quelques lettres de ton prénom ? Bon Dieu, qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?

Je ne me cache pas, c'est même tout le contraire, je me montre enfin. J'ai dévoilé le pire de mon âme, les plus abominable de ses penchants. J'ai souri devant des morts, rit de la peur des autres.

–  Je t'ai connu bien plus docile, s'ennuie-t-il.

La lumière des torches se reflète sur son visage. Il a laissé pousser ses cheveux, sa barbe. Je pourrais le vomir, mais je suis à la tête de ce groupe et une fois de plus, j'ai ce qui leur fait défaut : la connaissance.

La tension est palpable dans l'air, les explications sont attendues, pourtant, je suis incapable d'ouvrir la bouche. Je n'étais pas prête, pas à que tout cela soit réel.

Mais je ne le serais jamais, après tout.

Je reconnais les visages qui se dessinent sous ces deux capuches. Les tireurs. Mon cœur s'emballe. Ils ne devraient pas être ici, mais à l'autre bout du monde, là où la guerre ne fait rage qu'en silence. Sieg, c'est cet enfoiré qui l'a ramené ici.

–  Regarde-toi. À qui crois-tu prouver quoi que ce soit ? Ils n'ont aucune idée de ce qui se passe n'est-ce pas ? Ces gens ne connaissent rien de toi, Alélrisa. J'ai entendu des choses sur toi, tu es une meurtrière, un danger et tu es plutôt audacieuse si j'en crois le rapport de ton procès.

Il marque une pause, arque un sourcil.

–  J'ai été plutôt surpris, je dois l'avouer. Je préférai presque la femme que tu es devenue.

« Les temps changent, mais tu es toujours aussi prévisible, Alélrisa »

Si tout mon corps n'était pas tendu comme un arc, j'aurais pu rire. Malgré ça, je tranche :

Double-edged rivalryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant