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J'ai déjà été en couple autrefois.

Il y a deux trois ans environ.

C'était la relation la plus saine que j'ai eu, jusqu'à ce que je commence à accepter certaines choses que je ne devrai normalement pas accepter.

On n'a jamais été amis lui et moi, on s'est directement tourné autour. Au départ, j'avais cru que c'était normal. Mais quand je me suis rendue compte qu'on était allé trop vite, il était déjà trop tard. La bêtise, et plus tard, la haine avaient déjà pris possession de mon corps.

A 15-16 ans on est bête, on manque encore de maturité, on accepte sans comprendre le fond de la question, on pense être réellement amoureux et donc on laisse tout passer, par Amour, soit disant. On est si manipulable à cet âge-là. Et encore à mon âge aujourd'hui.

Ça a commencé par des « non aujourd'hui je ne peux pas, je dois aider mes parents pour le garage ».
Ça a continué par des « tu devrais copier le style de Linda, elle s'habille super bien comparé à toi ».
Et ça s'est fini par des « je te trompe depuis le premier jour où je t'ai vu. Je regardai, je pensais, j'envoyais et surtout je couchais avec une autre, Linda ».

Je ne sais pas ce qui m'a fait le plus mal, la tromperie ou la trahison. Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est qu'à partir de ce moment, j'étais devenue la pire version de moi-même. Après l'épisode avec mon père beau-père, je pensais qu'il représentait mon second souffle, la bulle d'air sous l'eau profonde et froide. Mais la bulle a éclaté et je me suis noyée dans le bleu sombre de la nuit.

J'étais, on va dire, méconnaissable. J'avais beaucoup de copines, et du jour au lendemain, il ne m'en restait que 3. Je n'ai jamais compris pourquoi on te lâchait comme ça du jour au lendemain. Je trouve ça très stupide, mais bon, tu sais à qui faire confiance dorénavant.

J'ai commencé à me détacher un peu de tout, et rentrer parfois déchirée. Personne le savait, sauf peut-être un de mes frères, celui juste avant moi. Il voyait que je n'étais pas normale lorsque je rentrais, ça lui arrivait de venir me chercher aux peu de fêtes où j'étais encore invitée. J'avais beau essayer de paraître naturelle, l'odeur et mes paroles me trahissaient toujours.

J'ai eu une chute sur le plan scolaire, un moment même je n'y allait presque plus. Mes parents ne le savaient pas. J'errais juste dans les rues ou sinon j'étais chez l'une de mes amies les plus proches, à souffrir le martyre et à pleurer comme la merde que j'étais.

Les erreurs d'une personne te pénalisent toi alors que tu n'as rien fait pour mériter ça. C'est quand même hallucinant, l'humain est étrange. J'ai peur.

Je haïssais les hommes, de tout mon être, ceux de ma famille, mon entourage, mes potentiels flirts. J'étais devenue la plus grosse connasse et j'étais contente, car c'était pour moi le seul truc vrai dans ma misérable et chaotique vie.

J'aimais faire souffrir, car tout le monde devait ressentir le mal que j'ai ressenti au plus profond de moi.
Mes rires étaient l'expression de mon mal être, leur haine était le reflet de mes rires. C'était ce fameux cercle vicieux.

J'avais hérité du surnom de petasse sans coeur, j'en rigolais car c'était vrai d'un côté. De l'autre, je rigolais car c'est fascinant de voir comment le discours des gens peuvent changer sur une personne -sur la femme- lorsqu'elle n'agit et réagit que comme la majorité des hommes le font. Monde de merde, aucune cohérence...

Puis un jour tu te poses, tu te demandes si la vie doit elle vraiment ressembler à ça, dois-tu subir constamment les actes posés par autrui? dois-tu être le reflet des paroles qu'ils ont eu à ton égard? Pourquoi leur donner raison? Parce que tu sais que tout ça ce n'est pas toi mais plutôt le fruit de leur méchanceté.

africa | centineo/bakerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant