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Je sors du lycée après avoir saluer mes potes. Noah m'avait proposé de me ramener mais j'avais « gentiment » refusé, il l'a prit un peu mal mais à finalement dit ok.
En ce qui concerne la fin du restaurant, j'ai fait comme si de rien n'était et ait continué à manger en silence. Plusieurs personnes ont essayé de me sortir les mots de la bouche mais en vain.

J'étais partagée entre le fait de croire en ce qu'elle disait et de faire abstraction de ça. J'essaye tant bien que mal de me dire que c'était dans le but de se faire voir mais une petite, minuscule petite voix en moi me disait de faire gaffe.

Je souffle et entre dans la voiture.

« — Vous avez passé une bonne journée Charlie?

— J'en ai connue des meilleures à vrai dire. Et toi donc, qu'as-tu fait?

— Et bien je suis resté non loin de votre lycée, à suivre mon cours en ligne.

— Quelles études fais-tu?

— Je suis en design.

— Sérieusement? Après le bac je veux également faire du design.

— Voyez-vous ça, c'est tellement rare que des personnes veulent suivre cette voie. Ça me surprend. En plus, ça nous fait un point en commun, je souris timidement.

— Effectivement, cela nous fait un point commun. Pourrais-tu me parler de ce que tu fais dans cette formation? »

Nous avons continué, tout le long du trajet à parler principalement de la formation mais aussi ce qu'il aimait faire à côté. Tennis, football, lives twitch. Nous avons également découvert de nouveaux points communs; autant qu'avec Noah, ça me fait rire.

En parlant de ce dernier, il n'a pas arrêté de m'envoyer des messages, j'ai décidé de le mettre en mode ne pas déranger, flemme qu'il continue à me saouler.

J'ai préféré, après avoir souhaité une bonne fin de journée à Isaiah, aller voir ma mère qui s'était apparemment enfermée dans la chambre toute la journée.

Elle était allongée sur son lit, l'air fatiguée, comme une momie. J'étais rentrée doucement, elle ne m'avait pas entendue. Et plus je me rapprochais, plus je voyais les yeux rouges de ma mère, ses joues décorées par des perles d'eau.

Je pose doucement mon sac et m'allonge à ses côtés. Au moment où nos peaux rentrent en contact, elle me serre fortement.

« — Je suis terriblement désolée ma fille. Pardonne-moi.

— Maman, je t'ai déjà pardonné, ne pleure plus s'il-te-plaît.

— Mes erreurs retombent sur toi, pardonne-moi, répète-t-elle. »

Ma mère est une personne qui ne pleure pas. Jamais. Si elle pleure, c'est qu'elle est arrivée à un stade où elle ne peut plus contrôler. Je ne l'ai jamais vu comme ça, sauf le jour où j'ai su pour mon père. C'est une femme forte, toujours le sens froid, mais quand elle craque, je vois à quel point elle est fragile...

Je la sers fort dans mes bras, jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

18h, la porte d'entrée claque, signe que mon père était rentré. Je descends par la suite.

« — Bonsoir ma puce, comment tu vas?

— Bonsoir, je vais bien, tu devrais aller voir maman, il arrête tout mouvement, elle n'est pas bien depuis hier soir, tu devrais parler avec elle.

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce que c'est ainsi, ta mère a mis en danger notre famille.  Je n'ai rien à lui dire.

africa | centineo/bakerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant