Azalée
Ses mots me heurtent en pleine tête, comme si le fait que quelqu'un le prononce sans pour autant m'enfoncer dans ma douleur me faisait prendre conscience que, effectivement ça va pas du tout. Je m'accroche au lavabo quand je cille dangereusement.
Il pose sa main gauche sur mon bras pour s'assurer que je vais bien. Le froid de sa bague me fait frissonner. Je reviens à moi, essuie mes larmes qui coulent sur mon visage, pour la énième fois, et je me libère de sa poigne.
Je sais qu'il veut continuer de parler, de ça, mais mon cœur ne le supporterait pas alors je me redresse et quitte la pièce, je me tourne vers lui quand je passe la porte de la salle de bain :
-Une fleur a besoin de soleil même si son cœur saigne elle se relèvera.
Encore une métaphore sur mon prénom. Mon père m'a appelé comme ça car il aimait les fleurs plus que tout au monde. Plus que ma mère c'est pour dire, et pourtant l'amour qu'il lui porte est si sain et doux que je pourrai mourir pour vivre un amour pareil, sans la fin bien entendu. Mais le principe est là.
Ezio me sourit tendrement l'espace d'un instant puis je disparais dans le salon. Quand je fais irruption dans la pièce tous les regards se posent sur moi, j'en reconnais un depuis le canapé où il se tient qui me réchauffe le cœur, Lily.
Elle est épuisée mais elle trouve la force de m'ouvrir ses bras pour que j'y plonge.
-Mon ange, souffle-t-elle en embrassant mes cheveux.
Je la serre dans mes bras, après tout j'ai bien failli la perdre. Et tout ça par ma faute. Si Ezio finit par apprendre qu'Andreas était là je pense qu'il m'en colle une dans le front.
-Comment tu te sens ?, lui demande la jeune femme de tout à l'heure.
-Bien Daisy, ça va vraiment. Et c'est grâce à toi, merci.
La dite Daisy se penche vers elle et lui dépose un baiser sur le front. Elle se racle la gorge puis se tourne vers moi. Ezio entre à son tour dans le salon.
-Vous avez tout vérifier ? demande-t-il à ses hommes.
Ils hochent tous la tête.
-Pas de visage, ni de nom chef.
Ses yeux bleus percutent les miens puis il répond à son homme de main :
-On finira par le retrouver.
*
Deux jours plus tard, chez Lisandro à la coloc, 12h35.
-J'ai faiiiimmmm.
La voix de Livio nous parvient depuis le salon où il est affalé comme une larve sur le canapé.
-Viens cuisiner ! lui hurle Angelo.
J'aide ce dernier à préparer des lasagnes. Il ne le sait pas encore mais c'est un de mes plats préféré et je compte bien engloutir tout le plat quand on aura terminer.
La sonnette de la maison retentit. Lisandro part ouvrir. Quand j'entends des aboiements depuis l'entrée mon cœur se remplit de joie. Lou est là. Je passe la tête par la porte de la cuisine, elle porte une salopette ample et blanche. Ses bijoux teintent quand elle marche. Elle retire ses converses et les laisse dans l'entrée à côté des miennes.
Lisandro lui tend une paire de chaussons qu'elle enfile pendant qu'elle défait la laisse de son chiot. Aussi libre que l'air il se met à courir partout, reniflant tout ce qu'il trouve. Quant il tombe sur ma veste en jean étendue sur le fauteuil il se met à aboyer comme un fou. Sa tête fait la girouette et je me demande même si elle ne va pas finir par se décrocher.
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Crois moi
RomanceTiraillée depuis bientôt 2 ans elle saute enfin le pas. Arrivée devant le poste de police n'est pas une mince affaire. Ses pieds la mènent là-bas mais son cerveau lui hurle de retourner à la maison et de continuer sa vie comme elle est. Mais voilà...