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Azalée

Effectivement il n'a pas menti, me voici assise au fond de l'amphithéâtre d'histoire contemporaine. A mes côtés se trouvent Lisandro et Zinnia. Mon cœur se serre dès que j'entends un bruit qui ne me semble pas normal. Mon cerveau est en alerte à chaque seconde de ma journée.

Lisandro dans les pattes depuis que je suis partie de la maison.

-Concentre toi, me chuchote-t-il en attrapant mon poignet pour le poser sur la table.

Je me ronge les ongles depuis que j'ai passé les portes de l'amphithéâtre. Il est blindé d'étudiants, ce qui est le but me diriez vous mais d'habitude nous ne sommes pas autant. Je me sens mal.

J'ai besoin de respirer.

Je me lève avant de revenir sur ma décision, et je dévale les marches une à une avant d'arriver en bas de la salle énorme. Je me sens toute petite face aux regards qui pèsent sur moi. J'aurais mieux fait de continuer d'étouffer sur ma chaise.

De là où je me tiens j'essaie de repérer les yeux de Lisandro mais il semble être concentré sur une jolie blonde assise dans la rangée de chaises d'au-dessus. Les yeux de Zinnia percutent les miens, un maigre sourire éclaire son visage.

J'inspire et je m'apprête à quitter la pièce mais la mère de Lisandro, notre professeure, m'interpelle. Je ferme les yeux un instant avant de me retourner. Les étudiants sont en travaux de groupe et elle en profite pour me faire venir à elle.

Je lui souris timidement.

-Où vas-tu jeune fille ?

J'avale la bile qui remonte de mon estomac.

J'ai un mauvais pressentiment.

Comme si je devais fuir à tout instant, comme si au fond je savais qu'il ne fallait pas que je reste ici à ce moment précis.

Être au mauvais endroit au mauvais moment est la phrase la plus adéquate pour décrire la situation.

Ses yeux sondent les miens.

-Aux toilettes, j'articule non sans mal.

Elle acquiesce gentiment.

-Dépêche toi Azalée, mon fils à l'air d'être trop distrait quand tu n'es pas là pour le surveiller.

Je souris. Elle n'a pas totalement tort, même si à la base c'est son rôle à lui de veiller sur moi. Enfin celui qu'Ezio lui a assigné. En parlant du loup mon téléphone vibre dans ma poche arrière. Je sors pour aller aux toilettes et je décroche.

-Oui ?

-Azalée ? c'est moi, me dit-il.

Oui imbécile je sais que c'est toi ton nom s'affiche à l'écran quand tu m'appelles.

Sa voix rauque semble inquiète.

-Un problème ?

-T'es où là ?

Je ferme la porte des toilettes derrière moi.

-Sur le campus, pourquoi ?

Je l'entends parler à quelqu'un depuis l'autre bout du fil.

Mon cœur bat vite.

-Ezio il se passe quoi ? je demande.

La panique transperce ma voix.

-Lisandro est là ?

-Non.

Je l'entends jurer au téléphone.

Crois moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant