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Ezio

Mon sourire disparaît une fois que j'ai passé la porte qui mène à l'ascenseur.

J'ai peur.

J'ai peur qu'elle meurt alors qu'elle n'a qu'une envie c'est d'effectivement de mourir, tout ça à cause de mon connard de « frère ». Je la vois dans ses yeux cette détresse. Elle est comme ma sœur l'était avant elle. Elle se noie dans son propre malheur et pense pouvoir s'en sortir toute seule si elle ne dit rien à personne mais ça ne marche pas comme ça.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur une Olia surexcitée.

Mon cœur se répare un peu.

-Tonton !!

Sa voix d'ange ranime mon cœur.
Je souris et la prends dans mes bras.

-Comment tu vas ma princesse ?

-Troooooop biiiiiieeeeeen ! J'ai mangé un gâteau à l'école pour l'anniversaire de Margo et Thomas a dit que j'étais un gros caca alors je l'ai tapé.

Lily se tourne vers nous et fronce les sourcils.

-C'est qui ce Thomas ?

-Un copain de l'école.

Elle croise les bras.

-Un copain ? demande-t-elle dubitative.

-Arrête de t'inquiéter Lily..je souffle en chatouillant ma nièce.

Son rire résonne dans la pièce et redonne vie à cette maison plongée dans l'angoisse depuis le départ d'Azalée.

Je la repose par terre et elle fait l'avion en courant dans toute la maison, puis se rétracte quand elle se rappelle que c'est le papa d'Azalée qui lui a appris. Elle fait ça à chaque fois, comme si faire quelque chose qu'il lui a appris de son vivant crachait sur sa mort.

D'un coup elle s'assoit par terre, en tailleur et me regarde.

-Elle est où Azalée ?

L'angoisse retombe. Renaît. Tout devient sombre. Lily se racle la gorge.

-Ma chérie s'il te plaît...

Je me tourne vers elle, ses yeux sont tintés de larmes et elle fait tout son possible pour ne pas imploser devant tout le monde. Lisandro et Louise sont remontés. Ils assistent à cette scène, tapis dans l'ombre du couloir ce qui fait qu'Olia ne les voit pas.

-Mais ça fait longtemps !

-Écoutes ma prunelle..., je tente, Azalée est-

Mais un sanglot me coupe dans ma lancée. Lily a craqué.

-Je ne suis plus une enfant je veux savoir où est ma tata !

Je ferme les yeux.
Non mon ange tu ne veux pas le savoir.

-A l'hôpital entre la vie et la mort. Tu es certaine de ne plus vouloir être une enfant maintenant ?

Mon ton est beaucoup plus acerbe que je ne l'aurais voulu mais je n'ai pu m'empêcher de lui parler de la sorte. Et je le regrette aussitôt en apercevant des larmes pointer leur nez au coin de ses yeux. Je prends une grande inspiration avant de reposer ma nièce par terre. Elle me fait face, et soudain elle hurle :

-TU MENS !

Sa réponse me prend de cours et je ne sais quoi dire. Je reste là, penaud, à la regarder me crier dessus et me faire les pires reproches du monde mais quand elle dit :

-Tu l'as tué c'est ça ?

Du haut de ses huit ans elle peut dire ça de moi ? Mon cœur dégringole jusqu'à mes pieds. De quel droit elle peut se permettre de dire ça ?
J'ai mal au coeur soudainement. Mon sourire disparaît et seule la colère m'habite.

Crois moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant