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Azalée

21h30

-Des pâtes Aza ?

La question de Lou me tire hors de mes pensées. On est tous attablés chez Lily, à condition que ce soit Ezio qui nous ramènent à la résidence ce soir. Nous mangeons sur la table de la salle à manger, d'ici on peut voir Olia qui joue aux poupées sur le canapé. Elle semble morte de fatigue mais elle ne dit rien depuis que son tonton chéri s'est excusé.

Elle n'a rien dit à sa mère à propos de ça. Ce qui est étrange d'ailleurs.

J'acquiesce à l'attention de ma meilleure amie et lui tend mon assiette. Elo et elle sont revenues me voir après les cours, elles m'ont donné tout ce que j'avais manqué puis on a papoté en attendant Lily. Je ne leur ai rien dit de l'incident Ezio, et je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs. Mais ce type est effrayant alors je préfère tout garder pour moi à son sujet.

Histoire que si jamais il lui vient l'envie de buter quelqu'un se soit moi et seulement moi. Pendant la petite heure où nous sommes restés tous les deux il ne m'a pas requestionné sur Andreas et c'est mieux ainsi. Mon père n'a pas du leur dire de qui il s'agissait puisqu'il a demandé à Lisandro si ils avaient un nom. Étrange.

Lou me rend mon assiette pleine à craquer. Lisandro, qui se trouve à ma gauche voit bien que je ne compte pas manger tout ça alors il en prend la moitié dans son assiette. Lui aussi, depuis qu'il est revenu nous voir, ne fait que piailler.

Il est à claquer.

Ezio est assis en face de moi, à côté se tient Lily. De l'autre côte de Lisandro il y a Elo et en face d'elle il y a Lou. Et autour de nous se trouvent les hommes d'Ezio. Debout comme des piquets en plein milieu de la pièce à guetter nos moindre faits et gestes. Comme si le coupable se trouvait ici.

En parlant de ça Lily m'interpelle de sa voix douce et je comprends que quelques chose ne va pas. Elle se retourne vers sa fille pour s'assurer qu'elle ne peut nous entendre puis prend une grande inspiration.

-J'ai une mauvaise nouvelle Azalée.. commence-t-elle.

Je suis tout ouïe. Je sens le regard d'Ezio sur mon profil.

-Il a été vu en ville. Il est revenu mon ange c'est sûr et certain.

Ma fourchette percute mon assiette si fort qu'elle éclate par terre dans un bruit sourd.

La panique me gagne. J'ai envie de pleurer.

Lily se lève pour venir me prendre dans ses bras, mais je recule de ma chaise comme un robot. Les hommes autour de nous sont à l'affût. Lisandro m'appelle.

Mais ma vue est brouillée par les larmes qui dévalent mes joues. Des larmes de peur et d'angoisse.

Mon cœur bat si fort que je le sens résonner dans mes oreilles.

Je crois qu'Olia s'est approchée car je sens une petite main sur mon bras. J'entends Lily lui expliquer d'une manière pédagogique que je ne vais pas bien et que j'ai besoin d'un gros câlin. C'est ce que la petite fille fait. Elle monte sur mes cuisses et je ne sais pas par quelles forces j'arrive à la serrer contre moi. Mais je le fais quand même.

J'entends les filles paniquer. Elles parlent de la résidence. Du danger si j'y retourne.

Mes yeux se relèvent et percutent un regard glacial. Un regard qui me fait comprendre qu'il le retrouvera coûte que coûte. Parce que c'est son métier.

Je vois qu'il parle, ses lèvres remuent, mais aucun son ne parvient jusqu'à mes oreilles.

J'ai l'impression que tout se passe au ralenti.

Crois moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant