La Nouvelle Recrue

Chapitre 33

*1 an dans le passé*

Pdv Gabrielle

-C'est fini. 

-Excuse-moi?

-C'est terminé. J'en ai ras le bol d'être ton chien et de t'obéir au doigt et à l'œil. T/p est ma meilleure amie et je ne veux pas qu'elle souffre encore à cause de moi. Alors c'est fini. Je démissionne. Trouve-toi quelqu'un d'autre pour tes plans de merde.

-Tu as l'air bien sûre de toi Gabrielle. C'est vraiment ce que tu veux? Qui t'a aidée lorsque tu n'avais plus d'endroit où aller?! Qui t'as offert un toit pour dormir et de l'argent?! Pas elle! C'est MOI! Je crois que tu n'as pas bien capté. Tu me dois fidélité jusqu'à la fin de ta vie! C'est la moindre des choses pour ce que j'ai fait. 

-Tu m'as aidée juste pour avoir quelqu'un de proche d'elle pour te venger! Ça fait un an que je bosse pour toi alors c'est bon! J'ai payé ma dette. De toute façon j'ai déjà pris ma décision, je pars.

-Je sais que tu reviendras. Tu n'es rien sans moi. Comment tu vas faire pour trouver de l'argent? T'es déjà pas foutue de faire une petite mission qu'un gamin de trois ans pourrais faire et tu penses réussir dans la vie?! T'es vraiment trop naïve toi. Un conseil. Reste. Tu sais très bien que t'as besoin de moi, arrête de te voiler la face. Un chien n'est rien sans son maître. Qui s'occupe de lui? Qui le nourrit? Qui le loge? Son maître. Alors reste à ta place de clébard et obéis. 

-T'es complétement folle ma pauvre, va voir un psy. Tes histoires de vengeance te sont montées à la tête. Je ne t'appartient pas. 

Elle rit puis me fixe les sourcils froncés, un sourire collé au visage.

-Oh que si tu m'appartient. J'ai le droit de vie ou de mort sur chacun de mes petits toutous. Si l'un d'entre eux devient désobéissant ou turbulent, on le pique c'est aussi simple que ça. 

Ce qu'elle m'énerve. Je tourne les talons et quitte la base pour rentrer chez moi. Évidemment je n'ai pas d'argent sur moi. Qui c'est qui va rentrer à pied? C'est Gabi! Manquait plus que ça. J'en profite pour appeler T/p. Il faut que je lui dise, tout. Elle a toujours été là pour moi et tout ce que j'ai fait en échange c'est lui pourrir la vie. Elle mérite de savoir. Je compose son numéro mais remarque un bruit de pas derrière moi. C'est bizarre... La planque se trouve dans un vieux hangar, il ne devrait y avoir personne et ça m'étonnerai que l'autre folle m'ai suivie. Je me retourne pour voir qui c'est et aperçois Kenny. Putain qu'est-ce qu'il fout là lui?! J'accélère le pas et je vois qu'il accélère aussi alors je cours. En même temps, j'appelle ma meilleure amie. La présence de Kenny ne prédit rien de bon, surtout qu'il me suit. Il est bien plus rapide que moi alors il faut que je me dépêche de lui dire tout avant qu'il ne soit trop tard. Je vais à l'essentiel, m'excuse et lui dis de partir mais elle insiste pour avoir des explications. Je la comprends, c'est soudain mais c'est pour son bien et d'ici quelques secondes, Kenny m'aura rattrapée... J'espère qu'elle m'écoutera. Désolée d'avoir été une si mauvaise amie... Prend soin de toi... Kenny m'attrape le poignet, me faisant lâcher mon téléphone. Je manque de tomber tandis qu'il écrase mon portable avec le talon de ses horribles bottines. Je m'évanouie lorsqu'il m'assène un coup au niveau de la nuque et ne me réveille que plusieurs minutes plus tard. Je suis attachée sur une chaise dans une petite pièce. Il n'y a ni fenêtre, ni radiateur, ni bouche d'aération. Juste une porte en fer en face de moi. Je vois mon ex-patronne entrer, souriante. Qu'est-ce qu'elle a prévu encore celle-là.

-Tu pensais vraiment que j'allais te laisser partir et prendre le risque de perdre la cible? Voyons Gabrielle, je ne suis pas aussi bête que toi. 

-Tu ne sais rien faire par toi-même. Tu passes ton temps à envoyer des gens à ta place, comme Kenny tout à l'heure. Espèce de lâche.

-Et alors, qu'est-ce que ça fait? Je suis le maître et eux les esclaves. Je décide les ordres, ils les exécutent. Ce n'est pas compliqué.

-Tu vas trop loin. Il est temps que t'arrêtes. Ça va trop loin. J'ai accepté de t'aider parce que tu m'avais aidée mais il y a des limites. En plus, T/p ne mérite pas ça.

-Cette pétasse ne mérite pas ça?! Elle m'a tout pris. C'est elle la méchante dans l'histoire, pas moi. Je lui rend la pareille. Elle l'a cherché!

-C'était un accident. Elle n'est pas responsable de sa mort, tu le sais autant que moi.

-Si c'est sa faute! Sans elle, elle serait encore en vie à mes côtés! Tu sais ce que c'est de grandir sans mère?! 1 an! 1an que cette connasse lui a pris la vie!

-Elle a perdu autant que toi. Je te rappelle que son bébé est mort dans son ventre et que son mari a été assassiné.

-Ce n'est pas pareil. Elle devrait être reconnaissant de ne pas avoir un crapaud qui court partout. Ça c'est un cadeau. Moi, je veux qu'elle souffre. Comme j'ai souffert. Et pour ça, je vais ruiner sa vie, sa carrière et sa famille! À ton avis, comment a-t-il pu mourir? On appelle Papa et il vient à la rescousse. 

-T'es vraiment un monstre... 

-Merci du compliment. Assez parlé. Passons aux choses sérieuses.

Elle sort un petit couteau de sa poche et s'approche de moi. Elle pose la pointe aiguisée sur ma joue et trace un premier trait. Du sang commence à couler de la plaie. Deux, puis trois, quatre, cinq et finalement une quinzaine de coups plus tard, mon corps et en sang... Elle sort quelques instants de la pièce et revient avec un bidon orange. Qu'est-ce que c'- Non... Elle l'ouvre et en déverse le contenu à mes pieds et sur moi. De l'essence... Elle ne va quand même pas... 

-C'était un plaisir de travailler avec toi mais il est temps de se dire au revoir, dit-elle, une boîte d'allumettes dans la main. 

Elle en allume une et l'approche de mon visage puis tourne les talons, l'allumette toujours dans la main. Adossée au mur, son regard me fixe avant qu'elle ne la lance à mes pieds. Le feu prend à un vitesse incroyable et bientôt tout mon corps brûle. Je ne ressens plus rien, juste la douleur et la chaleur. Il n'a fallu que quelques minutes pour que ces sensations disparaissent. La seule chose dont je me souviens est le rire de cette femme, au loin...