La Nouvelle Recrue

Chapitre 35

-Je suis là, tout va bien. 

-Et Hange...

-Elle va bien, grâce à toi. Elle est restée au Bataillon car ses brûlures sont superficielles. Par contre, toi tu vas rester un peu à l'hôpital. Qu'est-ce qui t'as pris d'y retourner bon sang ?! Tu aurais pu crever !

-Il fallait que je récupère des papiers... Toutes les recherches allaient brûler...

-Ouais bah toi aussi t'as failli brûler donc revoit tes propriétés. T'as rien dans le cerveau ou quoi?!

À mes mots, elle rigole puis tousse plusieurs fois. Mais c'est pas possible ça, elle peut vraiment pas faire gaffe à sa putain de santé ?! Ma main attrape la sienne. Je peux sentir son regard sur moi mais je préfère ne pas la regarder, gêné. Un léger sourire se forme sur son visage et je crois l'entendre murmurer un "merci". 

-De rien.

On arrive à l'hôpital en cinq minutes. À peine le véhicule arrêté, une équipe vient et emmène T/p à l'intérieur du bâtiment. Je suis forcé de m'arrêter au bout d'un moment pour les laisser s'en occuper. Il ne me reste plus qu'à attendre en salle d'attente. Je ne connais que trop bien ce genre de situation. Ça arrivait tout le temps au début de la maladie de maman. Elle s'évanouissait et finissait à l'hôpital une fois par semaine, à tel point qu'ils ont fini par la garder. Ce n'est qu'après qu'ils ont découvert sa tumeur. Trop tard malheureusement... Quelques mois plus tôt et elle aurait peut être pu être sauvée...

J'attends environ une heure avant qu'un infirmier ne vienne me chercher. Entre temps, Maria, Erwin ainsi que les autres ploucs du Bataillon m'ont rejoins. J'ai du leur expliquer le lien entre T/p et moi. Évidemment il y a eu des remarques, par exemple "Ouais elle a été pistonnée en fait."; "Ya du favoritisme." 

-Mais puisque je vous dit que je ne l'avais pas reconnue au début! 

Certains ne m'ont pas cru. Tanpis pour eux. Maria et moi partons rejoindre T/p dans sa chambre. Elle est à présent parfaitement consciente. 

-Le médecin a dit que ce n'était rien de grave. Je m'en sors avec quelques brûlures et je risque d'avoir un bleu à la cheville pendant quelques jours. 

-Tant mieux chérie. J'ai eu tellement peur lorsque Livai m'a appelée pour m'informer de l'incendie. Heureusement qu'il était là, tu aurais pu y passer.

-Oui je sais je l'ai déjà remercié tout à l'heure. 

-Tu devrais être plus reconnaissante il t'a sauvé la vie quand même. Un "merci" ne suffit pas.

-C'est bien assez Maria ne t'inquiètes pas. 

-Comme tu veux. 

On reste jusqu'à l'heure de fin des visites. D'après le médecin, elle devrait sortir demain. Avec Maria, nous avons conclu que j'irais la chercher pour la ramener directement au Bataillon. Je rentre avec Erwin et Hange vu que je ne suis pas venu avec ma voiture.

-C'est quoi cette histoire d'amis proches, me demande l'autre tarée.

-Bah on se connaît c'est tout.

-Tu t'es bien caché de me le dire lorsque j'ai découvert son CV sur ton bureau. Il va y avoir plein de rumeur comme quoi tu l'aurais pistonnée, retorque Erwin.

-Je ne savais pas que c'était elle. La dernière fois qu'on s'est vu on était gosses. Et elle n'a plus le même nom de famille qu'à l'époque. 

-Ceci explique cela. Elle a de la chance de s'en être sortie, ça aurait pu être beaucoup plus grave.

-Tout est de ma faute-

-Je confirme.

-Livai, je pense qu'Hange s'en veut déjà beaucoup alors pas la peine d'en rajouter une couche.

-Tch.

-J'aurais dû mieux gérer les quantités, l'explosion aurait été moins grande.

-Tu n'aurais pas dû faire d'explosion DU TOUT. Surtout en intérieur. C'était irresponsable. Il aurait pu y avoir plus de blessés-

-Livai doucement.

-Fais plus attention la prochaine fois.

-Oui...

Le reste du trajet se fait dans le calme. Seule l'album de Queen dans la radio perturbe ce silence. Lorsque l'on arrive, nous repartons dans nos appartements respectifs.

*le lendemain*

Pdv T/p

La nuit fut longue: impossible de fermer l'œil avant quatre heures du mat, sans parler de tous les réveils. Finalement, je ne me suis pas rendormie après huit heure. Livai est censé venir me chercher vers dix heures à l'ouverture des visites. 

Une heure plus tard, une infirmière entre dans ma chambre pour m'apporter mes vêtements de la veille. 

-Je les ai lavés. Votre ami doit vous en ramener d'autres il me semble. 

-Merci beaucoup.

Bon bah je n'ai plus qu'à attendre. J'en profite pour scroller un peu sur Tik Tok. L'un d'entre eux attire mon attention: "Une explosion au Bataillon D'Exploration, un attentat?". C'est quoi encore ces conneries?! Un attentat? Sérieux?! Et puis quoi encore? 

-Salut toi. 

Je lève les yeux et découvre Livai dans l'encadrure de la porte, un bouquet de roses rouges à la main.

-Salut.

Il s'avance, referme la porte derrière lui et s'approche de mon lit.

-Ça va? me demande-t-il en déposant un baiser sur mon front. 

-Parfaitement et toi?

-Sérieusement?

-Oui je te jure.

-Je t'ai ramené des fringues. Ça peut t'être utile. 

Il me lance un sac à dos. Je l'ouvre et découvre la tenue qu'il m'a sélectionnée. C'est... comment dire... spécial... Il y a un ensemble en dentelle rouge, une robe au large décolletée noire qui m'arrive au milieu des cuisses et une paire d'escarpins noirs également. 

-C'est toi qui a choisi?

-Oui pourquoi? Ya un problème?

-Bah je pense que je vais être la meuf sortant d'un hôpital la mieux habillée de l'histoire. T'as choisi ce qui t'arrange. Genre les sous-vêtements t'aurais pu en prendre des basiques, noirs et un jean avec un t-shirt.

-J'ai pris ce qui m'a tapé dans l'œil. 

-Ouais c'est plutôt pour te rincer l'œil. 

-C'est peut être l'une des raisons aussi.

-De toute façon j'ai pas trop le choix c'est soit ça soit mon uniforme.

-Je pense que les bottes te feront mal à la cheville. Quel dommage franchement. 

-Les escarpins sont pires. 

-Ah euh...

-Allez sort faut que je m'habille.

-Tu vas mettre quoi du coup?

-Tu verras. Dehors.

*quinze minutes plus tard*

Je sors pour retrouver Livai dans le couloir.

-Je suis prête.

-Putain...

-Quoi? Je suis ridicule? C'est toi qui a choisi donc c'est ta faute.

-Non. Tu es... magnifique...

-Merci.

Nous partons au niveau de la réception pour que je puisse signer les derniers formulaires puis Livai me propose d'aller à un café pour prendre un petit déjeuner. Évidemment j'accepte. Je préfère largement un café et une viennoiserie qu'un yaourt bizarre avec une gelée au raisin.