La Nouvelle Recrue

Chapitre 26

-Livai...

-Qu'est-ce que tu fais là?

-J'avais juste besoin de prendre un peu l'air du coup je suis sortie et sans m'en rendre compte je me suis retrouvée ici. Et toi?

-Il fallait que je me calme un peu c'est tout. La plupart des gens ne se serraient pas aventurés à travers les arbres en pensant que c'est la fin du jardin. Plutôt futée c'est bien.

-Hum merci. Tu devrais retourner à la salle, c'est quand même toi qui gère la journée.

-À ce que je sache ils n'ont pas besoin de moi pour se bourrer la gueule alors je vais pouvoir rester quelques temps ici avec toi. Sauf si tu comptais t'enfuir bien sûr.

-hein? euh...

-Tant mieux j'en ai ras le bol d'être seul. Vu que ma mère n'est plus là, je n'ai pas vraiment de personne avec qui parler aujourd'hui.

-Je suis là si tu veux parler. Enfin je veux t'obliger à rien si tu veux pas me parler t'as le droit!!

Je baisse la tête, honteuse tandis qu'il rigole légèrement. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle! j'ai dû me tromper à son sujet, ça se voit qu'il se moque de moi. En même temps je le comprends, j'ai été ridicule. Voyant mon regard fuyant, il arrête et fais un pas vers moi, un petit sourire aux lèvres.

-Ne le prends pas mal T/p, je ne me moque pas de toi ne t'inquiètes pas. Je trouve juste ta réaction mignonne.

-Livai tu as bu?

-Juste 3 ou 4 verres de whisky avec une ou deux bières... c'est pas grand chose...

-Euh si, tu es saoul, tu devrais t'asseoir un peu. Je sais que tu dois être triste et c'est normal mais se réfugier dans l'alcool n'est pas une solution. 

-Alors c'est quoi la solution d'après toi?

-euh je pense que tu devrai trouver quelqu'un avec qui passer du temps pour te distraire. Pourquoi pas Hange? ou le Major Erwin?

-Pourquoi pas toi?

Je sursaute à ses paroles et le regarde dans les yeux. Il me fixe tout en s'approchant doucement pour ne laisser finalement qu'une quinzaine de centimètre entre nous et m'attrape le menton pour maintenir notre contact visuel. 

-Tu as perdu ta langue?

-L-Livai qu'est-ce que tu fais?

-Répond-moi... Tu veux passer du temps avec moi?

-Tu es mon patron Livai, je ne peux pas. 

-Et ton meilleur ami d'enfance donc tu peux. 

-Et si les autres l'apprennent au Bataillon? Je ne suis pas censée être amie avec mon patron. 

-Ça ne fais rien, tant mieux. 

-T'es désespérant... Faut te le dire dans quelle langue?

-Et toi?! Faut que je fasse quoi pour que tu comprennes?! 

-Pour que je comprenne quoi?

-À chaque fois que t'es dans les parages je stresse et je sais pas quoi faire. C'est comme ci à chaque fois que je te voyais mon cerveau cessait de fonctionner. C'était déjà ça quand on était petit. Le fait d'être près de toi me faisait me sentir bien et oublier tout mes soucis. J'ai besoin que tu restes... Tu ne veux pas que ça redevienne comme avant entre nous? Qu'on soit de nouveau proches comme on l'était...

-Livai je ne comprend pas... Qu'est-ce que tu veux dire...

Il baisse la tête et prend une grande inspiration avant de rire légèrement. Il relève le regard vers moi et me souris. 

-Et puis merde...

Il attrape mon visage en coupe avec ses mains et dépose ses lèvres délicatement sur les miennes. Aussitôt, une chaleur me parcours le corps. Je ne sens même plus la fraîcheur que procure l'ombre des arbres. Le monde autour de nous disparaît, nous laissant seuls. Au bout de quelques longues secondes, il décolle ses lèvres et soupire en baissant la tête. Je n'arrête pas de penser à ce qu'il a dit. Est ce qu'il..... m'aime? Non, ce n'est pas possible, il s'est lui même dit comme étant mon meilleur ami d'enfance. Mais ce baiser... Livai... Que suis-je pour toi... Ce dernier coupe le cours de mes pensées lorsqu'il ouvre la bouche pour parler. 

-Je suis désolé, j'aurais dû te demander l'autorisation avant...

Sur ces paroles, il tourne les talons et commence à sortir du kiosque en silence. Dans un élan, je le rejoins et attrape sa main pour qu'il s'arrête. 

-Ça... ne m'a pas dérangée... 

Je regarde sa réaction et le vois surpris, avant de me sourire. De sa main droite, il remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et dépose un délicat baiser sur mon front. Puis, il continue à marcher tout en gardant ma main serrée dans la sienne. Un silence s'installe qu'aucun d'entre nous n'ose briser. On remonte le jardin jusqu'à la salle. Tout le monde est rentré à l'intérieur sauf Léa qui semble attendre Livai. Elle semble soulagée de le voir ais fronce les sourcils lorsqu'elle remarque nos mains qui sont toujours accrochées l'un à l'autre. 

Pdv Livai

-Livai, faut qu'on parle. Je dois te donner la lettre.

-Léa tu vois pas que je suis occupé?! La lettre peut attendre.

-Justement. Non. C'est important.

Elle regarde T/p puis me refixe le regard grave. 

-Ok je vais la lire ta lettre mais après tu me fous la paix. 

T/p lâche ma main et me dit qu'elle va rejoindre sa mère à l'intérieur. Je suis donc seul avec Léa sur la terrasse. Elle ouvre son sac à main et en sort une enveloppe qu'elle me tend. Je la prends et l'ouvre pour en sortir une feuille de papier. Je la lis silencieusement:

"Mon cher Livai,

Léa ce tient en ce moment même à côté de moi. Je profite de ces dernières paroles pour te confier la raison pour laquelle j'ai fait en sorte que tu ne vois plus T/p. Comme tu as dû en entendre parler, T/p s'est mariée il y a de ça deux ans et demi à Marco Bott. Elle était même enceinte de lui lorsqu'il fut assassiné par ton oncle. Après ça, je me suis dis qu'il fallait à tout prix que vous ne vous voyiez pas car depuis petits vous êtes très proche. Maria n'est pas au courant et j'avais peur que si elles l'apprenaient, ça causerait encore plus de tord à leur famille. Je suis désolée si souvent tu t'es demandé pourquoi on les voyait moins souvent mais c'était pour leur bien. Kenny est de notre famille et en tant que famille ses actes ont des conséquences sur nous aussi. J'espère que tu comprendras que tout ce que j'ai fais c'était pour notre bien à tous. Cette famille a déjà été assez blessé par les Ackerman. Je pense qu'il est temps qu'on sorte de leur vie pour ne pas faire d'autres dégâts. Tu n'as pas à t'en vouloir Livai alors fais toi d'autres amis et essaye de profiter de la vie. Sache que je t'aimerais toujours mon fils et que je t'observerai depuis là-haut. 

Je t'aime,

Maman"