Dans sa vie il ne gère plus grand chose. Enfin ça, Jisung essaie de ne pas se l'avouer. Pourtant c'est la réalité. Quand les souvenirs affluent et que ses émotions deviennent incontrôlables, tout explose.
Et Minho est bien l'une des seules personne...
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Séoul, Samedi 30 mai, 04 : 12
Changbin a à peine le temps de rejoindre son groupe d'amis, qu'il voit Hyunjin et Jeongin s'éclipser dans un coin reculé. Il souffle, dépassé par les évènements précédant et blessé par ce qu'il voit. Agacé contre son propre comportement aussi. Son sang chauffe dans ses veines. Il essaie de se canaliser mais l'alcool qui coule en lui et la musique criarde ne l'aide pas à apaiser ses émotions ravageuses. Ça le brûle de l'intérieur. Alors quand Felix, totalement ivre, fait remarquer que les deux ont disparu d'une manière bien suspicieuse, s'en est trop pour le noiraud.
— C'est sûr qu'ils vont aller se rouler un patin là. Y a trop de tension entre eux depuis le début de la soirée, ils sont pas discrets.
Il ne croit pas si bien dire.
— Hyunjin est pas hétéro ? questionne Jeongyeon encore sobre.
Changbin se lève d'un bon, en ayant assez entendu. S'il ne sort pas d'ici tout de suite, la rage va le consumer. Il attrape donc ses affaires qui traînent encore sur une des banquettes et disparaît dans un coup de vent. Ses amis ont comme une impression de déjà-vu, ils ne comprennent pas ses agissements ces derniers temps. Sauf que cette fois-ci, Seungmin est présent. Et lui, il sait. Instantanément il quitte sa chaise, laissant son verre à moitié entamé sur la table, partant rejoindre le rappeur.
Celui-ci est déjà loin, devant la porte de l'établissement, prêt à se faire happer par le froid de la nuit. Mais avant de s'enfuir totalement, il fait un geste. Une simple contraction de ses muscles, le mouvement banal d'une de son articulation. Chose qu'il regrette instantanément. Sa tête pivote vers la droite et il peut apercevoir non loin, Hyunjin et Jeongin s'embrasser dans un couloir sombre. C'est flou, ses yeux ne peuvent pas dire avec certitudes que se sont eux mais son esprit, lui, crie qu'il ne se trompe pas sur l'identité des deux jeunes hommes.
Alors son souffle se bloque. Sa cage thoracique refuse de se lever et de s'abaisser de nouveau. Ses pieds, pris de panique, s'activent tout seuls et le précipitent dans l'obscurité du soir. Plus de lumières colorées, plus de basses affolées, seulement les grillons qui chantent timidement et le réverbère jaune à l'entrée.
Il n'y a quasiment personne à l'extérieur, les quelques jeunes qui ont décidé de prendre l'air — autre part que sur la terrasse de la boîte — se trouvent assis sur les carrées d'herbes un peu plus loin. Seul le videur qui patiente dans le silence peut entendre la respiration saccadée de Changbin. Puis la porte s'ouvre une deuxième fois dans un fracas, laissant apparaître Seungmin, paniqué. Quand ses yeux trouvent l'objet de son inquiétude, son air affolé se fait instantanément plus doux et rassurant. Sans attendre, il s'élance vers le plus petit et l'enferme de ses bras chauds, contrastant avec le vent qui semble glacial à présent.
