Dans sa vie il ne gère plus grand chose. Enfin ça, Jisung essaie de ne pas se l'avouer. Pourtant c'est la réalité. Quand les souvenirs affluent et que ses émotions deviennent incontrôlables, tout explose.
Et Minho est bien l'une des seules personne...
Ce chapitre explique plus en détail le début d'amitié entre Jisung, Jeongin et Seungmin, mentionné dans le chapitre 4.
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Dire que j'étais cent pour cent confiant vis à vis de la connerie qu'on s'apprêtait à faire serait mentir. En réalité, j'avais même un léger mal de ventre qui commençait à pointer le bout de son nez. Pourtant je n'en montrais rien, je ne voulais pas passer pour la mauviette du groupe.
Devant moi se tenait Jeongin, devant la grille verte décrépie de notre lycée, en train de sautiller sur place, comme s'il s'échauffait pour un match de boxe. C'est à cause de lui qu'on était là. En même temps, qui d'autre m'aurait harcelé pour débarquer ici, en pleine nuit? Certainement pas Seungmin qui se trouvait lui aussi devant les barreaux froids, immobile cependant.
On était trois pauvres imbéciles, à analyser l'obstacle qui nous faisait face, réfléchissant à la meilleure façon de le franchir sans finir empalés sur les piques métalliques qui ornaient le haut du portail. Jeongin était persuadé que l'escalader constituait une tâche relativement simple, c'est pour ça qu'il s'agitait devant la grille comme un petit chien nerveux. Seungmin, lui, défendait l'idée qu'on devait essayer de crocheter la serrure, c'était plus discret et moins dangereux. Je ne savais pas lequel avait les pires idées entre les deux, tout ce dont j'étais conscient, c'était le froid qui commençait à congeler le bout de mes doigts et la pointe de mon nez. Malgré ma doudoune, ce début de mois de novembre ne manquait pas de me faire frissonner et je n'avais qu'une envie, retourner au chaud dans mon lit, pour m'enrouler dans ma couette épaisse.
— Putain Jeongin, descends de là !
Trop tard, ce dernier était suspendu, tandis que Seungmin mêlait ses paroles dans des cris chuchotés. L'acrobate rigolait, la semelle de ses chaussures grinçant contre les cylindres de fer glacé. Ni une, ni deux, il se laissa tomber de l'autre côté, dérapant sur le gravier qui crissa sous sa chute. Le plus grand pesta contre lui, répétant que bidouiller la serrure aurait été une meilleure idée, puis il tourna son regard vers moi et m'analysa quelque seconde.
Ses yeux me scrutaient d'un air étrange et cela eut le don de me mettre mal à l'aise. Je n'étais pas très proche de Seungmin en réalité, voire même pas du tout. On ne se détestait pas, on ne s'aimait pas,on était simplement des camarades de classe. Moi j'étais ami avec Jeongin, c'est tout, mais ce dernier avait eu la bonne idée de nous embrigader tous les deux pour l'accompagner dans sa petite escapade nocturne. Son excuse pour expliquer notre présence mutuelle avait évidemment été: "plus on est de fous plus on rit.", ce qui semblait être sa philosophie de vie vu le nombre de fois qu'il me l'avait répété en quelques semaines.
J'avais beau connaître Jeongin depuis seulement juillet, j'avais réussi à le cerner rapidement, lui et ses cheveux roses bonbon, ses sourires mangés par ses fossettes et son rire communicatif. Je ne sais pas pourquoi, dès son arrivée inopinée dans la classe, quatre mois après la rentrée, il m'avait sauté dessus et avait affirmé haut et fort que je serais son ami, ou plutôt son "BFF" pour citer les mots qu'il avait employés. Je n'étais proche de personne à ce moment-là, alors j'avais facilement accepté cet énergumène coloré dans ma vie, sans trop me poser de question et j'avais fini par l'apprécier.
